Un film de Wes Anderson
Avec: Benicio del Toro, Mia Threapleton, Michael Cera, Riz Ahmed, Tom Hanks, Bryan Cranston, Mathieu Amalric, Richard Ayoade, Jeffrey Wright, Scarlett Johansson
L’histoire d’une famille et de son entreprise.
Notre avis: **
Deux ans après Asteroid City, Wes Anderson signe son retour en sélection officielle au Festival de Cannes avec Le Complot Phénicien, en salles le 28 mai. Cette fable noire suit Zsa-Zsa Korda, homme d’affaires véreux, et sa fille — une religieuse austère qu’il a désignée comme son unique héritière — lancés dans une opération aussi absurde que périlleuse, qui attire sur eux industriels furieux et tueurs à gages.
Si le cinéaste retrouve ses fidèles (Willem Dafoe, Scarlett Johansson, Tom Hanks, Bryan Cranston, Benedict Cumberbatch, Mathieu Amalric), il invite aussi de nouveaux visages à entrer dans son univers : Benicio del Toro, saisissant en patriarche hanté, et Mia Threapleton, lumineuse de justesse. Ensemble, ils forment un duo magnétique au cœur du récit. La posture du personnage de Del Toro, à la fois inquiétante et vulnérable, n’est pas sans évoquer le Charles Foster Kane d’Orson Welles : même autorité imposante, même faille intime.
Plus sombre (et réussi) que The French Dispatch, Le Complot Phénicien marque un tournant dans la filmographie d’Anderson. Certaines scènes, tournées en noir et blanc, illustrent une sorte de jugement dernier, entre satire et apocalypse intérieure. Dans une interview donnée après la projection cannoise, le cinéaste a d’ailleurs confié que son prochain film serait « bien plus sombre encore ». Une promesse que ce dernier opus laisse entrevoir. Le cinéaste opère une mue, sans renier sa signature visuelle et son humour : il se renouvelle sans se trahir.