Depuis 1995, le festival du cinéma russe à Honfleur a pour objet de faire connaître en France le cinéma russe et de contribuer ainsi au développement des liens culturels entre la France et la Russie.
Le Festival présente en compétition une sélection de films de fiction russes de l’année, ainsi que des rétrospectives thématiques, des documentaires, etc. Ces dernières années le festival propose également des films tournés dans les anciennes républiques soviétiques ainsi que des projets internationaux avec vune participation russe.
Le jury du 24ème festival du cinéma russe à Honfleur sera présidé par l’écrivain et réalisateur Frédéric Beigbeder.
Il aura pour membres la productrice Mei-Chen Chalais et le critique de cinéma Philippe Rouyer.
Ainsi que les actrices Cyrielle Clair, Christa Théret et Victoria Olloqui.
Pour Le mag cinéma, le programme sera composé des films ci-dessous sur lesquels nous vous proposerons une notule après chaque visionnage.
L’échelle de notation appliquée est la suivante :
* film passable
*** très bon film
**** excellent film
***** chef d’œuvre
Compétition
Les sept films de l’année en compétition concourent aux quatre prix suivants attribués par le jury :
- Grand Prix de la ville de Honfleur du meilleur film
- Prix François-Chalais du meilleur scénario
- Meilleure actrice
- Meilleur acteur
Le prix du Public sera décerné par le vote des spectateurs.
Enfin, la région Basse-Normandie récompensera le meilleur premier long-métrage de fiction. Quatre des sept films en compétition sont éligibles à ce prix, ils sont marqués de la mention « Début« .
Palmarès
C’est le samedi 26 novembre à 19 heures qu’a été dévoilé le palmarès du 24ème festival du cinéma russe à Honfleur. Les prix remis par le jury ont été :
- Grand Prix de la ville de Honfleur du meilleur film : Rag Union de Mikhail Mestezki
- Prix François-Chalais du meilleur scénario : L’encaisseur d’Alexei Krasovski, avec mention spéciale à l’acteur Konstantin Khabenski pour son interprétation
- Meilleure actrice : Severija Janusauskaite dans Le poisson-rêve d’Anton Bilzho
- Meilleur acteur : Vladimir Mishoukov dans Le poisson-rêve d’Anton Bilzho
Le prix du Public a été attribué au Terrain d’Edouard Bordoukov.
Enfin, le prix du Conseil régional de Basse-Normandie récompensant le meilleur premier long-métrage de fiction a été décerné à L’encaisseur d’Alexei Krasovski.
Dislike
de Pavel Rouminov (2016, Russie, couleur, 85 minutes)
Huit des vidéo-blogueurs, ou “vlogueurs”, les plus populaires du Web russe ont été réunis pour une nuit dans une luxueuse villa, loin de tout réseau Internet, afin qu’ils testent une nouvelle boisson énergétique. Mais cette invitation est un piège.
Avec Maria Veï, Anastasia Akatova, Andrei Chougov, Evgueni Dakot, Oleg Gaas, Diane Melissone
Avant sa projection, la directrice du festival alerte le public sur le fait que ce film est déconseillé aux âmes sensibles. Dislike est le premier film gore sélectionné par l’organisation du festival de Honfleur. Ce sont les qualités du film, celles de son metteur en scène mais aussi son sujet contemporain sur les dérives Internet qui ont motivé la présence du film de Pavel Rouminov dans la sélection officielle.
Notre avis (*) : Le titre antonyme aux likes collectés sur les réseaux sociaux vaut pour résumer de notre appréciation de ce film. Pavel Rouminov laisse libre cours à son expérience de réalisateur de films publicitaires pour la télévision et de clips musicaux pour des groupes de rock. La transposition de ce savoir faire sur grand écran éreinte plus qu’elle ne convainc.
Ce huis-clos animé par huit video-blogueurs archétypaux et, pour certains, hystériques, tente de donner sens à un scénario alambiqué. La bataille livrée tourne très rapidement à la débandade. Dislike à grand renfort de clichés accumule maladresses sur invraisemblances. Ce vaste exercice inutile recèle un sommet de mauvais goût lorsque, dans un flash info en fin de film, une journaliste nous déclare que nous venons de vivre « le 11 septembre russe de l’internet » ! Mettre en parallèle la dizaine de morts fictionnels de Dislike avec les milliers de victimes des Twin Towers laisse pantois.
Le film Dislike se veut tapageur. Devant tant de vacuité à la minute, nous le qualifierons sobrement d’anecdotique et totalement dispensable. Film réservé à un public averti et ne souffrant pas de vertige face au vide…
L’encaisseur
d’Aleksei Krasovski (2016, Russie, couleur, 74 minutes) – Section Début
Arthur (Konstantin Khabenski) est un spécialiste du recouvrement de créances. Il peut déstabiliser ses clients au point qu’ils sont prêts à rendre l’argent uniquement pour avoir la paix. Lui-même reste impuni, jusqu’au jour où il devient à son tour une cible. Il n’a qu’une nuit pour échapper au châtiment.
