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Les aigles de la république, Saleh un peu moins inspiré

Les aigles de la république s’avère comme on pouvait s’y attendre du Tarik Saleh pur jus, un brûlot politique, caustique, explosif, à la narration complexe. Ceci dit, il présente une forme plus académique, et en cela moins inspirante que le dédale auquel nous conviait son opus précédent (La conspiration du Caire) duquel nous tentons ici de le rapprocher.

Nous retrouvons les qualités qui y étaient aperçus: Excellent acteur, ton comique plutôt agréable dés les premières minutes, un sujet politique fort mis sur le devant de la scène: le risque pour tout égyptien de se voir rattraper par l’autorité, auquel personne ne peut échapper, pas même le plus célèbre des acteurs. La plaisante mise en place ouvre ensuite sur un développement hélas moins maîtrisé, plus bancal, plus répétitif, s’enlisant quelque peu, notamment dans ses intrigues narratives secondaires. Saleh le fait à dessein. Nous attendons alors patiemment ce moment où il exercera son art scénaristique, dans un « twist » dont lui seul a le secret, qui mériterait qu’on s’y attarde, un virage à 180 degrés dans le récit, un changement de ton radical. Virage qui plus est, difficile à anticiper, et très opposé à ce que propose beaucoup de réalisateurs surestimés (lesquels déplacent un sujet plus ou moins sérieux vers la farce).

Saleh, lui, fait le choix, au contraire, de rentrer dans le dur, dans le brûlot politique disions-nous, sans pour autant verser dans la provocation ou la boursoufflure, juste en intensifiant totalement les évènements, en nous entraînant dans un complot vertigineux, très pensé, ô combien malicieux (malice qui lui valut le prix de scénario avec La Conspiration du Caire), qui ravive totalement notre attention, et manque de nous convaincre totalement. Il en eût été ainsi si nous n’eûmes à regretter que Lyna Khoudri et Zineb Triki, pourtant très présentes à l’écran, lumineuses l’une comme l’autre, ne furent si sous exploitées, la faute paradoxalement à une paresse d’écriture (de ce côté-ci), à des rôles insuffisamment complexes et bien trop accessoires, à valeur principale de décor.

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