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La Berlinale – Quand le torchon brûle

Mis à jour le 3 mars, 2024

La cérémonie de clôture de la Berlinale, a été, entre autres, marquée par des prises de position publiques contre le massacre effectué par Israël à Gaza, en représailles aux actes terroristes du Hamas. Comme dans beaucoup d’autres festivals, des artistes ont tenu à manifester leur soutien d’une manière générale envers la cause palestinienne et quelques uns ont employé le terme « génocide« , ce que le maire de Berlin, entre autres, a considéré comme actes relevant de l’antisémitisme.

La direction du festival a donc tenu à communiquer, notamment sur des suites à des agissements inacceptables qui s’en sont suivis et en réaction aux critiques qui lui ont été adressées.

Piratage d’un canal de médias sociaux

Le dimanche 25 février, la chaîne Instagram de la section Panorama de la Berlinale a été brièvement piratée et des posts antisémites image-texte sur la guerre au Moyen-Orient avec le logo de la Berlinale ont été postés sur la chaîne. Ces déclarations ne proviennent pas du festival et ne représentent pas la position du festival. Les messages ont été immédiatement supprimés et une enquête a été ouverte pour déterminer comment cet incident a pu se produire. La Berlinale condamne cet acte criminel avec la plus grande fermeté, a supprimé les messages et a ouvert une enquête. En outre, la Berlinale a porté plainte contre des inconnus. Le LKA (l’office national des poursuites pénales) a ouvert une enquête.

Critiques après la cérémonie de remise des prix

Après la cérémonie de remise des prix de la Berlinale, les médias allemands et divers hommes politiques ont critiqué les déclarations des lauréats sur la guerre au Moyen-Orient.

Les déclarations parfois partiales et militantes des lauréats sont l’expression d’opinions personnelles. Elles ne reflètent en aucun cas la position du festival.

Lors de la cérémonie d’ouverture de la Berlinale et de la cérémonie de remise des prix, la direction de la Berlinale a pris une position claire sur les conflits et les combats qui se déroulent actuellement au Moyen-Orient. Dans son discours sur scène, Mariëtte Rissenbeek, directrice exécutive de la Berlinale, a condamné l’attentat meurtrier perpétré par le Hamas le 7 octobre, a appelé à la libération des otages et a rappelé les souffrances de toutes les victimes de la violence en Israël et à Gaza.

« Nous comprenons l’indignation suscitée par les déclarations de certains lauréats, perçues comme trop unilatérales et, dans certains cas, inappropriées. Avant et pendant le festival, nous avons indiqué très clairement le point de vue de la Berlinale sur la guerre au Moyen-Orient et nous ne partageons pas les positions unilatérales. Cependant, la Berlinale se considère – aujourd’hui comme hier – comme une plateforme de dialogue ouvert entre les cultures et les pays. Nous devons donc également tolérer les opinions et les déclarations qui contredisent nos propres opinions, tant que ces déclarations ne discriminent pas des personnes ou des groupes de personnes de manière raciste ou similaire, ou qu’elles ne dépassent pas les limites légales. De notre point de vue, il aurait été judicieux, en termes de contenu, que les lauréats et les invités de la cérémonie de remise des prix fassent également des déclarations plus différenciées sur cette question. La Berlinale est synonyme de démocratie et d’ouverture. Nous nous opposons explicitement à la discrimination et à toute forme de haine. Nous voulons échanger des idées avec d’autres institutions sociales et politiques sur la manière de mener un discours social sur ce sujet extrêmement controversé en Allemagne – en incluant des perspectives internationales – sans que des déclarations individuelles soient perçues comme antisémites ou anti-palestiniennes. Nous devons faire face à ce sujet controversé – en tant que festival international du film et en tant que société dans son ensemble.

Mariëtte Rissenbeek

La Berlinale, festival politique s’il en est, avait par ailleurs récompensé un documentaire français lui aussi politique, sur la confiscation des œuvres d’art Africaine lors de la colonisation, et du retard immense pour restituer ses œuvres mais aussi développer l’accès à la Culture en Afrique, qui manque de moyens, et d’infrastructures. En honorant ce film, le festival met sa pierre à l’édifice, et met sur le devant de la scène un sujet d’importance, trop peu médiatisé.

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