Londres, aujourd’hui. Une mère cambodgienne pleure la disparition de Kai, son fils bien-aimé. Sa rencontre avec Richard, le petit ami de Kai, va bouleverser son quotidien. La barrière de la langue, l’écart générationnel et leurs différences culturelles seront autant d’obstacles à surmonter pour parvenir à communiquer.
Lilting ou la délicatesse sera bientôt distribué un peu partout en France et il a gagné au Festival du Film Britannique de Dinard 2014 le prix Coup de Cœur décerné par l’association La règle du jeu (les films concourant pour ce prix ont déjà un distributeur en France ; distribution du film primé dans 40 salles du grand Ouest).
Il traite comme son titre l’indique de la délicatesse, c’est à dire de cette capacité à manifester du tact, un désir d’être agréable aux autres qui témoigne d’une grande sensibilité, d’une grande finesse de sentiments. Cette qualité n’est pas le propre de chacun, loin s’en faut.
Il narre plus précisément l’histoire d’un jeune homme, Richard, qui se sent coupable que son ancien compagnon ait placé sa mère dans un établissement spécialisé, avant que celui-ci ne décède. Il prend pitié de la veille dame, dont il partage le deuil et s’inquiète de sa solitude.
Il cherche alors à rendre la situation plus agréable à la veille dame, qui le tient responsable de sa propre situation, de lui avoir volé son fils. Pour cette raison elle n’a jamais porté Richard dans son cœur.
Le jeune homme se heurte à une difficulté supplémentaire dans sa délicate intention, la veille dame ne parle pas la langue de Shakespeare, ce qui rend la communication délicate entre eux deux.
L’évolution de la relation entre les deux personnages, le retour sur le passé, la différence culturelle sont autant de thématiques qui peuvent accrocher le spectateur, quand l’histoire en elle-même peut sembler prétexte à une toute autre intention, à une réflexion sur la tolérance, et de la difficulté de s’insérer dans un milieu donné quand on présente des différences marquées par rapport à ce milieu. Ainsi de Richard, et de la veille dame.
Sans trop en dire, le sujet véritable de ce film réside en effet bien plus dans le non dit, dans ce qui reste secret, dans ce qui ne s’affiche pas, mais aussi dans la peur que l’on peut avoir de percer les secrets, de heurter, de froisser.
Il serait très faux de dire que Lilting ou la délicatesse ne comporte pas quelques moments émouvants, que le film n’est pas réussi, mais le procédé comporte à nos yeux les défauts de ses qualités. A trop se retenir, à trop tourner autour du sujet véritable, il nous a semblé que certaines scènes manquaient d’à propos, de force ou de vérité. En somme, le procédé est trop visible, le sujet est ailleurs, et il appartient au spectateur de faire son propre chemin vers celui-ci, de se questionner, les réponses ne lui seront pas nécessairement apportées. Il manque une révélation.