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L’Empire de Bruno Dumont

Mis à jour le 21 février, 2024

Un film de Bruno Dumont

Avec: Anamaria Vartolomei, Camille Cottin, Lyna Khoudri, Bernard Pruvost, Fabrice Luchini, Philippe Jore, Julien Manier, Brandon Vlieghe

Sous les dehors de la vie commune d’habitants d’un village de pêcheurs de la côte d’Opale, surgit la vie parallèle et épique de chevaliers d’empires interplanétaires. En proie aux luttes sanguinaires de ces clans à l’annonce de la naissance du Margat, Prince résurgent, mauve et immonde, Bête de la Fin des Temps, sis ici sur la Côte et marmot d’un jeune couple séparé, à l’ordinaire de leur condition dans un quartier résidentiel.

#Lempire de Bruno Dumont comme on le craignait nous a déçu à la #Berlinale2024. Le space opera déglingué se rapproche malgré lui de La folle histoire de l’espace, et quoi que Bruno Dumont se défende d’en avoir eu l’intention, la technique (cheap) pour ce genre de films (décors, costumes, effets spéciaux), et les codes du genre qu’il reprend, officiellement par admiration, (quand nous y voyons plus une provocation, ou un jeu pour aller chercher un public nouveau) dessert totalement le film – à l’exception de la scène finale, plutôt réussie. Il tombe également dans le piège des dialogues creux (qui ne sont pas parodiques ici non plus, juste imités de ce qui se fait régulièrement en SF) et surtout peine à convaincre du point de vue de la dramaturgie très simpliste (volontairement là aussi). Nous sommes aux antipodes de ses meilleurs films (Hadejwich, France, Hors Satan, …) qui parvenaient à provoquer, interloquer profondément, et porter un regard fort, et même le résultat comique déçoit, car trop basé sur la bouffonnerie et le décalage du fait du croisement de genres. Comme Adèle Haenel nous ne comprenons pas non plus l’intérêt qu’il y avait à érotiser certaines scènes de façon très gratuite, et à demander aussi bien à Anamaria Vortolomei (voir notre interview récente) ou à Lyna Khoudri de proposer des personnages qui ressembleraient à une Lara Croft pour la première et à une Betty (37°2 le matin), Brigitte Bardot (Dieu créa la femme, voire le mépris) ou Sofia Loren pour la seconde. Seuls les clins d’œil à la filmographie de Dumont fonctionnent réellement, notamment ce qu’évoquent les paysages ou les vaisseaux spatiaux inspirés de la Sainte Chapelle ou d’un château en Italie et les pastilles conviant le commandant et l’inspecteur de Petit Quinquin à mettre leur nez dans cette histoire de génèse de l’humanité, qui serait née du désir entre la représentante du Bien et le représentant du Mal (très loin de la Bible d’ailleurs, au contraire des premiers Star Wars.)

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