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D’après une histoire vraie de Roman Polanski

D’après une histoire vraie est l’adaptation d’un roman de Delphine de Vigan qui jouait avec les codes de l’autofiction et son impact sur le lecteur.

Sur le papier, on imaginait Emmanuelle Seigner dans le rôle de Elle, tant celle-ci a excellé dans les rôles de femmes fatales à l’esprit pervers –Frantic, Lunes de fiel, Backstage, La Vénus en fourrure et tant d’autres.

Mais c’est Eva Green qui endosse le rôle sulfureux du duo. Et Seigner d’être surprenante dans un rôle aux antipodes de tout ce qu’elle a pu jouer avant.  Peut-être le rôle le plus incarné et le plus crédible de sa carrière.

Roman Polanski est un grand cinéaste : de ses tout débuts (Le couteau dans l’eau) à ses films les plus récents, il affiche une carrière impeccable, un nombre incroyable de chef-d’œuvres et de films marquants, quand l’excellence d’un cinéaste, dixit Brian De Palma, ne dure qu’une vingtaine d’années.

D’après une histoire vraie, présenté hors compétition à Cannes, a reçu un accueil plutôt mitigé. Il est vrai notamment que l’intrigue est cousue de fil blanc, prévisible -dans le genre Jeune femme cherche appartement– et que l’on ne retrouve pas l’effroi pervers provoqué par d’autres films du Maître . Le scénario a été co-écrit par Olivier Assayas, dont l’incursion dans le fantastique, avec Personal shopper, nous avait laisser septiques.

Cependant le film reste pourtant jouissif à regarder : la thématique est originale-un thriller dans le milieu littéraire français-,  le traitement de qualité. Les rôles de premier plan sont féminins -chose encore trop rare au cinéma- et leurs interprètes plus qu’à la hauteur. Eva Green nous surprend, comme elle l’avait déjà fait dans White Bird d’Araki, et nous  rappelle Charlotte Rampling dans ce rôle de femme à qui, selon le roman, « on ne pouvait donner d’âge de 35 à 45 ans. » Pour toutes ces raisons D’après une histoire vraie « fait le job » et dépasse largement La neuvième porte -pour citer l’un des moins bon Polanski. Un Polanski qui n’est pas un chef-d’oeuvre reste un bon film.

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