Le programme de la semaine de la critique vient d’être dévoilé. Outre les dix courts métrage en compétition, la sélection propose 7 longs métrage en compétition et 3 séances spéciales.
Séances spéciales
Litigante de Franco Lolli
En ouverture de la semaine de la critique sera projeté le second film du cinéaste colombien Franco Lolli, Litigante, révélé en 2014 à la Semaine de la Critique avec Gente de Bien.
Le film dresse le portrait d’une femme qui doit faire face à des situations complexes et urgentes, aussi bien dans sa vie professionnelle, familiale et personnelle. Dans la veine de Pialat, Franco Lolli creuse un sillon dont l’exigence formelle transcende le cadre réaliste de son récit pour atteindre le plus profond des êtres, au cœur des émotions les plus vives et les plus pures, que seul le cinéma sait transmettre.
Les héros ne meurent jamais d’Aude Léa Rapin
Dans son premier long métrage, Les héros ne meurent jamais, Aude Léa Rapin bouge les frontières et questionne nos convictions.
Un jeune homme un peu fou se vit comme la réincarnation d’un autre. Son amie cinéaste le croit et lui fait cadeau d’un film. La réalisatrice témoigne d’une originalité formelle saisissante, jouant avec brio des codes de la fiction et du documentaire. Aux côtés d’Adèle Haenel, le film révèle un acteur impressionnant, Jonathan Couzinié.
Tu mérites un amour de Hafsia Herzi
Geste bouleversant d’une comédienne révélée par Abdellatif Kechiche dans La Graine et le mulet, Tu mérites un amour est le premier long métrage de Hafsia Herzi.
Au-delà des vibrations d’un amour et de ses aléas, la jeune réalisatrice nous offre le portrait décomplexé, saisissant de liberté, d’une héroïne qu’elle incarne avec sobriété, profondément ancrée dans la vie. Entourée de ses proches, une galerie de personnages qu’elle fait évoluer avec grâce, Hafsia Herzi témoigne avec maturité d’un parcours qui touche à l’universel, celui d’une femme en quête d’amour.
En compétition
Le Miracle du Saint Inconnu d’Alaa Eddine Aljem
Surprenant premier film du marocain Alaa Eddine Aljem, Le Miracle du Saint Inconnu modernise les codes du western et des croyances populaires. Un voleur en cavale enterre son butin dans le désert pour le récupérer plus tard. Les villageois construisent un mausolée dessus, lieu de culte qui permet à la région de prospérer. Le cinéaste observe avec amusement et tendresse le manège de ses personnages pour tirer profit de la situation, un burlesque détonnant.
A White, White Day de Hlynur Pálmason
Après un premier film choc, Winter Brothers, le réalisateur islandais Hlynur Pálmason confirme son talent de mise en scène avec le magistral A White, White Day. Un homme affronte la perte brutale de son épouse dans un accident et soupçonne son infidélité. Ravagé par le doute et la soif de vengeance, il plonge jusqu’au malaise les êtres qui l’entourent dans une rage aussi incontrôlable que salvatrice.
J’ai perdu mon corps de Jérémy Clapin
Jérémy Clapin revient à la Semaine de la Critique après son court métrage d’animation Skhizein présenté en 2008. Dans J’ai perdu mon corps, son premier long, la main tranchée d’un jeune homme s’échappe, bien décidée à retrouver son corps. En conjuguant différents rythmes et tonalités, entre frénésie du vivant et douceur contemplative, Jérémy Clapin signe un film d’animation d’une grande modernité.
4 Nuestras Madres de César Díaz
Premier film du Guatémaltèque César Díaz qui revient sur un épisode tragique de son pays, les disparus de la dictature militaire, drame qui a concerné de nombreux pays d’Amérique Latine. Il le raconte à travers un jeune homme qui aide des femmes à retrouver et identifier des disparus tout en recherchant son père. D’une intense sobriété, d’une simplicité bouleversante, le film redonne une dignité à tous ces visages blessés et humiliés.
Vivarium de Lorcan Finnegan
Vivarium, deuxième long métrage du réalisateur irlandais Lorcan Finnegan, est une plongée implacable dans un huis clos fantastique. La vie d’un jeune couple bascule lorsqu’il est piégé dans un monde surréaliste. Prisonnier de son destin, le duo captivant incarné par Imogen Poots et Jesse Eisenberg engendre une profonde réflexion sur le cycle de la vie.
Abou Leila d’Amin Sidi-Boumédiène
Premier film d’Amin Sidi-Boumédiène (algérien), qui narre la quête de deux hommes et d’un terroriste en fuite et nous replonge avec force dans les années noires de la guerre civile qui a déchiré le pays au milieu des années 90. Cette traversée du désert, qui a le souffle des grands films d’aventure, se double d’une exploration mentale, au cœur de la folie. Abou Leila est un cauchemar solaire, d’une puissance tragique.
Ceniza Negra de Sofía Quirós Ubeda
Découverte à la Semaine de la Critique en 2017 avec son court métrage Selva, la réalisatrice costaricaine Sofía Quirós Ubeda revient avec son premier film Ceniza Negra. Une adolescente élevée dans la campagne par ses grands-parents apprend la vie à l’approche de leur mort. De cette dualité naît la puissance du film, son authenticité. Avec la perte de l’innocence vient la conscience du corps, de sa sensualité et le film déroule avec grâce le charme magique des moments précieux du quotidien.
Dwelling in the Fuchun Mountains de Gu Xiaogang – Séance de clôture
Pour clore cette 58e édition de la Semaine de la Critique, un véritable coup de cœur, le premier volet d’une trilogie, Dwelling in the Fuchun Mountains, premier film du jeune prodige chinois Gu Xiaogang. La destin d’une famille s’écoule au rythme de la nature, du cycle des saisons et de la vie d’un fleuve. La fluidité parfaitement maîtrisée du cadre et de la mise en scène insuffle au film une respiration sereine qui célèbre la fusion de la condition sur terre et de l’éternité des paysages.
Les 10 courts et les 7 longs métrages de la compétition seront placés sous le regard du Président du jury, Ciro Guerra, qui décernera pour les longs métrages le Grand Prix Nespresso et le Prix Fondation Louis Roederer de la Révélation ainsi que le Prix Découverte Leitz Cine du court métrage. La Semaine de la Critique se déroulera à Cannes du 15 au 23 mai.
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