Mis à jour le 30 mai, 2025
Un film d’Oliver Laxe
Avec: Sergi López, Bruno Núñez, Richard Bellamyun, Stefania Gadda, Joshua Liam Herderson, Tonin Javier, Jade Ouki
Au Maroc, dans le massif désertique du Saghro, Louis, accompagné de son fils Stéphane, recherche sa fille aînée Marina, qui a disparu. Ils rallient un groupe hétéroclite de ravers lancé à la recherche d’une énième fête aux confins du continent africain. Ils embarquent ainsi pour une odyssée ardente dans les profondeurs du désert saharien, un miroir de sable qui confronte les personnages à leurs propres limites.
Notre avis: ***(*)
Son précédent film Viendra le feu se basait déjà sur ce phénomène d’hypnose que de belles images, quand les éléments viennent à dépasser la quête humaine, peuvent amorcer. Avec Sirat, Oliver Laxe pousse le curseurs trois crans plus loin, pour une franche réussite. Le trip qu’il nous invite à suivre – nous pouvons parler de truck electro movie- avec lui nous renvoie autant à Mad Max qu’au Désert Rouge, autant au Salaire de la peur qu’à Western. Un bel ensemble, artistique, expérimental, qui bat au rythme des beats de la musique techno, endiablée et contagieuse. Nous pénétrons une communauté avec le personnage interprété par Sergi Lopez, presque par effraction, et nous rendons dans le désert avec elle, pour un voyage périlleux, dont nul ne sait où il ne mène précisément, si ce n’est qu’il tente d’échapper au monde, à la troisième guerre mondiale qui s’amorce. Par certains aspects, Sirat porte un regard ethnologique, et joue sur certains ressorts pour que le spectateur lui même apprenne à connaître cette communauté, les codes qui la lient, la quête qui les anime. La recherche du trip ultime, d’une dernière danse côtoie celle de la recherche d’une fille disparue, que le père désespéré tente, par utopie de retrouver. Les deux utopies s’affrontent à la dystopie ambiante. Le tout, propose une odyssée mystérieuse, envoûtante, perturbante, quasi mythologique, et constamment surprenante. On regrette juste quelques inserts d’humour (pourtant bien sentis) qui atténue parfois un peu la fascination exercée, mais Laxe tient assurément avec Sirat un film qui compte.
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