« Accrochons-nous à nos rêves car, ensemble, nous pouvons changer le monde. Tout est possible à qui ose, travaille et n’abandonne jamais ». C’est par cette déclaration que le cinéaste Xavier Dolan recevait en 2014 le Prix du Jury pour Mommy lors du 67e Festival de Cannes. Il célèbrera cette année, à travers son rôle de Président du Jury Un Certain Regard, la soif de découvertes et la passion pour le talent des autres.
L’évidence de ce choix s’imposait : le cinéma de Xavier Dolan a trouvé sa maturité dans les extrêmes jeunesse et audace de son réalisateur, celles qui ouvrent grand le champ des possibles, qui croient plus au rêve qu’à la réalité et se donnent les moyens de leurs ambitions pour créer. « Je suis comblé par cet honneur que me fait le Festival de Cannes d’y retourner en qualité de Président du Jury Un Certain Regard, indique Xavier Dolan. Encore plus que de faire des films, découvrir les talents d’autres cinéastes a toujours été capital dans mon parcours tant personnel que professionnel. Ce mandat sera l’occasion de me dédier, avec les membres du Jury Un Certain Regard, à quelque chose d’artistiquement essentiel : les films, et leur quête de vérité. »
Xavier Dolan écrit, réalise, produit et interprète en autodidacte son premier long métrage, J’ai tué ma mère, à l’âge de 19 ans. Adaptation d’une nouvelle qu’il a signée quelques années auparavant, ce coup d’essai est un coup de maître et sera choisi pour représenter le Canada aux Oscars.
En 2010, Xavier Dolan révèle toutes les facettes de son talent en assurant la réalisation, la direction artistique, les costumes et le montage de son deuxième film Les Amours Imaginaires et fait son entrée au Certain Regard à seulement 21 ans.
Deux ans plus tard, Laurence Anyways, également présenté au Certain Regard, remporte le Prix d’interprétation ex-aequo pour Suzanne Clément. Cette première distinction cannoise souligne la sensibilité de Xavier Dolan pour la direction d’acteurs et d’actrices, avec qui il entretient des collaborations fidèles et intenses.
Mommy offre à Anne Dorval et Suzanne Clément une nouvelle partition exceptionnelle après le thriller psychologique Tom à la ferme. Ce 5e long métrage – le premier en Compétition – dépeint les difficultés d’une mère célibataire à éduquer son fils. Avec émotion et poésie, il reçoit des mains de la réalisatrice néo-zélandaise Jane Campion, le Prix du Jury ex-aequo avec Adieu au langage de Jean-Luc Godard. Par ce choix, le Jury récompense d’un même geste le doyen (84 ans) et le benjamin (25 ans) de la Compétition, prouvant que l’originalité n’est pas l’apanage de la jeunesse, ni la maturité celui de l’expérience. L’année suivante, Xavier Dolan intègre le Jury présidé par les frères Coen du 68e Festival de Cannes.
Son retour à la réalisation sonne comme une nouvelle déclaration d’amour aux comédiens et au public. Juste la fin du monde, adaptation de la pièce de Jean-Luc Lagarce, sera récompensé du Grand Prix du 69e Festival de Cannes. Cette fascination pour le jeu d’acteur se perçoit également dans ses deux films suivants : Ma vie avec John F. Donovan, et Matthias et Maxime, présenté en Compétition en 2019. Après quelques rôles remarqués chez d’autres cinéastes, comme dans Illusions perdues de Xavier Giannoli, pour lequel il est nommé pour le César du meilleur second rôle, Xavier Dolan fait en 2022 sa première incursion dans la réalisation de séries avec La Nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé.
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