Nous avions adoré le génial Tournée de Mathieu Amalric, on le retrouve ici s’attaquant à l’une de nos icônes de la chanson pour faire un film dans le film accompagné d’images d’archives de la dame brune.
Jeanne Balibar campe une actrice qui joue Barbara, même silhouette filiforme. Elle se réapproprie ses gestes, sa voix, ses attitudes et c’est plutôt réussi. On est face à une Barbara gracile, mystérieuse mais aussi agaçante et maniérée. Mais c’est la Barbara amoureuse qui émeut peut-être le plus lorsqu’elle chante Nantes dans un troquet au piano et qu’elle termine la nuit avec son amant dans une chambre d’hôtel.
Le film est inégal et à travers son film le réalisateur acteur parle du métier d’actrice également dans le travail qu’effectue Balibar pour nous transmettre une certaine image de Barbara. On entrevoit alors son rapport fort avec son public, les temps forts de sa vie -dont sa collaboration avec Brel. Son soutien aux personnes atteintes du sida est aussi évoqué. Les scènes n’ont pas forcément de lien chronologique entre elles mais Amalric préfère nous révéler sa Barbara. Et on le suit également lui, réalisateur du film, en train d’orchestrer le ballet de cette artiste. Singularité du regard donc et l’impression parfois que le film est un peu « bricolé » à la manière d’un artisan. C’est ce qui fait son charme.