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Ri gua zhong tian (The sun rises on us all) de Cai Shangjun

Mis à jour le 6 septembre, 2025

Un film de Cai Shangjun

Avec: 辛芷蕾, Zhang Songwen, 冯绍峰

Les anciens amants se retrouvent après plusieurs années. Le quotidien fait d’aliénation et d’esclavage révèle un passé regrettable. Amour et sacrifice, repentir et rédemption. Le lourd fardeau ne pesait pas seulement sur elle, mais aussi sur lui. Finalement, ils se sont dit adieu une fois de plus, le cœur brisé mais soudainement réveillés, les deux âmes perdues se sont enfin enlacées et ont pleuré.

Un film qui repose essentiellement sur son scénario dramatique, et quelque peu imprévisible dans son développement. Peut rappeler dans sa découpe les approches des frères Dardenne pour nous sensibiliser, nous émouvoir, mais la dramatisation se voit, et de fait, perd en intensité. Le faux côtoie le vrai. Le récit, en lui même, plus que des réponses aux petits mystères (ressorts narratifs) qu’il sème par ci par là, surprend quelque peu par ses revirements, et en cela, semble, à l’instar de L’étranger, poser des questions au spectateur. Le film ausculte ainsi des sentiments aussi divers que la culpabilité, la pitié, l’amour, la maternité, l’insérant dans un contexte résolument d’aujourd’hui (l’auto marchandisation revient incessamment, en motif, pour nous rappeler où la Société moderne pousse et entraîne ses contemporains). La mise en scène relativement plate, hormis quelques faces à faces (visages à visages) bien orchestrés et regards à travers cadres, ne permet pas d’amener le récit au delà de ce qu’il est, une histoire, à laquelle comme nous le disions, nous ne croyons pas tellement, que ce soit le cancer de stade IV aux symptômes et handicaps peu montrés, la rupture de l’héroïne avec sa vie conjugale menée jusqu’à présent, par peur et pitié, dont le déclencheur a de quoi interroger (un viol), comme interrogeait l’acte fondateur qui amena à la rupture initiale, et comme interrogera sa décision finale (et ce qui la rend possible, tant elle semble fabriquée et fictive). Cette jeune femme prend des décisions étranges, dans une approche presque masochiste, elle fuit l’homme qui lui aura montré son amour en payant pour la faute qu’elle a commise, dans un esprit sacrificiel, elle l’aidera par pitié face à sa mort annoncée, et envisagera même de reconstruire sa vie avec lui, là aussi dans un esprit sacrificiel, qui naît en elle après que ce dernier ait commis l’irréparable, qui de victime le transforme en bourreau. Cette réflexion entre bourreau et victime, relativement intéressante, aurait pu amener le film dans une direction plus universelle, mais très clairement, il fait le choix, par la forme, de rester proche de son histoire, de son récit, plutôt que d’aller chercher une résonance ou une profondeur qui nous aurait probablement davantage saisi, que ce simple registre émotionnel, au final, ordinaire.

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