Deux jours une nuit est un Dardenne, il s’intéresse à une cause sociale, une énième.
Mais les frères aiment le défi, ils cherchent, avec difficulté à se diversifier dans une continuité.
Après le raté mais lumineux le gamin au vélo, ils reviennent en compétition avec un film qui présente des nouveautés notoires dans leur filmographie, qui tendent à répondre à des critiques:
- la présence d’une star glamour – on leur avait prédit qu’ils n’étaient pas fait pour tourner avec des actrices – quand ils ont découvert Emilie Dequenne ceci dit
- l’utilisation de musique – quand la plupart de leur film privilégie le son brut
- l’image chatoyante et les plans fixes – quand une de leur marque de fabrique était le style caméra à l’épaule et l’image sombre.
- la présence de nuances, l’absence de point de vue – quand en général ils prennent plaisir à assombrir la situation, à user de radicalité pour mieux émouvoir, emprisonner le spectateur et ainsi faire passer un message
- le regard psychologique à différents niveaux de structure, l’individu, le couple, le groupe, quand en général ils se contentent de privilégier un niveau plus qu’un autre.
Au final, ce qu’ils gagnent d’un côté, ils le perdent de l’autre. Deux jours et une nuit est un film qui marque peu, il est intéressant mais qui peut y voir un chef d’oeuvre ? La presse internationale semble apprécier le film, la presse française moins, en tout cas si on croit les premiers échos, qui peuvent être trompeurs.