Un film de Tom Tykwer
Avec: Lars Eidinger, Nicolette Krebitz, Tala Al Deen, Julius Gause, Elke Biesendorfer, Elyas Eldridge
A portrait of a modern family between collapse and new beginnings dealing with the big issues of our times, in a world that is reeling. Tim, Milena, their almost grown-up twins Frieda and Jon and their illegitimate son Dio – this is the Engels family, who seemingly have nothing left to hold them together when housekeeper Farrah enters their lives. The mysterious Syrian woman puts the Engels’ emotional world to an unexpectedly wild test.
Notre avis: (*)
Film résolument bizarre, assumé comme tel, prétentieux, ambitieux et désordonné, sans fil conducteur ni ligne directrice forte. Nous pouvons parler d’un genre n’ayant que peu étant visé (à raison), que l’on pourrait nommé de la psychologie fiction. Aspirant à déboussoler le spectateur, et le critique, espérant de la sorte qu’il y en ait quelques uns à y percevoir un quelconque génie, surfant fortement sur des modes, à la croisée entre Christopher Nolan, un chouia Bergman (copiant le succès inattendu de l’année dernière à la Berlinale de Sterben – allant jusqu’à lui emprunter son acteur principal Lars Eidinger, qui s’en sort honorablement malgré le naufrage général, mais aussi le cinema allemand des années post 2005 (la vague), mouvement dans lequel Tykwer s’était d’emblée inscrit avec Cours Lola Cours, le film se perd rapidement et presque dés le départ dans sa narration et son précepte tordu. Quoi qu’il tente de s’aventurer dans une entreprise de psychothérapie collective, dépassant largement la seule famille, il se perd très vite en chemin, à trop vouloir en dire, en faire sur un sujet mal cousu, et surtout dans son message moraliste, puérile voire niais (Tykwer n’est pas sorti de Matrix auquel il a participé à l’écriture du scénario de certains volets). Politiquement creux, voire douteux, (l’époque aidant), il se livre à un curieux exercice de détestation de l’Allemagne, de ses interrogations existentiels, et cherche à vouloir opposer, sans grande réussite, l’approche rationnelle à l’occidentale et à la papa (la psychothérapie, la bonne conscience) des parents à une approche plus mystique, plus orientaliste de la jeune boniche syrienne, d’un côté, plus évasive de l’autre, distinguant les enfants de leur parent. S’invitent donc en motifs inlassablement répétés – jusqu’à l’écœurement très rapide, la danse, la drogue, la réalité virtuelle, des critiques incessantes sur la germanitude. N’adoptant jamais un ton provoquant, ne reposant pas sur des observations ou des dialogues intelligents, cherchant bien davantage à en donner l’impression comme le fait si fréquemment Nolan (si vous ne comprenez pas, c’est sûrement parce que cela vous dépasse, mais n’ayez crainte, ça dépasse aussi les auteurs), le film ne parvient jamais à convaincre plus de cinq minutes, quand enfin quelques maximes et aphorismes viennent éclairer le flot de paroles embourbé, quand enfin, ce qui en soi était une bonne idée, les moments lumineux, ensoleillés s’inscrivent en contraste avec cette pluie Berlinoise incessante, symbolique au plus haut point. Mais un autre symbole s’invite en toute fin, celle d’un naufrage – reprenant quelque part la pensée fasciste ambiante quant à la submersion migratoire (sic)-, sensé éveiller les consciences, émouvoir peut être, ou au contraire déranger,. Cet énième cliché, loin de mettre nos neurones en activité, nous le recevons au premier degré, le naufrage dont il est question n’est ni plus moins que celle d’un réalisateur qui se prend pour le génie qu’il n’est pas, qui n’a rien de bien intéressant à nous dire de notre monde, et au point de vue au final particulièrement conformiste – quand il pensait précisément le contraire.
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