Mis à jour le 29 mai, 2016
A priori, Nos pires voisins a tout pour plaire : un casting de rêve dominé par Seth Rogen, la nouvelle coqueluche de la comédie américaine, et Zac Efron – ex-vedette de High School Musical dont le public (aujourd’hui majoritairement adolescent), est la cible privilégiée de ce nouveau film ; une mise en scène dirigée par Nicholas Stoller, un réalisateur rodé par les tournages de Sans Sarah rien ne va, American Trip, et 5 ans de réflexion ; un trio de producteurs habitués aux succès – Seth Rogen (assurant ainsi sa mainmise sur le projet), Evan Goldberg (En cloque mode d’emploi, Funny People), et James Weaver (50/50, Maman j’ai raté ma vie, C’est la fin). Nos pires voisins promet donc à la Universal un carton assuré. La critique presse suit d’ailleurs …
Hic et nunc
Mac (Seth Rogen) et Kelly (Rose Byrne) forment un jeune couple gérant difficilement leur parentalité. À peine ont-ils emménagé dans leur nouvelle maison que débarque une confrérie d’étudiants menée par le charismatique Teddy (Zac Efron), bien décidée à faire la fête. La guerre est déclarée entre les deux générations. Le scénario coécrit par Andrew J. Cohen et et Brendan O’Brien associe deux sujets très en vogue dans la comédie américaine contemporaine : le passage difficile à la vie d’adulte (Ce qui vous attend si vous attendez un enfant, Les Miller, une famille en herbe) et le film de campus – qui connait aujourd’hui un regain d’intérêt de American Party à Admis à tout prix. Aussi le spectateur aura-t-il l’impression d’assister à un brassage de scènes recyclées : longues discussions à propos des responsabilités parentales, fêtes filmées à la manière d’un clip musical, trash attitude, enfantillages …
Il n’y a pas si longtemps – dix ans à peine – Judd Apatow (40 ans toujours puceau, En cloque mode d’emploi) parvenait à donner un second souffle à la comédie américaine grâce à un humour audacieux ; aujourd’hui pourtant, toute cette inventivité semble s’être envolée: ce qui était en décalage hier est devenue la norme aujourd’hui, Nos pires voisins n’y fait pas exception. L’humour est potache, le sujet prétexte aux gags principalement, le tout est rythmé par quelques hits du moment. Les nouvelles technologies (la caméra Gopro) marquent l’époque, on s’en amuse à multiples reprises, avec pour symbole premier le babyphone, objet de haute technologie au service d’une préoccupation quotidienne. Revoir le film dans quelques années aura probablement un effet semblable à celui que l’on a quand on voit des minitels dans les films du début des années 90.
Des vedettes, et après ?
Impliqué dans la production du film on aurait pu croire que Seth Rogen viendrait dynamiser l’ensemble. Raté, l’acteur prouvant après l’insipide C’est la fin (dont il était, rappelons-le, le coréalisateur), que sa popularité tient essentiellement à son physique de monsieur tout le monde et à une gaucherie un peu lassante. À ses côtés, Zac Efron est lisse, un jeune premier sans grandes qualités sinon d’accepter – c’est un minimum syndical- le second degré que son rôle suggère.
Dans le genre, Nos pires voisins n’est certainement pas le pire, quelques trouvailles, comme les imitations collectives de Robert De Niro devraient a minima vous faire sourire. Mais soyez-en avertis, Nos pires voisins n’est pas une oeuvre intellectuelle !
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