Mis à jour le 27 mai, 2023
Un film de Justine Triet
Avec: Sandra Hüller, Milo Machado-Graner, Swann Arlaud, Saadia Bentaïeb, Jehnny Beth, Samuel Theis, Antoine Reinartz
Samuel est retrouvé mort dans la neige au pied du chalet isolé où il vit avec sa femme Sandra, écrivaine allemande, et leur fils malvoyant de 11 ans, Daniel. Une enquête conclut à une « mort suspecte » : impossible de savoir s’il s’est suicidé ou s’il a été assassiné. Sandra est mise en examen, et nous suivrons son procès, véritable dissection du couple. Daniel est tiraillé : du tribunal à la maison, le doute s’installe entre la mère et le fils.
Notre avis 1: ***
Justine Triet et Arthur Harari proposent un scénario intéressant, où la question du point de vu tient une place essentiel. Dans anatomie d’une chute, qui aurait tout aussi bien pu se nommer autopsie d’un couple, sont auscultés des petits riens qui régissent la vie d’un couple, qui l’unissent et le désunissent. En lecture au premier degré, le couple (Justine Triet et Arthur Harari ou bien le couple formé par Sandra Hüeller et Samuel Theis, interrogent la vérité, la subjectivité et l’objectivité). Conceptuellement, et d’un point de vue littéraire, Anatomie d’une chute bénéficie d’une écriture multi-strates, une fois de plus à la Rashomon ou nouveau roman (les interstices laissées d’abord vide, les zones à ellipse sont ensuite remplis pour suggérer d’autres possibles), qui maitient les neurones des spectateurs en constant éveil. Les véritables juges, seront précisément les spectateurs, qui devront faire le tri à partir des témoignages, déblatérations, hypothèses, points de vus moraux, réthorique, à défaut de pouvoir interroger les véritables témoins, ceux qui ont tout vu, de leurs yeux de verre, un jeune enfant sensible et intelligent, pris au piège du couple parental, et un chien tout innocent (peut être le seul ?). Confondant, observateur (notamment sur ces besoins de liberté inviduel au sein du couple, d’espace à soi, de confiance en soi qui ne souffre pas d’une comparaison écrasante, et même sur la psychiatrie), Anatomie d’une chute distille ses éléments petits à petits, au bon rythme, et sa structure très symétrique ne fait que poursuivre l’effet de miroir permanent que le film nous renvoie.
Notre avis 2: ***
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