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Dites-lui que je l’aime de Romane Bohringer

Mis à jour le 31 mai, 2025

Un film de Romane Bohringer

Avec: Romane Bohringer, Clémentine Autain, Philippe Rebbot, Eva Yelmani, Josiane Stoléru, Liliane Sanrey-Baud, Raoul Rebbot-Bohringer

Romane décide d’adapter pour le cinéma le livre de Clémentine Autain consacré à sa mère. Ce projet va l’obliger à se confronter à son passé et à sa propre mère qui l’a abandonnée quand elle avait neuf mois…

Romane Bohringer nous propose un très intense docufiction qu’elle nourrit de bonnes idées de mise en scènes, et de nombreuses mises en abyme. De l’histoire touchante propre à Clémentine Autain, qu’elle raconte dans le livre éponyme, Romane Bohringer nous propose tout à la fois une mise en images, une variation, et un prolongement. Elle questionne l’intime, celui de Clémentine Autain tout autant que le sien. Elle confronte deux situations similaires, interroge le rapport à la mère, la construction d’une jeune femme confrontée à la disparition (et à l’absence) d’une mère. Elle interroge la fragilité d’une existence, la difficulté de vivre et de se confronter à des démons, les angoisses, les doutes, les manques affectifs, par un procédé psychanalytique aux milles ramifications, aux milles réfractions. De Clémentine Autain, nous connaissions les blessures, mais aussi, en cinéphiles, nous connaissions l’identité si particulière de sa mère. Avant d’être un livre de Clémentine Autain, avant d’être un film de Romane Bohringer, Dites-lui que je l’aime était un film dans lequel jouait la désarmante, touchante et sensible Dominique Laffin, icône au destin tragique, si maltraitée (notamment par Jacques Doillon, comme en atteste La femme qui pleure, film dérangeant qui montre l’égoïsme et la brutalité de Doillon, d’autant plus ambivalent que Dominique Laffin, comme nous le rappelle Romane Bohringer et Clémentine Autain, arborait au quotidien un sourire énigmatique). De Romane Bohringer, nous connaissons son père, sa sensibilité et son rapport à l’art, ses débuts d’actrices tonitruants (Les nuits fauves de Cyril Collard), mais aussi ses talents de réalisatrice, capable de sublimer son intime, avec son compagnon Philippe Rebot, capable de rire de situations intimes complexes douloureuses, capable de nous faire participer à un exercice psychanalytique qui passe par l’art, par le cinéma, par l’écriture cinématographique, sans fard, sans masque. Nous ne connaissions pas encore son histoire familiale, le rapport qu’elle entretenait avec sa mère, l’identité même de sa mère, et son parcours. Avec Dites-lui que je l’aime, elle nous en fait part, dans un livre ouvert qui se construit strate après strate, qui ne manque ni d’affect, (humour et légèreté, comme instants plus douloureux, plus profonds), ni de surprises. Un touchant témoignage, qui procède à trois étages, celui propre à la sphère intime de Clémentine Autain, par résonance, celui propre à la sphère intime de Romane Bohringer, et par résonance, celui propre à la sphère universelle.

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