Un moyen métrage qui sort en salle ce n’est pas si fréquent … Yann le Quellec est un réalisateur rennais, et il présente La quepa sur le vilni, qui, tout comme son titre, est énigmatique.
Il ne s’agit pas d’en relever l’histoire, ni même d’en lever le mystère … le moyen métrage est à découvrir.
Sachez en vrac que le film réunit au casting quelques une des idoles de Yann Le Quellec, « les Bernard », Menez et Hinault, et Christophe, tous choisis à dessein.
D’ailleurs, la petite histoire veut que ce soit Bernard Menez qui ait joué les entremetteurs pour convaincre Bernard Hinault de tourner son propre rôle. Il faut dire que Yann Le Quellec, dans une première approche s’y était pris quelque peu maladroitement en demandant au « Blaireau », s’il était intéressé pour tourner nu dans ce qui aurait été à l’époque son premier court métrage.
Essuyant un refus initial, Yann Le Quellec avait alors rangé son projet, qui lui tenait à cœur, pour mettre en boite et en musique, un autre court métrage Je sens le beat qui monte en moi à l’ambiance musicale Northern Soul, passion qu’il partage avec son acteur principal, Serge Bozon.
L’univers de Yann Le Quellec est éminemment musical, basé et construit sur le rythme. Quand on lui pose la question s’il construit ses scènes en ayant une musique en tête, il nous apprend sans surprise que bien souvent la musique pré-existe à la scène, et qu’il laisse libre place à l’improvisation dans son processus de création.
Ainsi de quelques scènes non prévues dans La quepa sur le vilni, ainsi de la référence à Dom Quichotte … Christophe, le chanteur dandy, s’étant pris de sympathie avec un autre acteur autour d’une passion commune pour le miel, le réalisateur breton trouva la situation cocasse, et cela lui donna l’idée de transformer Christophe en Dom Quichotte accompagné de son fidèle compagnon Sancho Pancha, dans les montagnes de Corbières … Les moulins à vent sont ici la volonté de prêcher pour que le cinéma vienne aux gens …
Yann Le Quellec emploie volontiers le terme de grâce …. Il aime les anges qui passent, le contraste d’un maillot jaune fringuant doublant une colonie de cyclistes bleue, le buccolique, la France, les français. Il reconnait ouvertement être inspiré par des réalisateurs comme Jacques Rozier – le choix de Bernard Menez n’y est clairement pas étranger, lui qui fut ce très remarqué facteur dans Maine Océan, drolatique, culte et si étrange film – Pierre Etaix mais aussi plus étrangement Jean-Daniel Pollet ou Jean Renoir (Le déjeuner sur l’herbe est une inspiration avouée).
Au final, vous l’aurez compris, l’univers est plutôt singulier, mi absurde, mi poétique, mi second degré. Il n’y a qu’à voir cette affiche clinquante, kitchissime, osée dira-t-on …
Assurément pas génial, mais non sans intérêt !
Bernard Hinault s’y prendrait presque … Interrogé pour savoir s’il prenait goût au cinéma, Bernard Hinault reconnait qu’il a pris du plaisir, et qu’il est fort probable qu’on le retrouve très bientôt à l’écran, notamment dans le projet de film autour de Laurent Fignon.
Après avoir arrêté le vélo pendant plus de vingt ans, l’un des plus grands champions français présente une forme évidente, avalant, selon ses propres mots entre 6 et 8000 km par an de nouveau depuis 2007.