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Cold in July (Juillet de sang) – Habile et malin

Une nuit de 1989, dans une petite ville du Texas. Richard Dane abat un homme qui vient de pénétrer par effraction chez lui. Cet acte, pourtant considéré comme héroïque par ses voisins, va rapidement l’entraîner dans une spirale sournoise de corruption et de violence.

Avec Cold In July, le réalisateur Jim Mickle s’amuse à proposer un film sanglant, moite, déroutant, et basé sur la rupture dans le récit. Nous nous amusons avec lui et ses acteurs, au premier rang desquels on retrouve le très flippé Michael C. Hall, échappé de Dexter, le très clinquant Don Johnson qui connaît une seconde jeunesse et n’a pas peur de jouer de sa propre image, mais aussi le toujours aussi peu rassurant Sam Shepard ou la finalement peu utilisée Vinessa Shaw.

Jim Mickle est un réalisateur épris de cinéma d’horreur, son amour du cinéma remonte à la première fois où il vit Evil dead.
Son goût du sanglant et des atmosphères troubles ne fait aucun doute lorsque l’on découvre Cold In July, il ne faut pas attendre très longtemps pour avoir les premiers sons stridents où les premières éclaboussures écarlates. Le spectateur plonge très rapidement dans l’ambiance et comprend qu’il entre dans un univers d’action, d’hommes de mains, d’effrois, de pétarades comme le cinéma américain a produit en très grande quantité. Cold in July pourrait nous rappeler en première impression nombre de films avec Nicolas Cage par exemple.

Pourtant, rapidement la construction nous surprend. Jim Mickle nous l’avouera en conférence de presse, il l’emprunte au livre éponyme en lui même, Cold in July de Joe R. Lansdale.

Celle-ci est vive, surprenante, basée sur le rebondissement, maintenant au récit un suspense, mais aussi et surtout lui apportant une appréciable finesse et la touche d’humour nécessaire au divertissement. Don Johnson y apporte sa touche très personnelle, et Jim Mickle toujours en conférence de presse à Deauville nous avoue qu’ils ont du le freiner dans ces idées, toutes plus caricaturales de 2 flics à Miami les unes que les autres.

Les entrées en scène de Don Johnson, le vieux beau, quoi qu’il ne soit pas le personnage principal, sont un véritable régal, et constituent un centre d’intérêt à elles seules, comme par exemple Mickey Rourke constituait l’intérêt principal d’Angel Heart.

Le film n’est assurément pas exempt de défauts, à commencer par son genre, très masculin, mais aussi ses quelques ficelles vues et revues qui rendent certaines scènes prévisibles, ou l’absence manifeste de relief, d’épaisseur des personnages mais au final nous en sommes ressortis avec une impression sympathique, devant un divertissement malin, à rapprocher peut être davantage d’un cartoon que d’un film noir.

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