Mis à jour le 22 février, 2019
Le voile devrait de façon imminente se lever sur le palmarès de la 69 ème édition de la Berlinale, dernière édition de son critiqué directeur, notamment par ceux qui lui doivent pourtant tant – n’est-ce pas monsieur Fatih Akin … ? Charge au jury emmené par sa présidente Juliette Binoche de permettre à tous les cinéphiles du monde d’y voir plus clair sur les bons films de cette sélection. Elle a ici ou là annoncé que le film honoré devrait avoir une portée politique – ce qui en soit ne veut strictement rien dire – et pourrait-il en être autrement ? Même les histoires d’amour ici sont des brûlots politiques … Honorer une réalisatrice ne serait-ce, – elles sont sept en compétition – ferait office de geste fort …
Dans ce moment particulier où chaque journaliste y va soit de sa curiosité – « vous donneriez l’ours d’or à qui vous ? « , plus ou moins orientée « ah bon, moi je le donnerais plutôt à … », soit de son devoir de réserve – « nous on sait ce qui est bon mais on ne vous le dira pas »- soit de son prosélytisme « ce film là, quelle … « , de sa prose et de son analyse, une tentation nous vient de ne rien vous en dire, rien de plus que nous n’ayons déjà pu dire dans notre journal critique …
De la sorte, il nous serait donné l’occasion de mettre en abîmes la thématique principale de cette édition, l’omerta !
La loi du silence, motivée par des intentions plus ou moins malveillantes ou naturelles, traverse cette sélection dans l’ensemble plutôt moribonde sur le plan cinématographique et inégale. Est-ce donc un hasard si One Second, le dernier Zhang Yimou n’a finalement pas pu être en compétition, en raison de censures de dernières minutes [mais cela n’a jamais été confirmé, ce ne sont que des bruits qui courent] qui ont rendu le montage impossible? Il se disait hier que l’autre film chinois en compétition, So long my son de Wang Xiaosuhuai était un candidat très sérieux à l’ours d’or, mais cette voie ne s’entend plus tellement aujourd’hui, pourquoi donc ? Loi du silence ? On nous mentirait à nous ? On vous mentirait à vous ? Il ne faut surtout pas que ça se sache, ah bon ? Le gouvernement chinois ne veut-il pas que le monde entier soit au courant qu’ils pratiquent la censure pour mieux endormir son peuple ? (genre personne n’est au courant …) …
Allez, soyons courageux – tout est relatif, y compris l’ironie 🙂 – … Allons-y de notre palmarès, de manière naïve et sincère comme peut l’être ce très beau personnage de fiction qu’est Gareth Jones dans Mr Jones.
Quoi que nous ne soyons guère sous le charme de Netflix, quoi que nous martelons à qui veut bien l’entendre que le Roma de Cuaron bientôt oscarisé est somme toute mineur, nous donnerons un accessit à Elisa et Marcela d’Isabel Coixet pour sa narration maîtrisée et agréable à suivre mais aussi sa revendication principale dans l’air du temps (place aux femmes !).
Même si nous avons eu du mal à rentrer dans le récit, il nous semble qu’ A tale of three sisters mérite également de trouver une place au palmarès, pour son côté fable universelle, son épure, la réflexion qu’il propose pouvant être assez vertigineuse sur le vivre ensemble malgré nos différences, malgré nos appétits divergents.
Pour ce qui est de l’ours d’or mais aussi pour l’ours d’argent du meilleur d’acteur, nous hésitons entre deux propositions qui ne se ressemblent absolument pas mais qui nous ont semblé très au dessus du lot sur l’aspect cinématographique: Synonymes pour la proposition artistique la plus provocante, et Mr Jones pour le sérieux de l’oeuvre, sa profondeur (y compris de champ), mais aussi sa qualité artistique.
L’ours d’argent de la meilleure actrice nous semble possible pour l’une des actrices de Elisa et Marcela, pour l’actrice de God exists, her name is Petrunya, seule véritable comédie en sélection, ou pourquoi pas pour la jeune actrice allemande de System Crasher.
Voilà on vérifie tout cela tout à l’heure …
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