Avec Konstantin Khabenski, Ksenia Buravskaya, Polina Agureeva, Daria Moroz, Evgueni Stychkin
Avant que son film ne soit projeté, Aleksei Krasovski revendiqua un « petit film » en expliquant que par « petit film » il faut comprendre une production réalisée en totale indépendance. L’encaisseur, qui ne peut être taxé d’engagement politique, n’a ainsi bénéficié d’aucun soutien de l’état russe dont le réalisateur avoue son rejet de la politique culturelle actuelle de la Russie.
Notre avis (***) : Dans son premier long métrage, Aleksei Krasovski multiplie les unicités. A l’unicité de lieu (un bureau la nuit) s’ajoute l’unicité de personnage. L’unique personnage vu est celui du protagoniste principal incarné par Konstantin Khabenski qui apparaît sur tous les plans composant le film. Il y a également une unicité de méthode puisque le réalisateur fait se succéder des conversations téléphoniques entre ce personnage central et des interlocuteurs uniquement entendus en voix-off (profusion de dialogues).
La redondance de la méthode est cependant contrecarrée par une mise en scène de qualité malgré l’espace fini filmé plongé dans l’obscurité de la nuit (tons monochromes). Aleksei Krasovski parvient à fournir une mise en images toujours variée et dynamisée par de nombreux plans séquences façon Birdman. Nous retrouvons également cette variété dans la bande originale qui contient quelques partitions à la batterie qui, là aussi, ne manquent pas à nous rappeler celles du film d’Alejandro Gonzalez Inarritu.
Présent dans la compétition officielle, L’encaisseur semble être le réceptacle idéal pour l’attribution du Prix du Meilleur acteur à Konstantin Khabenski.
Le jour d’avant
d’Alexander Kott, Vladimir Kott, Alexander Karpilovski, Boris Khlebnikov (2016, Russie, couleur, 91 minutes)
Depuis l’aube tous les habitants de la planète le savent : une comète rouge va percuter la Terre. Il ne reste qu’un jour ! Les gens de toutes sortes de classes sociales, groupes ethniques et religions, essaient de passer, chacun à sa manière, la dernière journée de leur vie.
Avec Serguei Makovetski, Elena Liadova, Daria Moroz, Ksenia Rappoport, Alexander Petrov, Yuri Stoianov
<Bande annonce>
Notre avis (**) : Le jour d’avant est un film à sketches réalisé par quatre cinéastes russes. Quatre perceptions différentes du dernier jour sur terre avant que notre planète ne soit percutée par une comète. Pour le spectateur, c’est autant de chances de s’identifier à au moins l’une des quatre versions présentées… ou pas ! Las, les quatre sketches proposés sont purement fictionnels et frisent chacun (in)volontairement la parodie. Le jour d’avant est avant tout un film de divertissement comme l’émission de reality show qui lui sert de fil directeur, pause musicale façon Eurovision comprise.
D’un point de vue cinématographique, seul le troisième sketch, réalisé par Alexander Kott, bénéficie d’une mise en scène qui présente quelques intérêts. Mais, comme pour la globalité du film, le scénario s’avère ban(c)al avant de prendre fin sur un twist choc et un finale démonstratif.
Petit oiseau
de Vladimir Bek (2015, Russie, couleur, 90 minutes)
Quand votre enfance s’est-elle envolée ? Elle est partie quand, au lieu de jouer au football avec les copains, vous vous asseyez et commencez à contempler en silence la rivière. Elle est partie quand vous réalisez brusquement : cet été est sur le point de finir et c’est le dernier été de votre enfance.
Avec Piotr Skvortsov, Margarita Tolstoganova, Timofeï Choubine, Matveï Ivanov, Alexandra Rybakova
C’est la productrice du film, Olga Tumasova, que revient la charge de présenter Petit oiseau avant sa projection. Elle révèle que ce deuxième long métrage de Vladimir Bek, un très jeune cinéaste, a été tourné avec très peu de moyen. Le film fait suite à une demande initiale de publicité pour une colonie que Vladimir Bek a souhaité étendre à un projet plus long. Le film ayant déjà été tourné, la société de production n’est finalement intervenue que dans le processus de post-production.
Notre avis (**) : En évoquant les premières amours en colonie de vacances, Vladimir Bek cherche à faire vibrer la corde de la nostalgie. Nous tenons là le fil directeur de Petit oiseau. La langueur du film tient à un scénario léger comme l’air estival, à une intrigue ténue et un épilogue évasif sur fond d’amourette entre adolescents. Les rares dialogues contrebalancent les nombreuses et très variées activités de colonie. Ces éléments contribuent à la langueur du long métrage, elle-même renforcée par une mise en scène esthétisante. Seuls quelques matériels et cœurs brisés viennent sporadiquement érafler l’extrême et naïve douceur d’un Petit oiseau, œuvre jeune et fragile dont l’envol est furtif.
