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Riverboom de Claude Baechtold

Mis à jour le 25 janvier, 2024

Un film de Claude Baechtold

Avec: Claude Baechtold, Paolo Woods, Serge Michel

Dans l’année qui suit les attentats du 11 septembre, le jeune journaliste Claude Baechtold se retrouve dans la zone de guerre de l’Afghanistan. L’antimilitariste avoué est entraîné par deux reporters intrépides dans un périple à travers tout le pays, ce qui n’est pas tout à fait volontaire.

Un film foutraque fait à partir de rush de plutôt mauvaise qualité, d’abord perdus, puis retrouvés près de 20 ans plus tard. Nous suivons les pas de 3 reporters, un journaliste reporter du Figaro, qui deviendra directeur de la rédaction du Monde quelques années plus tard, Serge Michel, qui a la vocation, et ne craint pas tellement pour sa vie, un photo reporter ambitieux qui cherche à capter des instants misérables ou des regards tristes, et un jeune déboussolé, peu après avoir perdu ses deux parents dans un accident de voiture et avoir été embarqué initialement comme chauffeur, mais qui décide de se lancer dans un photo et vidéo reportage, d’abord personnel, mais qu’il aura ensuite envie de valoriser. Rendre compte de l’état de l’Afghanistan après le retrait des troupes américaines, telle est la mission confiée à Serge Michel qui parcourt le pays à la recherche de ceux qui le tiennent, tout en essayant de le comprendre. Ce qu’ils auront à relayer dans des chroniques pour Le Figaro, ils ne le savent pas encore. Décousu, refabriqué, le film séduit assez facilement le public parce qu’il s’autorise des blagues permanentes, et joue un peu sur la couardise de notre photo reporter, en tout c’est ainsi qu’il se représente, d’autant qu’à ses côtés, ses deux acolytes foncent vers l’inconnu et sont à la recherche de sensations fortes, d’une interview scoop, ou d’un reportage choc qui puisse émouvoir. Ils apprennent le pays, l’arpentent, mais l’observe avec un angle diégétique qui peut déranger, moralisateur quelque part, exotique surtout. Leur curiosité se porte sur un pays meurtri, pauvre, qui ne se relève absolument pas des différents conflits qui l’ont traversé, et où l’insécurité demeure, mais aussi la loi du plus fort, du plus armé. La carte postale que le film reconstitue dans un montage hyper dynamique, faute de matière réellement exploitable, trahi une vision occidentale, quasi touristique, et crée un certain malaise car l’entreprise (le long métrage comme le reportage de l’époque) se veut plein d’héroïsme, et manque un peu d’humilité. Que nous raconte le film et nos trois reporters au final ? Pas grand chose, même si nous ne pouvons leur enlever qu’ils se renseignent et cherchent à comprendre le pays de l’intérieur, en prenant en compte la géographie, l’histoire récente, et la nouvelle géopolitique qui s’est mise en place. Mais tout ceci, sur le même plan que les nombreuses scènes de repas, qu’une fausse légèreté qui compense soit la peur, soit le vide. Ajoutons à cela, que ni l’image ni le son ne sont de qualités, et vous comprendrez que River Boom nous a surtout déçu, quoi qu’il y avait assurément autre chose à aller chercher, que les articles de Serge Michel de l’époque ont malgré tout capté.

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