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Violette Nozière de Claude Chabrol

Mis à jour le 11 novembre, 2024

Un film de Claude Chabrol

Avec: Isabelle Huppert, Stéphane Audran, Jean Carmet, Jean-François Garreaud, Lisa Langlois, Bernard Alane, François Maistre, Jean Dalmain, Guy Hoffmann, Dora Doll

Au cours des années 1930, Violette Nozière est une adolescente qui se prostitue en secret. Ses parents, chez qui elle vit, ne remarquent rien : ni son père Baptiste Nozière , ni sa mère Germaine Nozière. En révolte contre leur mode de vie et leur mentalité étriqués, elle tombe amoureuse d’un jeune panier-percé, Jean Dabin, qu’elle fait pratiquement vivre grâce à de petits vols chez ses parents ainsi qu’avec le bénéfice issu de la prostitution occasionnelle. Pendant ce temps, ses parents sont informés par le médecin de Violette qu’elle a la syphilis. Violette réussit à convaincre plus ou moins sa mère, tout de même méfiante, et son père, plus indulgent, que d’une manière ou d’une autre, c’est d’eux qu’elle a hérité la maladie. Grâce à ce prétexte, elle arrive à leur faire prendre un médicament qui est en fait du poison. Son père meurt mais sa mère en réchappe, et Violette se voit arrêtée et accusée du meurtre. Pour se défendre elle affirme que son père avait abusé d’elle.

Chabrol, avec ce fait divers peu singulier, trouve une fois de plus l’occasion de narrer un certain mode de vie en Province, ses non-dits, ses on-dit, ce jeu autour de la respectabilité, en apparence, cache misère d’une nature humaine autrement plus monstrueuse, qui appelle à la rébellion, sans limite. Nous y retrouvons son habituel troupe, bien attelée à rendre compte des modes de vies, des rituels qui les rythment, inlassablement. L’ennui motive l’envie d’ailleurs de Violette Nozière, ses horizons passent par l’interdit, sans limite, sans repère non plus: la frontière entre le bien et le mal n’étant que pure théorie dans le modèle social, et appelant à une vie terne, sans saveur, la vertu n’étant que fallacieuse, comment se libérer des chaînes sociales si ce n’est en poussant le vice jusqu’à en éliminer les maillons relais principaux, ceux qui enferment Violette dans cette condition qui l’exaspère. Et qui de mieux qu’Isabelle Huppert pour interpréter avec tout le trouble nécessaire cette jeune femme que Chabrol cherche un peu à défendre, malgré tout, ou à expliquer tout du moins, à l’instar de Balzac, en faisant ressortir ce que son point de vue comporte de vérité quant à la raison de sa révolte, mais aussi et surtout ce en quoi le théâtre social (la comédie humaine) qui se joue en permanence encline à la révolte.

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