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The Room Next Door de Pedro Almodóvar

Mis à jour le 15 septembre, 2024

Un film de Pedro Almodóvar

Avec: Julianne Moore, Tilda Swinton, John Turturro, Alessandro Nivola, Juan Diego Botto, Raúl Arévalo, Victoria Luengo, Alex Høgh Andersen, Esther-Rose McGregor, Alvise Rigo

L’histoire est celle d’une mère très imparfaite et d’une fille rancunière séparées par un grand malentendu. Entre les deux, une autre femme, Ingrid, l’amie de la mère, est la dépositaire de leur douleur et de leur amertume. Martha, la mère, est reporter de guerre et Ingrid est une romancière autofictionnelle.

The room next door est un volet important (parmi les plus beaux) de la carrière d’Almodovar, avec un scénario intelligent et généreux qui prend son temps sans jamais ennuyer, deux actrices magnifiquement naturelles (la grâce de Julianne Moore), un goût visuel irréprochable, et des références (non seulement Joyce, The Dead – le film et le livre-, mais aussi Bergman, Cris et chuchotements, Persona…)

Pedro Almodovar nous propose un récit intimiste mais aussi probablement intime, sur un sujet sur lequel il semble s’être penché de près. En soi, le thème et les questions qu’ils posent avec lui méritent effectivement qu’on s’y attarde, ont leur potentiel émotionnel sans contestation. Mais Almodovar en guise de mise en scène et de mise en situation se contente d’une forme de minimalisme qui ne lui sied guère. Une musique omni-présente, nous laisse longtemps croire que le film pourrait prendre, une fois passés le cas de conscience, les atermoiements et les longues évocations de souvenirs partagés (fictifs, pour le besoin du scénario) entre les deux amies retrouvées, un virage thriller. Tout pèse sur le duo, leur dialogue et leur interprétation. Le fond (la mort, la maladie, la fin de vie consentie) n’étant pas des plus joyeux, the room next door n’osera que peu de fantaisies; l’univers si coloré et fantasque du réalisateur espagnol qui sait si bien parler des femmes et leur proposer des rôles sur mesure, s’en trouve ici limité, contraint. Nous retrouverons bien quelques plans si caractéristiques de la filmographie d’Almodovar, des yeux qui s’écarquillent, des visages qui se rapprochent, des jeux de miroir, des sourires et des larmes chargés de sens, mais l’ensemble restera bien statique et dans l’introversion, peinant à nous amener au delà des simples questions posées (trouver une forme qui dépasserait le sujet).

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