Le cinéma français perd aujourd’hui son monstre sacré le plus iconique. Après Michel Piccoli, après Jean-Paul Belmondo, Alain Delon nous a quitté ce 18 Août. Il laisse derrière lui une filmographie riche de chefs d’œuvre inoubliables ( de René Clément à Melville, en passant par Verneuil, Cavalier, Enrico, Malle, Deray, Jessua, Lautner, Molinaro et Granier-Deferre sur le terrain national, d’Antonioni à Zurlini, en passant par Visconti et Losey sur la scène internationale) qui ont marqué l’histoire du cinéma, mais aussi, à l’instar de Belmondo, une période (les années 80) où devenu quasi démiurge, il trustait les écrans français en imposant sans cesse, dans ses propres productions, le même personnage de flic (dans une lointaine lignée de Melville). Sa beauté fut qualifiée de parfaite, et fit presqu’autant de ravage/tapage que celle de son amie Brigitte Bardot, les larmes doivent couler un peu partout dans le monde, comme elles coulaient sur son visage à Cannes en 2019, lorsque le festival de Cannes lui remit une palme d’or d’honneur. Son charisme n’avait nul autre pareil, et il est encore très souvent cité en modèle par des metteurs en scène pour sa capacité à occuper l’espace par une posture simple, libéré de tout geste surperflu (Paul Schrader disait encore au festival de Cannes cette année qu’il n’avait donné qu’une seule consigne à Richard Gere (qui l’exécute à merveille dans oh Canada), celle d’être là à l’image, comme Alain Delon était là dans chacun de ses films, magnétique dans chaque image. En hommage, nous revenons ici sur quelques articles que nous lui avions consacré, et joignons également une dernière lettre de Brigitte Bardot à son sujet:
La disparition d’un monstre sacré [Redux]
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