Le poisson-rêve
d’Anton Bilzho (2016, Russie, couleur, 80 minutes) – Section Début
Roman, correcteur d’édition et pur intellectuel arrive dans une petite station d’Estonie. Il doit travailler très sérieusement sur l’encyclopédie “Poissons de la mer Baltique”. Cependant, l’apparition d’Helena va tout bouleverser.
Avec Vladimir Mishukov, Severija Janusauskaite, Maxim Vitorgan, Andrei Bilzho
Vladimir Mishukov, acteur principal du Poisson-rêve, confesse avant séance sa difficulté à présenter correctement le premier long métrage d’Anton Bilzho. Mais il est là, à Honfleur, pour soutenir le film comme un « supporter de foot ». Il souligne que Le poisson-rêve est un long métrage qui n’a bénéficié d’aucun soutien du ministère de la culture russe. Ce film à budget réduit a été entièrement financé par son réalisateur et sa famille.
Notre avis (***) : Malgré des moyens financiers limités, le premier long métrage de fiction d’Anton Bilzho fait preuve d’une ambition certaine et accomplie. Le poisson-rêve s’acclimate aussi bien d’une mer calme ou démontée. En bon capitaine de bord, Anton Bilzho dirige ses comédiens avec précision et maîtrise ses virées de bord.
D’abord comédie, le film prend dans son finale soudainement une tournure plus sombre, plus hardcore. La mise en scène douce jusqu’ici devient plus heurtée. La caméra posée est désormais portées, les mouvements sont plus amples et plus brutaux. La véritable psychologie de chacun des personnages est enfin dévoilée et mise à nue. Le poisson s’en est allé et le rêve aussi. Le poisson-rêve aura longtemps nagé par temps calme, sa traversée se terminera en eaux troubles.
Il serait très étonnant que ce film ne soit pas récompensé par l’un des prix décernés par l’organisation du festival. Concourant dans la catégorie « Début », il pourrait en être le lauréat. On peut également imaginer que le prix du meilleur échoie à Vladimir Mishukov.
Rag union
de Mikhail Mestezki (2015, Russie, couleur, 97 minutes) – Section Début
Vania, est un ado sans histoire qui doit trouver du travail. Il rencontre trois étranges garçons qui veulent changer le monde. Séduit par ses nouveaux amis, Vania essaie de toutes ses forces de faire partie de leur grandiose organisation. Mais leur voisine, la petite Sacha, a des vues sur cette compagnie.
Avec Alexandre Pal, Ivan Yankovski, Vassili Boutkevitch, Pavel Tchinariov, Fiodor Lavrov
Notre avis (***) : « L’union des carpettes » compte trois adolescents pour membres. Un quatrième frappe à la porte. Fuyant le service militaire ou des jobs sans intérêt, leurs idéaux révolutionnaires mêlant dissidences religieuse et politique les poussent à l’action. Leur « bio-détachement expérimental », à savoir leur campagne d’entraînement en milieu rural, vise à les affuter pour préparer un autre monde urbain. Leur plan foutraque sera perturbé par quelques éléments extérieurs et autres scorpions bleus hallucinogènes.
Accrochés aux lambeaux d’une enfance passée, nos quatre adolescents résistent pour ne pas basculer dans l’âge adulte, celui des responsabilités. Leurs seules armes sont leurs idées et leur union fait leur force. Une force qui, sous condition d’être bien canalisée, pourrait renverser les idées préconçues qu’ils réfutent et des pans entiers d’un certain passé dont la statue moscovite tant haïe de Pierre le Grand est le symbole. Dans ses instants les plus enlevés, on note dans Rag Union des clins d’œil au cinéma d’Emir Kusturica. Il est probable que l’auteur d’Underground fasse partie des réalisateurs de chevet de Mikhaïl Mestetski.
Le terrain
d’Edouard Bordukov (2016, Russie, couleur, 99 minutes) – Section Début
Kostya et ses amis – Serge, Mel et Danseur – sont jeunes et aiment le football de rue, qu’ils pratiquent sur un terrain clos en pleine ville. Mais un groupe de Caucasiens prétend se l’approprier. Après quelques affrontements, Russes et Caucasiens décident d’organiser un tournoi en trois matchs; le vainqueur aura le terrain. Ce n’est plus un tournoi de foot, c’est la guerre !
Avec Sergey Romanovich, Sergei Podolny, Kirill Degtyarev, George Soskin, Beyonce Miloslavskaya, Evgenia Dmitrieva
Le terrain est une affaire de famille puisque Kirill Degtyarev, acteur dans le film, est le fils des producteurs également présents en avant séance. Ce trio familial soulignera lors de la présentation du film le côté cosmopolite d’un casting moscovite de nationalité et de religion diverses. Un modèle de cohabitation montré dans le film et que le producteur juge le plus juste.
