Expulsé par l’institution suisse qui s’occupait de lui à la fin de la Première Guerre mondiale, Antonio se retrouve en Italie contre sa volonté. Sans attache, vivant dans un grand dénuement, il s’accroche à sa raison de vivre, la peinture qu’il pratique en autodidacte. Peu à peu du public à la critique son « art » va bousculer l’académisme. Le destin incroyable et vrai d’Antonio Ligabue, l’un des maîtres de la peinture naïve aux côtés de Rousseau et Séraphine de Senlis.
Je voulais me cacher que nous avions découvert à la Berlinale 2020 sous son titre originale Volevo Nascondermi raconte de façon plutôt épique et habile une belle histoire. Si l’on excepte les premières minutes du film au style volontairement plus abstrait, à vocation esthétique qui s’intéresse à un passé sombre, le réalisateur italien Giorgio Diritti, vise à retracer les pas de ce peintre relativement méconnu en France, Ligabue qui, en Italie, est aujourd’hui imminemment réputé, à l’égal du Douanier Rousseau en France.
Le film vaut principalement par l’interprétation très saisissante et formidable de son acteur principal, Elio Germano, qui, par ses gestes et regards parfaitement maîtrisés, parvient à émouvoir, non seulement quelques personnes bienveillantes dans le film, mais aussi le spectateur. L’ours d’argent qu’il a obtenu pour son interprétation était amplement mérité.
Le destin de Ligabue, homme atypique, comporte certes des passages difficiles, dans une Italie fasciste, mais Je voulais me cacher met l’accent principal sur une période heureuse, où l’homme s’accomplit et son art suit. Le scénario présente cette habileté de viser à mettre en avant les vertus de l’art thérapie, tout en questionnant l’art en lui même.
Si la forme comprend quelques jolis plans, et quelques belles idées, l’ensemble reste plutôt académique.
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