Mis à jour le 1 septembre, 2025
Un film de Lucrecia Martel
Le meurtre de l’activiste autochtone Javier Chocobar et l’expulsion de sa communauté de ses terres ancestrales en Argentine.
Notre avis: *(*)
Lucrecia Martel revient avec un sujet important, qu’elle traite avec élégance. Nuestra Tierra ausculte une problématique locale ayant des résonnances internationales (la question de la terre ancestrale, des frontières, mais aussi la gestion post-coloniale) en entremêlant le procès et le portrait d’un peuple et de sa Terre d’origine. Le procès comme le film prennent le temps d’écouter, de donner la parole à chacun, et les réflexes coloniaux refont naturellement surface, tout comme les traumatismes enfouis, les injustices et les corruptions. Le film montre aussi, un peu malgré lui, un autre côté, celui de la profonde intégration des « natives » en Argentine, pays devenu depuis le leur. Le fait que le procès fut filmé influença tout à la fois sur le verdict, mais aussi sur les comportements, pourtant relativement peu éhontés du côté de la défense (le procès est fait, bien longtemps après les faits, à des blancs d’avoir tué un homme indien qui s’opposait, avec sa communauté, à l’exploitation minière et in fine à leur expropriation). Preuve en est, alors que les intéressés furent en première instance condamnés à de lourdes peines, ce jugement fut ensuite révisé, et l’assassin principal n’écopa au final que d’un an de prison, comme nous l’apprend le générique final. Intéressant, plutôt fluide, respectueux, mais cinématographiquement relativement sage pour la réalisatrice de la Cinéaga, quoi que le procès en lui même puisse rappelé de jolis films de procès dans la manière dont il est mené et filmé, et dans les questions morales qu’il pose (12 hommes en colère par exemple)
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