Notre avis (***) : Edouard Bordukov transpose dans un espace réduit, celui d’un terrain de football de rue, la problématique de l’intégration des populations caucasiennes dans Moscou. Ce terrain anonyme coincé entre des barres d’immeubles sera fertile à l’animosité entre deux équipes, l’une russe, l’autre composée de migrant caucasiens. Les supporters ultras de l’équipe aux couleurs locales ne manqueront pas de jeter de l’huile sur le feu. Le football devient confrontation interethnique.
La mise en scène d’Edouard Bordukov ne manque pas de qualités mais aussi de gimmicks (abus de ralentis et de prises de vue en biais) qui l’alourdissent. La nervosité du film tient également d’un conséquent travail de montage. Le drame peine à transpirer à l’écran et, filmé principalement du point de vue de l’équipe russe, aurait été plus efficient s’il avait mieux équilibré entre les deux parties.
Le message porté par Le terrain parait limpide et universel comme l’est le football. Nos terrains sont à reconstruire ensemble pour faire front face à la xénophobie et la maintenir hors du terrain de jeu.
Panorama : Moscou mon amour
L’art pur
de Renat Davletiarov (2016, Russie, couleur, 93 minutes)
Sasha est une photographe d’art renommée, jeune et belle. Elle a une liaison amoureuse avec le peintre An-drew. Un jour, elle découvre son amant assassiné. Impliquée malgré elle dans une fraude criminelle qui concerne le monde de l’art, elle devient une cible et décide de mener sa propre enquête.
Avec Anna Chipovskaya, Pyotr Fiodorov, Konstantin Yushkevich, Ilya Lioubimov
Notre avis (**) : Dans L’art pur, Renat Davletiarov décline un pur thriller dans lequel un trafic de faux tableaux sert de toile de fond. Dans ce film, le cinéma est au service de la peinture, à moins que ce ne soit le 3ème art qui soit au service du 7ème. Les parallèles entre cinéma et peinture sont nombreux notamment par le conséquent travail qui a été réalisé sur les couleurs et leur mélange. Ainsi, la composition de certains cadres invoquent certaines techniques impressionnistes.
Expurgé de tout sous-texte, L’art pur demeure malgré tout confus dans sa première partie à cause d’un trop grand morcellement du montage du film entre actions passées et actions présentes. Le récit se voit ainsi inutilement complexifié ce qui nuit à l’établissement de liens solides entre les spectateurs et les protagonistes. La deuxième partie du film adopte une narration plus linéaire jusqu’à un sanglant finale.
De l’amour
d’Anna Melikian (2015, Russie, couleur, 115 minutes)
Qu’est-ce que l’amour ? Les héros de ce film tentent de répondre. Des personnages, tous différents, mêlent leurs histoires dont le point commun est l’amour.
Avec Renata Litvinova, Vladimir Mashkov, Mikhail Yefremov, Maria Shalaeva, Yuri Kolokolnikov, Yulia Snigir, Alexei Filimonov, Maria Daniliuk
Notre avis (*) : Qu’est-ce que l’amour ? La question est vaste et universelle. Avec pour fil directeur une conférence en plein air dont le sujet est de définir l’amour, Anna Melikian tente d’apporter ses réponses à travers plusieurs histoires. Outre des personnages archétypaux et peu représentatifs de la population moscovite, la réalisatrice a opté pour une mise en scène extrêmement maniérée alors que le sujet de ce film à sketches n’imposait pas un tel choix. La multiplication des messages types SMS, des split screens (jusqu’à six subdivisions par écran !) et la récurrence de l’élargissement ou rétrécissement des écrans en hauteur comme en largeur polluent un propos déjà guère convaincant. De l’amour prend l’allure d’un interminable vidéo clip, d’ailleurs des groupes de rock locaux y sont nommément présentés !
Moscou ne dort jamais
de Johnny O’Reilly (2015, Russie, couleur, 104 minutes)
Le film plonge le spectateur dans la vie trépidante du Moscou actuel à travers les histoires personnelles de cinq héros. Ces histoires se déroulent sur fond d’un Moscou étouffant qui fête son anniversaire avec un énorme feu d’artifice.
Avec Oleg Doline, Yuri Stoianov, Alexei Serebriakov, Mikhail Efremov, Lioubov Axionova
Notre avis (**) : Dans Moscou ne dort jamais, Johnny O’Reilly bâtit son récit autour de cinq personnages principaux : un entrepreneur menacé de faillite, un adolescent devant composer entre son amie et sa grand-mère, une adolescente à la recherche de son père naturel, une chanteuse éprise de deux hommes et un acteur au bout du rouleau. Cet échantillon n’est pas représentatif de la population moscovite mais le scénario très écrit tisse des liens entre chaque membre.
