Gloria! de Margherita Vicario

Mis à jour le 21 février, 2024

Un film de Margherita Vicario

Avec: Galatéa Bellugi, Carlotta Gamba, Veronica Lucchesi, Maria Vittoria Dallasta, Sara Mafodda, Paolo Rossi, Elio, Natalino Balasso, Anita Kravos, Vincenzo Crea

Nous sommes à la fin du XVIIIe siècle, à Venise, et dans un couvent de jeunes filles, Teresa, une jeune fille aux dons prophétiques, s’associe à d’étonnants musiciens. Ils créent un nouveau type de musique, pop, brillante et audacieuse, qui remet en question le système ancien et rigide.

Notre avis: *(*)

Un joli sujet, très actuel, qui plus est qui ne manque ni de rebond ni d’ambition narrative, mais gâché par un traitement film Gaumont qui le rend parfaitement impersonnel et en atténue toute force. Le thème en lui même permettait d’évoquer un monde qui devait changer, une révolution féministe, mettre les projecteurs sur une part méconnue de l’Histoire de l’Art, et de l’Histoire, et en cela d’interroger sur la pertinence d’une histoire constamment écrite par les dominants, voire de réviser cette histoire. De surcroît, outre le procédé filmique qui consiste à s’intéresser à un monde en mutation, le sujet se prêtait magnifiquement à un traitement cinématographique, avec en ligne de mire, un univers où la musique tient la première place et déborde en permanence. Oui, mais voilà, Jane Campion n’est pas aux manettes, les fautes de goûts se multiplient (au niveau du traitement très édulcoré disions-nous) jusqu’aux compositions musicales étonnamment pop et désagréables, ou dans la manière avec laquelle l’intrigue livre ses premiers secrets. Parmi les bons points, citons cependant quelques moments musicaux joliment chorégraphiés, où l’image épouse la musique (façon clip) et non l’inverse, mais aussi la métaphore que porte l’évolution du personnage interprété par Galatéa Bellugi, qui d’abord muette va tout d’abord s’exprimer, montrer ses talents méconnus, trouver sa place, partager les honneurs avec les autres, et dénoncer à sa façon, les exactions dont elle fut la victime. Un nouveau monde, expurgé de ce qui n’aurait jamais du exister, dans la lignée de ce que le mouvement #meToo souhaite instaurer.