Mis à jour le 4 septembre, 2023
Un film de Saverio Costanzo
Avec: Lily James, Willem Dafoe, Rachel Sennott, Joe Keery, Alba Rohrwacher, Paul Boche, Anna Manuelli, Alexia Murray, Benjamin Stender, Andrea Ottavi
Dans les années 1950, une jeune Romaine est sur le point de se fiancer à un homme. Elle se rend à Cinecittà pour passer une audition de figurante et se retrouve plongée dans cette nuit presque infinie au cours de laquelle elle se découvre elle-même.
Notre avis: ***
Finalmente l’alba semble recevoir de nos confrères des retours plutôt négatifs. Pourtant, à notre niveau, et quoi que nous reconnaissions que le film ait probablement eut à gagner en resserrant son propos et peut être à moins appuyer ses intentions, nous avons aimé l’entreprise certes relevant quelque peu d’une forme de mégalomanie, de vouloir, rendre grâce au cinéma, dans un geste très proche de celui de Chazelle (très fortement critiqué pour les même raisons, d’ailleurs) mais également proche de celui plus récent de Victor Erice, questionner ce qu’est le medium cinéma, ce qu’il permet de vivre, et comment il le permet. Le film, au delà de sa transposition évidente d' »Alice au pays des merveilles », à travers l’écran du cinéma (a l’instar de ce que nous le rappelait Carax dans son introduction de Holy Motors, ou comme avait cherché aussi à le faire Truffaut avec La nuit américaine – aux succès d’estime bien différents, ou encore d’un Cinéma Paradisio), s’affirme comme un vibrant hommage au cinéma, à la machine à rêves qu’elle peut être, à la fascination qu’il exerce, aux étoiles qu’il peut mettre dans les yeux. Ces étoiles, parfois filantes, parfois poudre aux yeux: derrière le décor du monde parfait, peut se cacher un monde terrifiant, des tragédies, des drames, des comportements monstrueux, et les trajectoires ascendantes sont parfois suivies de revers de médailles violents. Surtout Finalmente l’Alba, au delà de cet inventaire, possède cette très belle intention que l’on retrouve dans Fermer les yeux, nous montrer le pouvoir du gros plan, et nous rappeler que si le cinéma est le média de quelque chose, c’est avant tout des émotions. Les larmes de joie, de rire, de tristesse, de peur, toute la grammaire élémentaire du cinéma passe dans les yeux de la jeune héroïne, qui le tend d’une nuit, d’un rêve (ou d’au cauchemar), va traverser Rome, Cinécitta, rencontrer des femmes fatales rivales l’une de l’autre, qui l’éloigne de sa condition italienne, participer à un peplum démesuré. Finalement l’aube arrivera, finalement le cinéma laissera la place vide, l’écran tombera, notre jeune (Alice) gardera ce souvenir, ce fantasme, d’une nuit au Cinéma.
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