Le récit se veut donc ambitieux. Il est probablement trop ambitieux car traiter de façon en moins de deux relève de la gageure. De plus, ce trop grand nombre de personnages principaux et de destins associés morcelle le long métrage en séquences courtes qui nuisent à l’installation des protagonistes et à leur appréhension par les spectateurs. La mise en scène impactée par le processus narratif suivi ménage cependant de beaux plans notamment aériens de la capitale russe. Moscou apparaît ainsi tentaculaire et toujours en activité car Moscou ne dort jamais.
Vendredi
d’Evgueni Sheliakine (2016, Russie, couleur, 92 minutes)
Le vendredi soir, que chacun attend toute la semaine, Moscou est en pleine effervescence. Dans les clubs branchés, chacun se métamorphose. Comment tout cela peut-il finir ? Chacun ne le saura que le samedi matin.
Avec Danila Kozlovski, Serguei Burunov, Nastasia Samburski, Kirill Pletnev, Evgueni Stychkin
<bande annonce>
Notre avis (**) : Le ton du film est donné dès ses premiers photogrammes diffusés en accéléré. La présentation des cinq protagonistes principaux suit sous forme d’autant de vignettes n’excédant pas chacune la minute ! La suite de ce Vendredi gardera cet infernal tempo. Elle prendra régulièrement l’apparence d’une succession de vidéo clips empruntant souvent au mode de la publicité sans omettre d’invoquer Google, Facebook et autres avatars numériques. Cette comédie de teenagers, légère et sur-vitaminée, pourra paraître stimulante ou éreintante en fonction des goûts de chacun.
Évènements
Ainsi firent les étoiles
de Serguei Snezhkine invité (2016, Russie-Kazakhstan, couleur, 188 minutes)
L’écrivain anglais Jeremy Wilson obtient un rendez-vous avec le premier président de la République du Kazakhstan Noursoultan Nazarbaev pour écrire sa biographie. Cependant l’interview prévue se transforme en un long et passionnant voyage du journaliste et du chef d’état, emportés par le flot de l’histoire de ce jeune pays indépendant, de l’année 2015 aux années 1950, 1989, 1986, 1991…
Avec Sergueï Garmach, Aleksei Guskov, Daria Moroz, Berik Aitjanov, Farkhat Abdraimov
<Bande annonce>
Lors de la présentation de son film, Serguei Snezhkine indique que Ainsi firent les étoiles est le premier film réalisé sur un président en activité. Au-delà, c’est un film sur la naissance d’une nation (Kazakhstan) et la lutte qu’elle a nécessitée.
Notre avis (*) : Ainsi firent les étoiles fait le récit de l’émancipation du Kazakhstan de la tutelle du voisin soviétique. La narration porte essentiellement sur la période allant de 1985 à 1995 et est découpée en quatre chapitres de durée décroissante.
Le précision de certains données chiffrées (score à l’élection présidentielle, budget annuel de l’Etat Kazakh de plusieurs centaines de millions donné au dollar près !) est absent d’un récit nécessairement elliptique. Entre omissions (volontaires ?), fantasmes (influence du président sur météo de La Mecque, bouclier nucléaire arabe), idolâtrie appuyée (vote présidentiel à l’unisson), exagérations (influence directe de Noursoultan Nazarbaev sur les destinées de la Russie) et affabulations sur des politiciens décédés, il est bien difficile de démêler le vrai du faux et de la caricature.
Film de commande oblige, le récit de Serguei Snezhkine est très orienté et pas suffisamment précis. La mise en scène académique ne parvient pas à faire oublier une caméra trop orientée vers le « héros » et à attiser l’attention sur un récit trop long.
Le brise-glace
de Nikolai Khomeriki (2016, Russie, couleur, 120 minutes)
Un énorme iceberg se trouve sur la route du brise-glace Mikhaïl Gromov. Voulant éviter une collision, le navire entame une dérive forcée au large de l’Antarctique. Le tournage de ce film-catastrophe épique, basé sur des événements réels, a duré trois mois et demi, et a nécessité quatre expéditions de Mourmansk vers Sébastopol.
Avec Piotr Fiodorov, Sergueï Pouskepalis, Anna Mikhalkova, Olga Filimonova
Notre avis (**) : Deux films à gros budget ont été produits cette année par le cinéma russe : Le duelliste et Le brise-glace. Ce dernier avance fort de nombreux effets spéciaux qui s’avèrent globalement convaincants. Dans ce film catastrophe, Nikolai Khomeriki ne néglige pas d’approfondir les relations entre ses personnages essentiellement masculins puisque point d’âme féminine à bord du brise-glace Mikhaïl Gromov. La part féminine du film se limite au traitement en pointillé de l’histoire « bateau » des épouses de deux membres de l’équipage. Ces deux intrigues restent accessoires au sein d’un scénario sans réelle surprise et non exempt de quelques invraisemblances.
Le duelliste
d’Aleksei Mizgirev (2016, Russie, couleur, 110 minutes) – Film d’ouverture
Officier à la retraite, Yakovlev vit de duels; il se fait payer pour représenter l’un des adversaires. Cependant il est obnubilé par son passé dramatique. Après de longues années d’exil, il revient à Saint-Pétersbourg pour se venger de tous les responsables de ses malheurs et retrouver son honneur perdu.
