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On Falling de Laura Carreira

Mis à jour le 23 janvier, 2025

Un film de Laura Carreira

Avec: Joana Santos, Inês Vaz, Neil Leiper, Deborah Arnott, Ola Forman, Ross Ian-Martin, Daniel Mcguire, Helen Robinson, Robert Rutonjić, Piotr Sikora

‘Aurora, migrante portugaise, travaille comme préparatrice de commandes dans un entrepôt à Édimbourg, en Écosse. Coincée entre les murs d’un immense centre de distribution et la solitude de sa propre chambre, Aurora cherche à saisir toutes les occasions pour résister à l’aliénation et à l’isolement qui menacent son identité.

Un film qui prend le parti pris radical de montrer la déshumanisation de notre époque en accordant une large place à la répétition des motifs. Ce film social traite un sujet qui pourrait être cher par exemple à Ken Loach, et il le fait, en refusant toute scénarisation artificielle, en restant concentrée sur ce portrait d’une jeune femme victime (principalement) de la société et d’elle même. Peu à peu, cette jeune émigrée s’est enfermée dans un schéma de vie qui l’isole, elle a perdu tout rêve. Sa vie consiste en son travail, dont tout le ridicule est parfaitement montré, mais aussi à quelques passe temps établis (regarder sur son téléphone des réels). La société moderne est passée au crible, la propension des gens à s’isoler d’eux même, à s’appauvrir intellectuellement ; au travail les conversations portent sur les dernières séries à voir à la télévision, à ne plus vivre les uns avec les autres, ou si peu. Le fort du film sera, par des images inlassablement répétés, de nous faire passer son message, radicalement critique sur cette société rouleau compresseur qui laisse de côté ceux pour qui sociabiliser demande un effort, ceux qui ne parviennent pas à faire semblant, ceux aussi, qui vivent dans des conditions précaires et qui ne sont aidés par personne. La jeune réalisatrice nous livre un poignant récit totalement opposé à l’american dream, où les immigrés ne rêvent même pas d’avenir, si ce n’est de revenir dans leur pays, tant l’accueil qui leur est réservé ne ressemble à rien d’humain. Les sentiments humains les plus élémentaires ne trouvent plus de place dans une société où les téléphones et les réseaux sociaux remplissent le quotidien, comme nous le rappelera une très jolie scène de boîte de nuit, où tentant de trouver du réconfort et de la tendresse auprès de son nouveau colocataire, Aurora se retrouvera à consulter son téléphone assise à côté du nouvel arrivant, lui aussi sur son téléphone. L’incommunicabilité à son paroxisme. La temporalité du film, particulièrement lent et répétitif, a certes de quoi décontenancer, mais le film séduit car petite touche par petite touche, il affine son portrait, jamais de manière brutale ou directe, mais toujours avec retenue. Le symbolisme ira même, dans son final malin, à nous faire comprendre que le portrait de la jeune femme (notons au passage la très belle interprétation de l’actrice principale) en valait mille.

Notre avis 2: *

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