Mis à jour le 24 février, 2025
Un film de Катерина Горностай
Avec: Olha Bryhynets, Borys Khovriak, Mykola Kolomiiets, Valeriia Hukova, Mykola Shpak
Malgré la guerre, la vie scolaire se poursuit en Ukraine, les élèves et les enseignants s’efforçant de continuer à apprendre malgré la menace constante. Le film est une mosaïque de la vie quotidienne d’enseignants et d’élèves de différents coins de l’Ukraine.
Notre avis: (*)
Un documentaire qui part d’une bonne intention sur le fond, comme sur la forme, mais qui ne jamais ne trouve ni son souffle, ni son angle artistique, et qui, de facto, s’enlise très rapidement dans son concept enfermant. L’idée de scruter le hors champs de la guerre en Ukraine, de filmer ceux qui restent, de montrer ce qui ne se voit d’ordinaire pas, le hors champs médiatique, les femmes dans les écoles, les enfants dans les écoles, les quelques professeurs qui ne sont pas sur le front, de se déplacer de lieu en lieu pour en ressentire le pouls, mais aussi l’impact de la guerre, sur les esprits, comme sur les bâtiments, voilà pourtant un excellent sujet ! Vouloir en dire long, en prenant son temps, capter le temps, montrer que d’une région à l’autre des motifs se répètent, dresser le portrait d’un pays à travers sa jeunesse, sa manière de s’éduquer, parler de la guerre sans la montrer, en parler avec des mots justes, captés dans un quotidien, là aussi, l’intention formelle ne peut qu’être louée en soi. Oui mais voilà, Катерина Горностай n’est pas Wang Bing, elle semble en permanence ne pas être au bon endroit au bon moment, malgré ce panneau initial qui nous indique que la réalisatrice a chercher à se rapprocher au plus près du front, elle semble ne capter que de l’ordinaire, ou de l’évitement. Le procédé narratif, très appliqué et scolaire, ne permet pas de capter autre chose qu’une vie qui continue à s’organiser malgré tout, un peu par obligation, un peu avec difficultés, et dans un esprit essentiellement de résignation et, un peu, d’angoisse. Mais nous n’apprenons réellement pas grand chose, le montage, peu dynamique, retient des instants, des rushs très étirés, et la répétition des motifs ne produit aucun autre effet que celui de la répétition, de l’enlisement non pas du conflit, mais de la cinéaste, qui semble manquer de matière, et en vient à filmer des à côtés, à les justaposer les uns les autres sans autre fil conducteur que celui prévu au départ, un cadre rigide qui fixe du rigide. L’émotion n’est pas là, l’éclairage technique n’est pas là, le concept artistique ne fonctionne pas, le tout s’étire assez inlassablement et de manière très prévisible, sans nous apprendre quelque chose de l’Ukraine (à part peut être cet étrange scène où des enfants malgré l’atrocité des combats, se rêvent en soldat, ce qui nous renvoie un peu à Guerre et Paix, et ces scènes où des enfants apprennent le maniement des armes). Décevant, sur un sujet pourtant d’importance, et nous pensons encore à Interceptés, disponible sur ARTE.TV, autre documentaire sur le conflit Ukrainien en cours, ou l’ensemble des documentaires de Sergueï Loznitsa qui nous ont par le passé percutés.
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