Mis à jour le 8 juin, 2025
Un film de Christian Petzold
Avec: Paula Beer, Barbara Auer, Matthias Brandt, Enno Trebs, Philip Froissant, Victoire Laly, Marcel Heupermann, Christian Koerner, Hendrik Heutmann, Christoph Glaubacker
Lors d’un week-end à la campagne, Laura, étudiante à Berlin, survit miraculeusement à un accident de voiture. Physiquement épargnée mais profondément secouée, elle est recueillie chez Betty, qui a été témoin de l’accident et s’occupe d’elle avec affection. Peu à peu, le mari et le fils de Betty surmontent leur réticence, et une quiétude quasi familiale s’installe. Mais bientôt, ils ne peuvent plus ignorer leur passé, et Laura doit affronter sa propre vie.
Notre avis: *
Christian Petzold vient à Cannes pour la première fois avec un film simple, très simple, qui s’appuie sur Paula Beer, son jeu assez mécanique, son pouvoir magnétique, dans la gestuelle ou par un sourire en coin, et injecte dans le récit une réflexion quasi métaphysique, sur un possible lien avec des vies antérieures, une attractivité innée entre deux êtres que tout opposerait, si ce n’est des manques affectifs à combler, des périodes de vies qui font que chacune trouvent intérêt à se lier à l’autre, de façon presque commandée, comme si le destin s’en mêlait. Puis Petzold déplace son récit, façon Pasolini pour explorer d’autres possibles, du côté de la perturbation familiale qu’une telle rencontre suscite, et il imagine un développement inverse à Théorème de Pasolini. L’élément extérieur attractif ne vient pas détruire la famille par ses agissements, mais au contraire, la famille elle même va rejeter le danger que l’attraction que la jeune intrus exerce sur tous les membres de la famille représente, après qu’il eut été envisagé d’autres possibles. Relativement linéaire, surprenant par sa faible densité (à l’image d’Ondine, Petzold raconte son histoire de façon très épurée, à la manière d’un contre, prenant son temps sur des discussions en apparence ordinaires et ne représentant pas nécessairement d’intérêt dramatique, peut être pour mieux nous fasciner. Mais l’exercice ne prend pas nécessairement, il peut laisser une impression d’inachevé.
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