Mis à jour le 20 mai, 2025
Un film de Julia Kowalski
Avec: Maria Wróbel, Roxane Mesquida, Wojciech Skibiński, Kuba Dyniewicz, Przemysław Przestrzelski, Raphaël Thiéry, Jean-Baptiste Durand, Éva Lallier, Laurence Côte
La jeune Nawojka, qui vit avec son père et ses frères dans la ferme familiale, cache un terrible secret : un pouvoir monstrueux, qu’elle pense hérité de sa défunte mère, s’éveille chaque fois qu’elle éprouve du désir. Lorsque Sandra, une femme libre et sulfureuse originaire du coin, revient au village, Nawojka est fascinée et ses pouvoirs se manifestent sans qu’elle ne puisse plus rien contrôler.
Notre avis: ***
Le court métrage précédent de Julia Kowalsi (J’ai vu le visage du diable) était déjà prometteur – la référence pregnante à l’exorciste notamment – la promesse se confirme avec Que ma volonté soit faite. La jeune réalisatrice franco-polonaise dit s’être appuyé sur le cinéma américain des 70, Friedkin de nouveau, cela ne fait aucun doute, mais aussi De Palma aussi, mixé avec ses influences polonaises (Zulawski plus que Polanski selon nous, ou bien le Polanski qui co écrivait avec Skolimowski). Nous sommes bien sur un cinéma atmosphérique, où le motif, tient une place centrale, où le sang écarlate vient colorer des corps mus par des puissances extérieurs, qui leur échappent, le feu éclairé des visages saisissants. Mais étonnamment, et nous l’avions déjà noté dans J’ai vu le visage du diable, se font également sentir des influences françaises, que ce soit Ne nous delivrez pas du mal de Seria, au titre proche, dont le film pourrait être un peu cousin, que ce soit le Pialat de Sous le soleil de Satan, mais surtout le Dumont qui s intéresse à la mystique dans un cadre rural et traditionnel (Petit quinquin,Hadejwisch, Hors Satan) et par extension Bresson, voire Dreyer. si le film prend le temps pour exposer ses personnages, et introduire une fausse piste formelle, quasi naturaliste, son intensité monte crescendo à mesure que nous découvrons ce queLa jeune Nawojka ressent, vit. Tout le film nous est donné à voir sous son point de vue, elle, perdue, dans un monde âpre où le mal (le Mal aussi) rôde. Le résultat s’avère convaincant et réussi, le film aurait très bien pu prétendre à une place en compétition.
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