Avec Piotr Fiodorov, Vladimir Machkov, Yulia Khlynina, Franziska Petri, Serguei Garmash
Notre avis (**) : L’action du Duelliste prend place à Saint-Péterbourg en 1860 mais n’est pas un film historique. Aleksei Mizgirev met en scène un duelliste invincible et immortel. Ce personnage purement fictif n’a aucune valeur historique. Ce film est destiné aux amateurs de blockbusters peu regardants sur la véracité des propos tenus et la vraisemblance des actions filmées.
Les moments russes
Les confessions
de Roberto Andò (2015, France-Italie, couleur, 103 minutes)
Un luxueux hôtel. Des politiciens sur le point d’approuver un plan mortel. Un moine. Un expert financier suicidaire. Une confession. Un film sur le pouvoir et les secrets.
Avec Toni Servillo, Daniel Auteuil, Lambert Wilson, Aleksei Guskov, Marie-José Croze, Connie Nielsen, Richard Sammel, Togo Igawa, Roman Polanski, Stéphane Freiss
Notre avis (****) : Présenté en avant-première au festival d’Honfleur, le dernier film de Roberto Andò réunit un large casting international pour figurer un G8 peut-être pas aussi fictif qu’on le souhaiterait. Ce thriller économico-politique en quasi huit-clos déroule un scénario écrit avec rigueur et précision. Le personnage principal incarné par Toni Servillo est le suspect numéro un. Sa position de moine ayant fait vœu de silence complexifie de façon tangible la résolution d’une affaire dont le mystère est soigneusement entretenu par Roberto Andò et son coscénariste Angelo Pasquini. Les deux hommes avaient déjà collaboré en 2013 à l’écriture de Viva la libertà, précédent film du cinéaste italien. La formule recherchée est complexe, insondable, probablement signifiante et… visiblement efficace.
La sortie en salle des Confessions est programmée au 25 janvier 2017.
Dans les forêts de Sibérie
de Safy Nebbou (2016, France, couleur, 105 minutes)
Pour assouvir un besoin de liberté, Teddy décide de partir loin du bruit du monde, et s’installe seul dans une cabane, sur les rives gelées du lac Baïkal. Une nuit, perdu dans le blizzard, il est secouru par Aleksei, un Russe en cavale qui vit caché dans la forêt sibérienne depuis des années.
Avec Raphaël Personnaz, Evgueni Sidikhine
Notre avis (***) : Si l’isolement recherché par le personnage incarné par Raphaël Personnaz ne paraît à l’écran que par intermittence, les espaces et le silence sont bien captés sous l’objectif de Safy Nebbou. Les prises de vue aériennes réalisées avec un drone sont bien réalisées à l’exception de la plus importante, celle sur la barque, dont le cadrage échoue en fin de séquence… Il faut reconnaître la beauté du geste même si Dans les forêts de Sibérie se montre trop timide sur le traitement des questions existentialistes du personnage de Teddy.
La supplication
de Pol Cruchten (2016, Luxembourg – Autriche – Ukraine, couleur, 90 minutes)
Ce film ne parle pas de Tchernobyl, mais du monde de Tchernobyl dont nous ne connaissons presque rien. Des témoignages subsistent : des scientifiques, des enseignants, des journaliste, des couples, des enfants. Leurs voix forment une longue supplication, terrible mais nécessaire qui dépasse les frontières et nous amène à nous interroger sur notre condition. D’après le livre de Svetlana Alexievitch, prix Nobel de littérature 2015.
Avec Dinara Droukarova, Iryna Voloshyna, Vitali Matvienko, et les voix d’ Eric Caravaca, Marc Citti, Robinson Stévenin
Cette 24ème édition du festival du cinéma russe à Honfleur inaugure une nouvelle section intitulée « Moments russes ». Elle regroupe des films non russes mais qui ont un attrait russe au regard du sujet traité ou des acteurs présents au casting. La supplication de Pol Cruchten trône en bonne place dans cette sélection. Sa projection ce matin coïncide avec sa sortie nationale en salle.
Notre avis (***) : Pol Cruchten met en images les témoignages authentiques recueillis après la catastrophe de Tchernobyl par Svetlana Alexievitch, Prix Nobel de littérature 2015. La mise en images (prises de vue réalisées in situ) choisie par le réalisateur luxembourgeois s’effectue essentiellement par des plans fixes. Les scènes symboliques sont jouées par des acteurs mutiques. Les cadres composés avec soin illustrent et aident à la compréhension des témoignages anonymes récités en voix-off. Ces cadres remplis de lumières et de couleurs donnent vie aux ruines de Tchernobyl vieilles de trente ans et évitent tout effet macabre ou miséricordieux.
La supplication sera le représentant luxembourgeois aux Oscars 2017 du meilleur film en langue étrangère.
