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The Smashing Machine de Benny Safdie

Mis à jour le 3 septembre, 2025

Un film de Benny Safdie

Avec: Dwayne Johnson, Emily Blunt, Lyndsey Gavin, Ryan Bader, Zoe Kosovic, Bas Rutten, Oleksandr Usyk, Paul Lazenby, James Moontasri, Yoko Hamamura

L’histoire du légendaire combattant d’arts martiaux mixtes et de l’UFC Mark Kerr.

Avec The Smashing Machine Benny Safdie livre un portrait à la manière de ce qu’aurait pu faire Ferrara dans les 90, ou de ce qu’Aronofsky a plutôt réussi avec The Wrestler, en ce début de siècle, d’un héros fatigué, en proie avec ses démons, qui tente de lutter contre lui même, de lutter tout court, et qui peine à mener une vie pleinement réussie. Portrait touchant qui se joue de la nature humaine, le héros l’amplifiant. Pulsion de vie qui cohabite avec une pulsion de mort, pulsions de vaincre, de se dépasser, en contraste avec le besoin de tranquilité, de douceur, la recherche d’affection et de bonheur simple. Le héros au grand cœur, qui nous touchera pas sa tendresse, mais nous terrorisera par ses faiblesses, ses manquements à lui même. Le sombre qui cotôie en permanence le plus clair, le passage permanent de l’un à l’autre, la descente aux enfers qui menace, que le succès sportif tente de faire oublier. L’esthétique de Benny Safdie se fait moins clinquante que ce qu’il a pu faire avec son frère, permettant au film de toucher plus juste. Efficace, relativement simple, Dwayne Johnson, métamorphosé (on peut parler de rôle à Oscar) enfile parfaitement les gants. Les scènes violentes de combat s’éparpillent, seule la deuxième partie du film accordera une part importante à la dramaturgie à la Rocky, pour mieux poser le sujet de départ. Quelque part, tout le monde peut se reconnaître en Mark Kerr. Et Safdie semble lui même être spectateur de catch libre, ancêtre du MMA, peut être la raison pour laquelle il n’hésite pas à accentuer la violence de certains coups, à raccourcir les combats vis à vis de combat. Surtout, il cherche à moderniser les valeurs transmises par Rocky, l’american dream ne laisse pas ici la place à l’american nigthmare, il opte pour une position plus « en même temps », où les deux vont de pair, et où l’humain peut tout à la fois gagner ou perdre, où gagner ne représente plus forcément la raison ultime, ici Mark Kerr ne criera pas « Adrianne j’ai gagné » bien au contraire, le combat le plus dur pour lui ne sera pas forcément du côté du ring, mais plus sur le terrain domestique. S’il veut pouvoir aimer et vivre en harmonie, un choix s’imposera à lui, pour pouvoir espérer crier victoire. Malgré ses limites (la simplicité, l’écriture faiblarde du rôle confiée à Emily Blunt, l’absence de second plan ou d’intellectualisation, une certaine tendance à la répétition plutôt qu’à l’approfondissement), The Smashing Machine propose un divertissement non désagréable, bien porté entre autre par une musique jazzy d’ensemble qui laisse la place, en second plan, à d’autres morceaux plus rock’n’roll et en adéquation avec les aspirations du film (Springsteen, Rolling Stones), qui contribuent à son bon rythme.

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