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NOS CÉRÉMONIES, entre cinéma du look et cinéma de genre

Mis à jour le 13 février, 2023


Simon Rieth
France – 2022

Avec Raymond Baur, Simon Baur, Maïra Villena

Royan, 2011. Alors que l’été étire ses jours brûlants, deux jeunes frères, Tony et Noé, jouent au jeu de la mort et du hasard… Jusqu’à l’accident qui changera leur vie à jamais. Dix ans plus tard et désormais jeunes adultes, ils retournent à Royan et recroisent la route de Cassandre, leur amour d’enfance. Mais les frères cachent depuis tout ce temps un secret…

Notre avis: **

Parfois nos appréciations valent pour un ensemble homogène, parfois au contraire, elles dénotent une asymétrie quant aux différents éléments que l’on prend en compte pour nous forger notre opinion sur un film, qui plus est quand il s’agit d’un premier long métrage, dont chacun sait qu’il comporte parfois des pêchés de jeunesse, aux côtés de jolis promesses. Nos cérémonies entre parfaitement dans cette seconde catégorie faite d’ofni, qui nous émerveille autant qu’elle peut nous agacer. Les premières minutes du film nous ont imminemment divisés selon nos sensibilités. Le plus beinnexien d’entre nous s’est rappelé aux bons souvenirs des chatoyantes couleurs de Diva, aux contrastes exagérés, à ce cinéma du Look qui cherchait non seulement à en mettre plein la vue mais surtout à entraîner le spectateur dans un visuel monde qui se suffit à lui même, parle pour les personnages et remplace avantageusement les dialogues pour ce qui est de situer, raconter, expliquer, ou même guider. L’effet d’esbrouffe peut aussi suggérer le grand vide, comme cela fut reproché souvent injustement mais parfois plus à dessein aux entreprises de BessonCarax and co… Pourtant, indéniablement, Simon Rieth s’essaye à quelque chose d’ambitieux, dont il ne maîtrise pas toutes les ficelles. Le son, la musique, les images, les cadres, et même les thématiques (fortes) invitent à un récit de premier abord mystérieux, et que l’on espère poétique, mais qui passé le premier tiers semble perdre de sa magie, à mesure que le motif qui donne lieu au titre du film, se met en place, et qu’il occupe toute l’avant scène. La relation entre deux jeunes frères qui semblait fragile, complexe, profonde, unie dans la destinée et le ressenti, devient subitement triviale, vidée de toute nuance, et le récit s’évertue à répéter des rituels violents et insipides en ce qu’ils ne nourrissent aucunement le récit. Le mystère disparu, Nos cérémonies, regagne cependant en intérêt dans sa toute dernière scène finale, après quelques fausses pistes – défaut de jeunesse probablement de vouloir proposer plusieurs fins possibles et de sembler hésiter à trancher- lorsque Rieth revient enfin à ce qui aurait pu être son film s’il ne s’était laissé tenté par le morbide, une touchante histoire surnaturelle qui se joue d’un souvenir qui des années plus tard continue de hanter la victime collatérale.

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