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« Springsteen : Deliver Me From Nowhere », biopic émouvant sur la vulnérabilité et la résilience d’une icône rock.

Le biopic « Springsteen : Deliver Me From Nowhere » retrace la genèse de l’album Nebraska (1982) de Bruce Springsteen, avec Jeremy Allen White, dans le rôle du Boss. Adapté du livre éponyme de Warren Zanes (2023, inédit en français), le film, réalisé et scénarisé par Scott Cooper, se concentre sur une période charnière du guitar hero américain. Le 22 octobre au cinéma

Dès la première scène du film, Springsteen, déjà star, chante l’hymne « Born to Run », il captive un public en délire dans des salles combles, affirmant son statut d’icône avec des performances électriques et passionnées. 
Malgré ce statut, Bruce Springsteen reste hanté par ses démons intérieurs. Le film Deliver Me From Nowhere, d’une durée de deux heures, nous plonge dans son enfance tumultueuse, dépeinte en noir et blanc via des flashbacks vers son passé, explorant sa relation complexe avec un père autoritaire (Stephen Graham) et une mère rongée par l’inquiétude (Gaby Hoffmann). 

Le portrait du père de Bruce Springsteen se concentre sur une cigarette au bec et une canette de bière à la main. Sa mère, quant à elle, véhicule le cliché d’une femme piégée dans un mariage devenu toxique, marqué par l’alcool et la violence de son mari. Leurs disputes, les hurlements de derrière les portes closes, nourrissent-ils les tourments de Springsteen lors de la création de Nebraska ? Ce faisant, faute d’une exploration approfondie de ces relations, après un bon départ, le rythme du film en pâtit et s’essouffle quelque peu. 

Outre le portrait familial, le film cherche à nous familiariser avec les conditions qui ont pu faire de Springsteen un artiste à part. Largement tourné dans une chambre d’une maison de location, le récit le met en scène enregistrant seul sur un magnétophone à quatre pistes. Ce cadre intimiste illustre sa quête d’authenticité, où il affronte le silence, questionne l’honnêteté de son art et trouve le courage de se confronter à ses traumatismes personnels.

« Springsteen : Deliver Me From Nowhere » se focalise sur la période où Springsteen, rendu célèbre par des albums comme Born to Run (1975), Darkness on the Edge of Town (1978) et The River (1980), traverse une phase de pression médiatique et personnelle intense. En quête d’authenticité, il retourne à ses racines musicales, donnant naissance à Nebraska, son 6ème album studio, marqué par une approche brute et introspective.

Scott Cooper capte l’intensité émotionnelle de cette période si particulière: il explore la vulnérabilité et la résilience d’une icône du rock, approfondit les luttes intérieures qui ont façonné un album culte. Les séquences de concerts et d’enregistrements en studio (l’enregistrement de « Born In The USA », pendant l’enregistrement de l’album Nebraska, est exceptionnel) vibrent d’une énergie brute, capturant l’essence du Boss.

Le tournage s’est déroulé à Asbury Park, Colts Neck, au Stone Pony, dans la maison familiale de Springsteen et dans bien d’autres lieux traversés par la mémoire de l’artiste, apportant une touche quasi sensorielle. « The Boss, himself » a activement participé au projet. Bien au-delà d’une simple validation, il a partagé des souvenirs inédits, accompagné l’écriture et s’est rendu sur le tournage dans ces lieux si évocateurs pour lui.

Pour les nostalgiques des « eighties », la reconstitution des années 1980 marque par le souci du détail de Scott Cooper: l’inspiration de l’icône punk-rock Debbie Harry (la chanteuse du groupe Blondie), pour façonner le personnage de la petite copine de Springsteen, Faye Romano (Odessa Young), reprenant son maquillage, sa coiffure et ses tenues emblématiques de la scène new-yorkaise. Pour Jeremy Allen White, puise dans la garde-robe personnelle du Boss, notamment sa légendaire chemise à carreaux blanche et bleue, en vogue dans les années 80.

Jeremy Allen White attire l’attention par sa performance, qui tente une immersion dans l’univers de Bruce Springsteen, sondant les fractures intimes d’une existence sous le sceau du rock et de la folk. Le rôle l’emmène à explorer la vie du musicien : archives consultées, collaborations avec des spécialistes du chant, de la guitare, de l’harmonica pour saisir les chansons majeurs. Si sa prouesse musicale force déjà l’admiration, son exploration des tourments intérieurs de Springsteen marque tout autant les esprits, notamment dans les moments d’introspection. Suffisant pour briguer une nomination aux Oscars 2026 ?

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