C’est l’été 82. Garance a onze ans et vit dans un hameau reculé des Cévennes où ses parents tentent de mener une vie alternative. Quand deux activistes italiens braquent une banque dans les environs, cela tourne mal. Cet évènement vient chambouler la vie de Garance et de sa famille…
Lisa Diaz propose avec Libre Garance ! un récit qui lui tenait à cœur, bercé de ses souvenirs personnels, dans une ambiance estivale et cévenole, et nourri de ses réflexions d’ordre politique. Elle opte ainsi pour un récit qui trouve en son centre une jeune fille, interprétée par la très jeune Azou Gardahaut-Petiteau, observatrice d’un mode de vie où la politique s’invite à chaque repas, où les utopies et la lutte initiale commencent à laisser place aux interrogations après les premières années de la présidence de Mitterrand en France.
Lisa Diaz aime ici mettre en parallèle différents instants de rupture ou de changement de cap. D’un côté, le changement de cap que Mitterrand s’apprête à apporter sur sa politique sociale, jugée dispendieuse, les interrogations que suscitent les mouvements de lutte armée, dans leurs forme les plus violentes, que ce soient les braquages de la Bande à Bader ou les actes des Brigades Rouges en Italie, les interrogations de jeunes hommes et femmes qui ont choisi d’épouser la cause du militantisme de gauche, et qui tentent, de manière plus ou moins utopiques, de vivre en cohérence avec leurs idées, d’une manière collective. De l’autre, un couple qui bat plus ou moins de l’aile, un fait divers qui bouscule la communauté et agite la population locale, une amie de la famille qui fait irruption dans le foyer et le perturber à sa façon, une jeune fille qui commence à raisonner, à développer elle-même sa pensée politique, mais aussi à vivre ses premiers émois, dans un mélange d’émotions, liées à ce qu’elle observe, vit de son propre intérieur, mais aussi imagine ou idéalise.
Lisa Diaz tenait à ce que premier long métrage soit un film sur l’enfance, et il en épouse les codes, inspiré par le naturalisme d’un Pialat (L’enfant des bois cité en référence assumé), mais aussi, la contrainte que la réalisatrice française s’est imposée, celle de se rapprocher dans sa construction et ses symboles (plus que dans sa forme en elle même), au plus célèbre des contes retranscrit par Perrault (ou Grimm), le Petit Chaperon Rouge.
Aux cotés de la jeune interprète sur laquelle elle centre son récit, Lisa Diaz a construit une famille interprétée par Lolita Chammah et Grégory Montel, qui n’a pas hésité une seule seconde avant de porter la moustache et la marinière, et des amis qui partagent leur ligne politique et leur mode de vie, avec notamment la toujours très fantaisiste Laetitia Dosch.
Voici notre rencontre avec Lisa Diaz et la jeune interprète Azou Gardahaut-Petiteau: