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Broken English de Jane Pollard, Iain Forsyth

Mis à jour le 1 septembre, 2025

Un film de Jane PollardIain Forsyth

Avec Tilda Swinton, George MacKay, Calvin Demba, Zawe Ashton, Sophia Di Martino

Survivante, provocatrice et véritable originale, Marianne a passé plus de six décennies à défier les attentes, sortant plus de trente-cinq albums tout en se réinventant constamment. Réalisé avec sa pleine participation, Broken English est une exploration intime et sans concession d’une vie fracturée mais indestructible, façonnée par la célébrité, la créativité et l’attention incessante du public.

4eme et dernier film vu en ce premier jour de festival pour nous, après une journée harassente. Un film dont nous ne savions pas grand chose, n’ayant pas vu les films précédents des deux cinéastes, nommé Broken English, un obscur (pour nous donc) docufiction (ou fiction documentaire) sur Marianne Faithful, dont nous apprenons en même temps que le film le décès relativement peu relayé en France… Un film venu complété le programme d’une journée qui s’annonçait faste, avec les projections d’Orphan de Laslo Nemes, du dernier documentaire de Laura Poitras Cover-up, journée qui avait commencé avec A pied d’oeuvre de Valérie Donzelli. Le film dont nous n’attendions donc pas grand chose, et de loin, celui que nous avons préféré ce jour… Broken English surprend assez rapidement par sa forme conceptuelle, un peu abscons, qui nous invite, au son de la voix de Tilda Swinton en productrice TV, à suivre la génèse d’une série documentaire qui invite à inscrire une personne dans le temps, à ne pas l’oublier, notamment par une recherche documentaire et d’archives qui aide à inscrire la personne invitée dans la mémoire de tous. Procédé d’autant plus troublant que Marianne Faithful très rapidement arrive en première invitée, nous suivrons donc en tant que spectateur la génèse de cette émission rétrospective, relativement expérimentale sur sa forme, puisque la productrice cherche précisément à en définir les contours. Le résultat: une sorte de création documentaire et musicale foisonnante (qualité commune avec les documentaires de Laura Poitras) très structuré, qui remonte le temps avec elle, avant de suivre une trame plus thématique, tout en comportant des volets intimes et psychanalytiques, mais qui fait de sorte de paraître déstructuré, rock’n’roll, à l’image de Marianne Faithful. Le procédé de genèse de l’émission déteint sur le film tout entier, qui semble se créer devant nous tel un morceau de free jazz, dans une forme d’improvisation qui s’appuie sur des gammes très répétées. D’ailleurs le documentaire, outre les images d archives met en scène une équipe qui retrace avec Faithful sa vie mais aussi réinterprète et réorchestre ses films, avec d’excellents musiciens amis (Nick Cave par exemple). Broken English se regarde avec un plaisir indéniable, celui que l’on aurait à redécouvrir l’œuvre (musicale, cinématographique) de Faithful, à mieux la connaître également, pour non pas se remémorer ou se souvenir, mais comme insiste la productrice (Tilda Swinton) ne pas oublier. Cette dernière nous cueillera dans le troisième tiers en évoquant à un public virtuel invité au même spectacle auquel nous assistons, en nous apprenant que la fin de l’émission devrait se faire sans Marianne, l’indesctrutible, qui avait survécu à l’héroine, à l’alcool, à un cancer et au covid, mais décédé pendant le tournage de Broken English.

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