Mis à jour le 1 septembre, 2024
Un film de Gianni Amelio
Avec: Alessandro Borghi, Gabriel Montesi, Federica Rosellini, Giovanni Scotti, Vince Vivenzio, Alberto Cracco, Luca Lazzareschi, Maria-Grazia Plos, Rita Bosello
Stefano Zorzi passe ses journées dans la clinique d’exemption d’une grande ville du nord de l’Italie, où il soigne non seulement les soldats qui arrivent du massacre du front, mais combat aussi la simulation et l’automutilation de ceux qui espèrent être exemptés, en les envoyant devant le tribunal militaire. Si Stefano, en effet, fait tout son possible pour guérir les soldats et les renvoyer au combat, le docteur Giulio Farradio les rend malades, ou les aide à s’automutiler suffisamment gravement pour être innocentés. Les deux médecins, qui sont allés à l’université ensemble et étaient de grands amis, se défient (secrètement) non seulement sur le plan professionnel, mais aussi sur le plan sentimental : ils sont tous deux liés à Anna, une infirmière courageuse au caractère bien trempé. Mais lorsque survient la grande épidémie de fièvre espagnole en 1918, le temps de l’amour, de la politique et de la science finit par se confondre dangereusement…
Notre avis: *(*)
Un sujet particulier, plutôt intrigant, un parti-pris assez radical, Amelio instaure très rapidement une ambiance glauque, et fait avancer son récit de façon volontairement lente, restant mystérieux sur les motivations de chacun des personnages, qu’elles soient politiques ou plus viscérales. Derrière la description historique un peu oubliée, se dévoile des comportements, des enjeux personnels, des amours tus, des passe-droits. Le décor peint ne fait pas directement allusion à notre époque mais assurément comporte une grille de lecture pour celle-ci intéressante, notamment quant à la question du patriotisme, du rapport à l’autre. Le film rappelle de tout son long les abominations de la guerre, au delà même du champs de bataille, trouvant une extension dans la société toute entière, il décortique les comportements qui tuent le pacifisme dans l’œuf, la vision militariste et ses manipulations sur les soldats (on pense à Poutine et aux crises des soldats russes mal formés, embrigadés de force, contre leur gré, pour une lutte qui n’est pas la leur), on pense aussi au développement des maladies dans les charniers, en écho à ce qui passe aujourd’hui à Gaza. Un film dans son ensemble glauque, peu plaisant, mais qui au moins embrasse un sujet ambitieux.
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