Mis à jour le 12 novembre, 2024
Le festival Lumière, une fois de plus, nous a proposé un grand voyage cinéphile, pour sa 16ème édition anniversaire – qui marque les 15 ans du festival ! L’ombre de Bertrand Tavernier continuait de planer, tant ce festival lui ressemblait, passionné, s’attachant à la diversité des formes et des époques, défricheur, et érudit, tout en cherchant à rassembler le plus grand nombre, à partager le plus généreusement possible : les plus grandes stars sont les premiers spectateurs, elles participent et vivent intensément le festival au même titre que tout spectateur.
Thierry Frémaux à la manette cherche à faire perdurer cet esprit, cette vision du cinéma, en grand amoureux du cinéma de patrimoine qu’il est, et le moindre que l’on puisse dire, c’est que l’énergie débordante qu’on lui connaît rejaillit sur tout le festival, sur tout Lyon, et, qu’en cela il honore son comparse fondateur.
Cette édition fut, comme on s’y attendait, riche en émotions, et en moments fort cinéphiles. Thierry Frémaux, a déplacé quelques artistes que l’on rencontre essentiellement lors du festival de Cannes, pour qu’ils puissent partager avec le grand public. Les master class de Vanessa Paradis et de Xavier Dolan étaient très attendues et n’ont pas déçu, l’une comme l’autre se montrant très accessibles, très simples, très ouverts et sincères dans leurs échanges avec le public (de nombreux fans attendaient cette échange depuis de longues années).
Outre sa master class, Xavier Dolan réservait également une jolie surprise à ses fans, pour une version 35 mm de Mommy, en présence des interprètes Antoine-Olivier Pilon et Anne Dorval.
Le festival comme à chaque fois a donné la parole aux femmes, cinéastes ou actrices, cette année une rétrospective était consacrée à la cinéaste (et actrice, pour Ken Loach et Victor Erice pour citer ses plus illustres contributions) espagnole Icíar Bollaín, l’occasion pour nous, notamment, de revoir le film multiprimé aux Goyas Ne dis rien (Te doy mis ojos). Une large rétrospective était également consacrée à la présidente Isabelle Huppert, et a permis aux lyonnais de retraverser son impressionnante filmographie, de ses débuts internationaux pour Goretta (La dentelière), en passant par sa contribution la plus marquante pour Haneke (La Pianiste) ou encore pour Hong San-Soo (In another country).
Le festival permet aussi d’édition en édition de découvrir des documents rares, comme l’hommage qui était rendu à Marin Karmitz cette année, avec entre autres la projection de documentaires sur 1968 de Romain Goupil qui avaient beaucoup marqué la Croisette en son époque.
Des séances spéciales étaient aussi, comme chaque année prévue pour diffuser des films récemment restaurés, ce fut notamment l’occasion pour nous d’assister en leur présence aux projections de Cinema Paradiso de Guiseppe Tornatore, mais aussi La cité de Dieu de Fernando Meirelles.
Comme chaque année également, de magnifiques ciné-concerts concilient l’exigence d’un film rare avec l’excellence musicale, cette année nous purent ainsi assister à la virtuose mise en musique de Vampyr de Carl Theodor Dreyer.
Le festival comprenait également de nombreux autres invités, comme Benicio Del Toro, Afonso Cuaron, Alexandre Aja, Costa-Gavras (son dernier film fut projeté en avant-première et il donna une master classe dés les premiers jours du festival), ou encore Alejandro Jodorowsky à qui était consacré une nuit rétrospective de ses principaux films. Mais la programmation si riche oblige chaque année à faire des choix et laisse nécessairement quelques regrets quant à tout ce qu’on aurait pu en voir en plus. En souvenir de cette édition, nous vous invitons à consulter notre journal critique.
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