Le prix de la fonctation GAN 2025 revient à Marie Amachoukeli et Vladimir Mavounia Kouka. Nous avons pu nous en entretenir avec ce dernier:
Le Mag Cinéma(L.M.C.) Votre projet avec Marie Amachoukeli Happy End vient d’obtenir le Prix de la fondation GAN pour le cinéma, une réaction à chaud ?
Vladimir Mavounia Kouka (V.M.K.) C’est fantastique! Noël est en avance.
L.M.C. Pouvez-vous présentement nous parler de ce projet Happy End ?
V.M.K. Il y aurait tant à dire sur Happy End. En résumé, il s’agit d’un film d’animation qui parle de la mort, du deuil, de l’amour, de la condition humaine et animale avec humour et décalage. Le film est traité dans le style du cartoon, c’est une comédie burlesque un brin philosophique destinée à un grand public « averti ».
L.M.C. Marie Amachoukeli revient à l’animation après son premier long métrage Ama Gloria réalisé en solo. Elle y revient avec vous, quelques années après I want Pluto to be a planet again que vous co-signiez, on imagine que ce nouveau projet Happy End vous tenait tous les 2 très à cœur de longue date ?
V.M.K. En effet, avec Marie, nous nous connaissons et collaborons sur divers projets depuis 15 ans.. L’idée de Happy End à germer avant que nous réalisions ensemble I Want Pluto… Nous portons ce projet depuis à peu près 10 ans. Il a eu le temps de mûrir et de s’enrichir sur la forme comme sur le fond qui sont étroitement liés. Nous avons hâte de pouvoir enfin le fabriquer.
L.M.C. Pouvez-vous nous parler de votre travail à 2, que vous apportez-vous mutuellement ?
V.M.K. Entre nous c’est organique. Instinctivement on se complémente. Marie est plus sur l’aspect dramaturgie, écriture, la direction d’acteur et moi plus sur l’aspect visuel et la direction d’ animation. Cependant, nos rôles ne sont pas délimités, nous échangions continuellement sur tous les aspects d’un film pour enrichir notre vision commune. Et sur la mise en scène et le travail du son nous sommes un.e chien.ne à deux têtes.
L.M.C. Comment aviez-vous travaillé ensemble sur ce court métrage I want Pluto to be a planet again, et pensez-vous changer quelque chose à votre façon de fonctionner tous les 2, ou bien au contraire, reproduire une recette qui avait bien fonctionné ?
V.M.K. I want Pluto était un court métrage assez fauché, réalisé en un temps record. 3 mois de l’idée au film fini. Sur Happy End, j’ai le sentiment que nous allons continuer à travailler ensemble de manière tout aussi organique. Mais nous serons bien plus entouré par de précieux collaborateurs sur chaque étape(décors, animation, compo etc). Le travail sera bien plus colossal, mais on espère garder la fraîcheur qui anime notre duo.
L.M.C. La technique d’animation et l’univers graphique seront ils proches de ceux d’ I want Pluto to be a planet again, a minima, vous semblez quitter le noir et blanc si on en croit les premiers visuels ?
V.M.K. Le design, les techniques et la qualité de l’animation seront plus poussés sur Happy End. Mais nous resterons bien sûr dans le registre du cartoon à notre sauce.. On adore le noir et blanc pour sont coté graphique. Sur Happy End, l’image est plus complexe, nous avons des décors et des lumières réalistes alors que sur I Want Pluto… il n’y avait ni décors, ni lumières. Tout en restant graphiques nous avons opté pour la couleur. Afin d’être résolument contemporain, car en noir et blanc nous courrions le risque d’être un peu rétro. Aussi sur le film nous souhaitons jouer avec l’expressivité de la couleur, en utilisant aussi bien des palettes pastel rehaussées de fluo que des ambiance au couleur saturée, surréel.
L.M.C. Pour I want Pluto to be a planet again, vous aviez fait appel à Grégory Gadebois et Stéphane Castang pour les voix, et pour Happy End, vous déjà une idée du casting ?
V.M.K. Oui, on a un casting idéal en tête. Mais pour l’instant rien n’est confirmé.
L.M.C. Peut-on s’attendre à un film qui comporte une part de « politique » ?
V.M.K. Pour ma part je ne fais pas de films frontalement politique. Mais il est indéniable que Happy End expose des idées, des questionnements et une certaine vision de la vie; donc oui le film est en effet politique
L.M.C. Un long métrage d’animation demande de la patience à tout niveau. Mais aussi un budget. Pouvez-vous concrètement nous dévoiler ce que l’aide de la Fondation GAN va rendre possible dans les mois à venir ?
V.M.K. C’est un encouragement énorme. Voir que le projet suscite de l’engouement de la part de la fondation GAN est très réjouissant. Le prix va en effet compléter le budget du film et donner une belle visibilité au projet pour la continuité du financement.
L.M.C. A quel stade du projet en êtes-vous, et pouvez-vous nous parler du timing de réalisation ? A quelle date les spectateurs peuvent-ils s’attendre pour une sortie en salle de Happy End ?
V.M.K. Le film est actuellement en financement. Il nous manque encore quelques acteurs financiers pour qu’il rentre en fabrication. Il semble que nous nous dirigeons vers une sortie du film en 2027
L.M.C. Le prix de la fondation GAN porte en général chance, on peut citer ces dernières années, Titane de Julia Ducournau, All we imagine as light de Payal Kapadia, Les Fantômes de Jonathan Millet, Linda veut du poulet ! de Chiara Malta et Sébastien Laudenbach ; Flow de Gints Zilbalodis tous lauréats de la Fondation et multi-récompensés. Ca vous donne d’ores et déjà des idées ?
V.M.K. Autant de réalisateur.ices de talent dont j’admire le travail. C’est un honneur de figurer à la suite de cette liste. Cela laisse présager que notre projet est sous une belle étoile.
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