Avant-première
Le disciple
de Kirill Serebrennikov (2016, Russie, couleur, 118 minutes)
Benjamin, adolescent pris d’une crise mystique, pense qu’il est le meilleur juge des valeurs morales : comment elles doivent être respectées, qui doit en être le garant, ce qui est bien ou mal. Il fait un procès permanent à sa mère, ses camarades et son lycée tout entier. Seule, sa professeur de biologie tente de le provoquer sur son propre terrain.
Avec Petr Skvortsov, Victoria Isakova, Julia Aug, Svetlana Bragarnik, Alexander Gorchilin, Alexandra Revenko
Notre avis (****) : Kirill Serebrennikov adapte au cinéma sa pièce de théâtre éponyme, elle-même inspirée de la pièce du dramaturge allemand Marius von Mayenburg. Le disciple fait le récit du fanatisme religieux chrétien d’un adolescent auquel ne s’oppose réellement qu’une enseignante. Le crescendo dramatique et d’usure des relations du protagoniste principal est savamment orchestré. La démonstration de l’impact de l’obscurantisme sur la vie au quotidien vaut pour scénario tant audacieux que dérangeant. La mise en scène est particulièrement brillante et inspirée. Les longs plans séquences sont nombreux. Elle sert efficacement un propos dissident radical à destination notamment de l’Eglise orthodoxe russe.
En compétition au dernier festival de Cannes, Le disciple a été récompensé par le Prix François Chalais et succède ainsi à Timbuctu en 2014 et Le fils de Saul l’année dernière. Sortie en salle ce mercredi 23 novembre.
Les grands classiques remasterisés
La ville zéro
de Karen Shakhnazarov (1988, URSS, couleur, 103 minutes)
Varakine, un ingénieur moscovite, se rend en mission dans une petite ville de province et se trouve plongé dans un tourbillon d’événements insolites.
Avec Leonid Filatov, Oleg Basilachvili, Vladimir Menchov, Armen Djigarkhanyan, Evgueni Evstigneev
Réalisateur de La ville zéro, aujourd’hui PDG des studios Mosfilm, Karen Shakhnazarov indiqua, avant la projection de son film, que celui-ci avait été projeté en France pour la première fois en 1989 au festival de Cannes. Soit quelques mois avant la chute du mur de Berlin, ce grand bouleversement qui fait écho à celui vécu par le personnage principal de La ville zéro.
Notre avis (****) : Le monde fantasmagorique de La ville zéro, son banal et très commun héros central font penser à l’univers singulier de Roy Andersson. Les aventures insolites mais jamais rocambolesques de Varakine paraissent relever du non sens complet en première analyse. Mais une lecture entre les lignes permet de coller à de nombreux passages un double sens en lieu et place du non sens perçu dans un premier temps. La ville zéro vaut bien plus que le zéro qui lui est affublé pour qui saura déchiffrer les messages cachés. Le long métrage de Karen Shakhnazarov acquiert ici des attributs assez fascinants.
La ballade du soldat
de Grigori Tchoukhrai (1959, URSS, noir & blanc, 90 minutes)
Aliocha, mobilisé à dix-neuf ans dans les transmissions, a détruit presque malgré lui deux panzers nazis. Proposé pour une décoration, il préfère une permission pour aller embrasser sa mère. Il a six jours pour faire le voyage et revenir.
Avec Vladimir Ivachov , Zhanna Prokhorenko , Antonina Maximova
<Bande annonce>
Notre avis (***) : L’action débute quelque part dans l’anonymat du front de guerre russe qu’Aliocha (Vladimir Ivachov) est autorisé à quitter pour six jours suite à l’accomplissement d’un acte héroïque. Une permission que le jeune soldat souhaite mettre à profit pour retourner chez lui, dans un village éloigné. C’est le récit de ce retour en terre natale que narre Grigori Tchoukhrai. Cette Ballade du soldat est jalonnée de rencontres fortuites avec d’autres personnages également en transit. In fine, c’est également la confrontation d’un simple soldat à une vie civile qui n’est pas toujours là où elle est espérée… La ballade du soldat n’est pas un film de guerre. Celle-ci n’est présente à l’écran que de façon sporadique. Le cinéaste a détourné le champ de sa caméra de celui de la guerre pour mieux montrer l’envers du décor, celui d’un retour passionné et légèrement romancé à la vie civile où les désillusions sont également présentes.
Documentaires
Le pays Udehe
d’Ivan Golovnev (2015, Russie, 26 minutes)
Ce film nous emmène dans le monde des Udehe, un peuple indigène de l’extrême est de la Russie. D’après le recensement de 2010, cette population ne compte plus que 1490 âmes.
<Bande annonce>
Notre avis (***) : En six courts chapitres, le documentaire Pays Udehe dresse la fiche signalétique du peuple Udehe. Le récit démarre par l’origine mi-ours de cette peuplade pour se clore sur la conception de la mort de cette micro ethnie.
