Mis à jour le 8 juin, 2024
Un film de Paul Schrader
Avec: Richard Gere, Uma Thurman, Jacob Elordi, Michael Imperioli, Kristine Froseth, Penelope Mitchell, Victoria Hill, Aaron Roman Weiner, Ryan Woodle, John Way
Un documentariste célèbre, Leonard Fife, se sachant condamné, accepte qu’un de ses anciens élèves, Malcolm, filme son ultime confession et son agonie.
Notre avis: ****
Paul Schrader avec Oh Canada lance véritablement la compétition cannoise. Tout en maîtrise, doux, littéraire, et intelligent, le film explore mille frontières. Réel, fiction, documentaire, mémoire, psychologie, pensées, chemins de vie … Tout ceci rappelle l’entreprise somme de Jaco Van Dormael avec Mr Nobody mais sous un angle débarrassé de toutes considérations scientifiques et de toute grandiloquence, même formelle (il renie aujourd’hui ses écrits sur le style transcendal, se considérant alors comme un jeune chercheur prétentieux). Schrader expérimente au sein même du dispositif qu’il met en place, un medium psychanalytique permettant d’aller au delà de la simple révélation consciente. Les multiples fragments du récit qu’entreprend, de façon très confuse, Leonard Fife (Richard Gere en double tout à la fois de Banks et de Schrader, à qui Schrader a demander de se rapprocher en terme de présence – être là où il faut pour illuminer le plan – d’Alain Delon) transmet des sensations, des errements, des doutes bien davantage que des faits, leçons ou certitudes. D’un passé infini, Schrader (et Banks avec lui) décide de ne retenir que quelques bribes. Le puzzle ainsi formé interroge tour à tour le destin, un homme, le courage et la lâcheté, l’amour, la sexualité, le désir, mais aussi revient sur l’histoire américaine. Il interroge la vie d’un homme, sa fragilité. Schrader rend ici un bel hommage à son ami Russel Banks et adapte avec finesse l’un de ses écrits, en y rajoutant ses propres transpositions.
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