Nos années folles est un Téchiné mineur, de ceux dont on ressent l’exercice de style. Il manque ce qui fait la saveur de ses meilleurs œuvres, la nostalgie, le miroir personnel et flouté, les sentiments contre balancés.
Si le récit peut surprendre, notamment dans son dénouement inattendu, apportant une dimension symbolique, éclairage neuf sur le récit tout entier, si la prestation de Pierre Deladongchamps est au minimum honorable, trouble à souhait; si Céline Sallette propose une partition qui n’est pas sans rappeler , en ce qu’elle renferme des mystères, des non dits – elle incarne une jeune femme étrange, à la psychologie rentrée, moderne et affirmée, hors convention mais qui comporte une part de folie dissimulée- celle qu’elle avait pu proposer pour Meurtrières de Grandperret, il manque une sève, un rythme, une profondeur à Nos années folles.
Ceci étant dit, l’oeuvre, si elle tend à décevoir sur l’instant présent peut faire naître chez les spectateur un dilemme. Une impression demeure quelques heures après avoir vu le film, qui interroge, imprègne les pensées, peut altérer le jugement, comme le font les meilleurs œuvres de Téchiné.
A l’épreuve du temps, que restera-t-il de l’impression immédiate – ce récit n’était pas pour Téchiné – que restera-t-il de l’impression théorisée après une légère prise de recul ?