Agents très spéciaux – Code U.N.C.L.E N’est pas James Bond qui veut

Lors du festival du film américain de Deauville 2015, nous avons découvert le nouveau film de Guy Ritchie, ex Monsieur Madonna,  à qui l’on doit Arnaques, Crimes et Botanique entre autres, Agents très spéciaux – Code U.N.C.L.E. Nous ne savions précisément à quoi nous attendre, car il s’agit de l’adaptation cinématographique de la série télévisée Des agents très spéciaux (The Man from UNCLE) diffusée entre le 22 septembre 1964 et le 15 janvier 1968 sur le réseau NBC, que nous ne connaissions pas.

Très rapidement, il nous semble que le film tente un pari déjà tenté par November Man par exemple, à savoir un James Bond Old shool like qui serait modernisé d’une façon bien différente de ce que peut l’être la Saga James Bond elle même, qui a pris le parti de l’action à outrance, au détriment de l’intrigue, du contexte diplomatique et de l’observation du monde contemporain, et surtout du « fait main », du charme et de l’humour qui s’en dégage. Si November Man s’en sortait somme toute très honorablement, qui plus est en réemployant Pierce Brosnan lui même, qui fut un James Bond qui compte, notamment car il incarne parfaitement la classe et le raffinement Britannique, il n’en est malheureusement pas de même de ce Agents très spéciaux – Code U.N.C.L.E, alambiqué dans son intrigue, virevoltant certes, mais aux effets trop centraux, et à l’humour bien trop basé sur un procédé récurrent, prévisible, et très peu original. Il semble que le film s’adresse en premier lieu aux aficionados de la série télévisée, qui trouve ici une occasion de raviver des souvenirs, de se projeter, et de voir renaître des héros d’enfance. Mais cet effet risque fort d’être vain sur le public français … Dommage, car le budget consacré à ce film aurait certainement pu engendrer une oeuvre plus consistante, et raviver un genre abandonné par son porte drapeau.