O ultimo azul de Gabriel Mascaro

Mis à jour le 16 février, 2025

Un film de Gabriel Mascaro

Avec: Denise Weinberg, Rodrigo Santoro, Miriam Socarrás, Adanilo

Au nom de la relance économique, le gouvernement brésilien a créé un système pérenne d’isolement vertical obligatoire pour les personnes âgées de plus de 80 ans qui doivent être confinées dans une colonie. Teca a 77 ans et vit dans le village de Muriti, en Amazonie, lorsqu’elle est surprise par l’annonce de la réduction de l’âge, y compris pour son groupe d’âge. Acculée, Teca entreprend un voyage intriguant, cachée des officiers, au milieu des rivières, des bateaux et du monde souterrain, pour tenter clandestinement de réaliser son dernier rêve, prendre l’avion.

Notre avis: *(*)

Mascaro tente de relever un défi que le cinéma usuellement n’aime que très peu, proposer un grand rôle à une personne âgée, une anonyme, d’en livrer un portrait touchant, percutant tout en soulevant une question politique majeure, celle de notre responsabilité collective à ne pas laisser dépérir, à exclure de notre société à mesure qu’ils perdent en cognitivité ou que leur santé physique se dégrade nos parents. Noble intention thématique qui se double d’une intention formelle tout aussi intéressante, celle d’envisager une vie joyeuse, où le mysticisme conserve tout son sens, où les rêves et les projets continuent d’animer les esprits, qui plus est, Mascaro s’autorise le trip, au sens propre comme au figuré. Nobles intentions donc, mais voilà, tout est dit ou presque. Ces même intentions se retrouvaient déjà dans Une histoire simple de Lynch, qui, s’il toucha certains spectateurs par sa simplicité, ne pousse pas suffisamment loin les curseurs pour ravir les thuriféraires de l’artiste qui vient juste de nous quitter. Ainsi d’O ultimo Azul, qui nous invite à passer quelques bons instants avec son héroïne, mais ne parvient jamais à nous amener plus loin, à imprimer notre rétine ou excité nos neurones.