A travers les interviews réalisées, il émane du documentaire d’Ivan Golovnev une douceur intemporelle. La bande originale entièrement dédiée aux chants et instruments traditionnels des Udehe souligne ces instants qui rentrent en parfaite communion avec une nature que les Udehe respectent profondément. Le pays Udehe vaut ainsi pour leçon.
Yaptik-hasse
d’Edgar Bartenev (2006, Russie, 32 minutes)
La vie quotidienne d’une famille Nenet, sur la Péninsule Yamal, est centrée sur l’élevage de rennes. Ses moindres occupations sont régies par l’ancienne philosophie qui se transmet à travers les siècles de génération en génération. Le plus jeune de ses membres, Yaptik-Hasse, 4 ans, sait déjà prendre un renne au lasso. Il est le bon esprit de la famille Yaptik et a le privilège de voyager sur la luge sacrée, que tirent des rennes ou des chiens. La route est son foyer. Tant qu’il la parcourra il y aura toujours des rennes, des chiens et des Nenets.
Ce film a été récompensé dans de nombreux festivals nationaux et internationaux, notamment Monterrey (Grand prix) , Leipzig (Pigeon d’or), Saint-Petersbourg (Centaure d’or).
<Bande annonce>
Notre avis (**) : Edgar Bartenev ne procède à aucune interview et n’utilise aucune voix-off. Les quelques bribes de dialogues ne sont pas sous-titrées. Seuls quelques commentaires inscrits sur l’écran aiguillent le spectateur. Yaptik-hasse, littéralement esprit (de la famille) Yaptik, fait la description d’une famille de Nénètses. La tribu Yaptik de son membre le plus jeune, 1 an, au patriarche familial âgé de 90 ans mais qui dit n’avoir que 35 ans. L’erreur est pardonnée car dans la toundra on ne fête pas les anniversaires. Ces quelques individus nomades semblent perdus dans l’immensité des paysages, au milieu de nulle part, entre nord et sud, leurs deux mondes. Là où les rennes sont rois.
Le siège
de Sergey Loznitsa (2005, Russie, noir & blanc, 52 minutes)
La ville de Leningrad et le blocus durant la Seconde Guerre Mondiale. Ni mots ni musique. Seulement les sons et les images d’une cité à l’agonie.
Ce film a reçu de nombreux grands prix internationaux (Moscou, Kiev, Cracovie, Jerusalem, St Petersburg, Vyborg, Chicago …)
<Bande annonce>
Notre avis (*****) : Comment est-il possible de donner sens à des images d’archives sans commentaires ? Cette question complexe trouve sa réponse dans le travail de montage intelligent et pertinent effectué par Sergey Loznitsa.
Les images d’archives agencées par le cinéaste russe sont celles du siège subit par la ville de Leningrad pendant plus de deux ans durant la seconde Guerre Mondiale. Un siège monstrueusement destructeur où les incendies répondent aux bâtiments éventrés. Aux conséquences matérielles s’ajoutent celles sur le plan humain également innombrables et indicibles. Puis vient la neige, celle d’un hiver précoce et particulièrement rigoureux. Outre la couche de glace formée, cet hiver formera aussi une couche supplémentaire sur un drame déjà trop épais. Le point de non retour sera atteint et rendra la dernière séquence du Siège, pourtant cruelle, étrangement anodine…
Tsurtsula
d’Alexey Telnov (2015, Russie, couleur, 52 minutes)
Une équipe de tournage se rend dans la petite ville d’Arvay, aux confins du désert de Gobi. Là se trouvait une base militaire soviétique en 1986. Chaque jour, des soldats avaient coutume de graver la date au sommet de la montagne qui surplombe la base, ce qui se voit encore aujourd’hui.
Meilleur documentaire long-métrage au Festival d’Ekaterinburg, au Festival “Message to man” et nombreux autres prix en Russie en 2015-2016.
<Bande annonce>
Notre avis (**) : Tsurtsula est un documentaire très personnel sur une ancienne base militaire soviétique. On note aujourd’hui la présence de quelques militaires mongoles mais surtout des baraquements et des bâtiments dont il ne restent que les fondations. Seules de vieilles vidéos et photographies peuvent désormais d’une vie en parfaite communion entre Russes et Mongoles. La nostalgie de ce temps révolu est surlignée par les musiques choisie par Alexey Telnov pour habiller ce documentaire.
Table ronde
Le cinéma russe est-il un bon prof d’histoire ?
Table ronde animée par Joël Chapron
Connaître l’Histoire en allant au cinéma est-il d’une source sûre ? A travers les époques, les réalisateurs sont nombreux à avoir traité des sujets historiques récents ou anciens, comme la guerre, la politique, les événements qui ont marqué leur pays. Films de fiction ou documentaires représentent une masse d’images et de points de vue, mais l’objectif de la caméra n’est-il pas éminemment… subjectif ?