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 Daaaaaali! de Quentin Dupieux

Mis à jour le 13 février, 2024

Un film de Quentin Dupieux

Avec: Édouard Baer, Pio Marmaï, Gilles Lellouche, Anaïs Demoustier, Pierre Niney, Jonathan Cohen, Alain Chabat, Didier Flamand, Jérôme Niel, Hakim Jemili

Une journaliste française rencontre Salvador Dali à plusieurs reprises pour un projet de documentaire.

Notre avis: ***

Quentin Dupieux nous propose avec Daaaaaali! un film concept, très fortement inspiré par son sujet, Dali, le surréalisme, et les mises en abîme que le peintre espagnol n’a eu de cesse d’explorer, pour leur valeur confondante et réflexive. Dali, au delà du peintre de génie, hypercréatif, était aussi un personnage hors sol, tout en décalage, qui jouait sans cesse avec son image, et ne craignait aucunement d’apparaitre fantasque, prenant les média comme un terrain de jeu, où il prenait un malicieux plaisir à construire plus encore une image sans pareille, tout en humour . Dupieux, en quelque sorte, rend hommage au maître hispanique, à son art, mais aussi au personnage, en proposant lui aussi un film où la plaisanterie, voire la farce, ne résiste à aucune limite. Dali y est partout, représenté avec plus ou moins de mimétisme et de charisme (énervant Cohen, crédible Baer, faiblards Lellouche ou Niney par exemple), dans le moindre plan, et son art n’est pas en reste. Dupieux s’inspire de tableaux, de documentaires sur le personnage, de visuels plus ou moins connus, et il malaxe tout ceci dans un scénario loufoque comme à l’accoutumée, où l’absurde est roi. Anais Demoustier semble elle aussi s’amuser dans ce brouillage total de repère, où toutes les dimensions deviennent cycliques et infinies, le temps comme l’espace, dans un rôle qui convient parfaitement à l’énergie débordante et positive qu’elle dégage dans nombre de ses interprétations. Si l’on peut regretter que certains acteurs soient plus paresseux que d’autres dans leur composition, qu’il y ait parfois trop de facilités à répéter un motif presqu’à l’infini (là où bien d’autres se seraient arrêtés à la première itération), le concept quasi mathématique (une suite dira-t-on) sur lequel Dupieux fait reposer Daaaaaali! produit son effet, nous fait rire, et même parfois réfléchir (peut être pas autant qu’une toile de Dali), bien plus par exemple que lorsque Dupieux verse dans la plaisanterie puérile (Fumer fait tousser! par exemple). Après Yannick, qui pêchait en ce qu’il s’enfermait rapidement dans sa bonne idée de départ sans parvenir à amener le récit ailleurs, il retrouve ici une inspiration et une fraicheur qui a pu nous faire par ci par là considérer Dupieux comme un réalisateur en devenir, à qui il manquait relativement peu de choses (de la technique) pour gagner en notoriété et respectabilité. Sa filmographie relativement inégale s’enrichit en tout cas d’un film ambitieux, drôle, relativement bien rythmé, et bien moins vide que certaines autres de ses réalisations.

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