Mis à jour le 21 février, 2025
Un film de Frédéric Hambalek
Avec: Julia Jentsch, Felix Kramer, Laeni Geiseler, Mehmet Ateşçi, Moritz von Treuenfels
Julia et Tobias découvrent que leur fille Marielle a soudainement développé des capacités télépathiques et peut voir et entendre tout ce qu’ils font. Cela conduit à des situations allant de l’embarrassant à l’absurde, au fur et à mesure que des vérités gênantes sont révélées.
Notre avis: *
En compétition probablement parce que l’idée a séduit les sélectionneurs, Ce que Marielle sait ne brille pas particulièrement par sa forme (comme si souvent dans le cinéma allemand), mais se base essentiellement sur un comique de situation. De prime abord, l’idée semble farfelue, très peu crédible, une petite fille qui devient medium au point d’entendre et de voir tout ce que vive ses parents, c’est à dire à enlever le voile sur toutes leurs petites cachoteries, leurs hypocrisie et leur mensonge, difficile de raccrocher à une telle proposition quand la forme du film visait jusqu’alors une immersion familiale réaliste. Mais elle ouvre cependant des possibles, des ressorts qu’ils soit comiques, politiques ou même psychologiques. On se prend alors à rêver que le film puisse même en dire long sur les mécanismes du fascisme, sur cet effet si particulier de la parole haineuse libérée sur les réseaux sociaux, qui s’auto-alimentent et ont pour effet de bord que les plus conformistes cherchent avant tout à se protéger d’autrui, à se replier sur soi, à demander de l’ordre et de la réprimande, menant à une course à l’échalote vers un Etat excluant. On se prend donc à rêver que Hambalek puisse être Radu Jude. A défaut, Hambalek pourrait trouver là une idée permettant d’interroger, à la Haneke, et.ou de questionner par la farce, en tirant le trait, façon Ostlund ou Maren Ade. Que nenni, de ce concept à potentiel, ne sortiront que de petites réflexions sans grand intérêts sur les fantasmes de madame ou de monsieur, sur les tensions au travail entre collègue, et des situations où la vérité révélée met le père ou la mère dans l’embarras, jusqu’au point de rupture, ou sur la brèche. Le fil du scénario consiste alors à multiplier ces situations puis à en trouver des résolutions, des portes de sortie, plus ou moins crédibles. Si l’on peut sourire au départ du procédé, la répétition ne permet aucunement d’élever le curseur, bien au contraire, nous en revenons inlassablement à ce que le film aurait pu être, mais n’est absolument pas, qui aurait pu justifier de sa présence en compétition à la Berlinale.
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