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L’amour ouf, …, rien de ouf

Mis à jour le 8 juin, 2024

Un film de Gilles Lellouche

Avec: François Civil, Adèle Exarchopoulos, Malik Frikah, Mallory Wanecque, Alain Chabat, Anthony Bajon, Jean-Pascal Zadi, Benoît Poelvoorde, Vincent Lacoste, Élodie Bouchez

Les années 80, dans le nord de la France. Jackie et Clotaire grandissent entre les bancs du lycée et les docks du port. Elle étudie, il traine. Et puis leurs destins se croisent et c’est l’amour fou. La vie s’efforcera de les séparer mais rien n’y fait, ces deux-là sont comme les deux ventricules du même cœur…

Quentin Dupieux, par sa paresse, nous incitaità l’imiter. Puisque son Deuxième acte repose sur pas grand chose, il nous semblait logique de ne pas en dire grand chose. L’idée plaisante de départ vaut film, donc autant en rester sur ce constat. Pour l’Amour ouf de Gilles Lellouche, le constat de départ est bien différent. Il serait très faux de dire que ce film qui frise les 3 heures ne comporte pas d’éléments cinématographiques – ou de prouesses de mises en scènes, comme cela est également le cas chez Audiard ou Serebrennikov cette année- qui se remarquent. Mais comme le disait Godard, Vous me parlez de Gros plans, et de travelling mais moi je vous parle de … – on coupe volontairement pour se réattribuer la citation – quoi ? Au service de quoi ?

Vous l’aurez compris, au cinéaste qui n’ont pas grand chose à dire si ce n’est mettre des histoires impersonnelles éculées sur image, et chercher à bien le faire ceci dit, nous préférons les gestes plus intimes, plus poétiques, plus profond. Gilles Lellouche nous partage probablement la musique mainstream de plutôt bon goût, de Cure à Prince qui l’a probablement bercé et construit émotionnellement, mais mis à part cela, ce qu’il a nous dire de l’amour n’a rien de Rohmerien, Truffaldien ou Godardien pour verser dans la nouvelle vague; aux antipodes de Sautet, Oliveira, Ruiz ou même Gondry, si tant est que l’Amour Ouf visait à se ranger dans la catégorie des films romantiques, il serait bien davantage à rapprocher de Jean-Paul Rappenaud, une histoire plutôt bien racontée, où l’on voit des gens amoureux, dont les souffrances ne sont pas tellement Wertheriennes. Passons sur cette romance fausse piste, le problème n’est pas là. Cette première heure et demie de film se regarde plutôt plaisamment, bien aidée – renforcée – par la B.O. et le surplus d’images qui compensent ou masquent les carences que nous venons de citer. Le problème se situe sur la nature même du film, et sur le fait qu’il ait été parachuté en compétition officielle – notre regard serait différent si le film ne prétendait pas à une récompense sur le registre purement artistique. Laconiquement, nous ne pouvions nous empêcher de tweeter: « Bon bah on a donné sa chance au produit. #lamourouf à #cannes2024 rien de ouf. Une grosse production française un calibre au dessus artistiquement parlant du Mesrine de Richet mais ça reste un film de bandits. »

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