Un film de Juan Sebastián Vásquez ,Alejandro Rojas
Avec: Alberto Ammann, Bruna Cusí, Ben Temple, Laura Gómez, David Comrie, Colin Morgan, Gerard Oms, Nuris Blu
Diego, un urbaniste vénézuélien, et Elena, une danseuse contemporaine de Barcelone, ont obtenu leurs visas pour débuter une nouvelle vie aux États-Unis. Mais à leur arrivée au contrôle douanier de l’aéroport de Newark à New York, ils sont emmenés dans un bureau de l’immigration où des agents de la police des frontières les soumettent à un interrogatoire très déstabilisant psychologiquement…
Notre avis: *(*)
Un thriller plutôt malin dans son écriture, mais, parce qu’il use et abuse de ressorts propres au cinéma de genre (rebonds, fausses pistes, effets sonores pensés pour suggérer et transmettre l’angoisse) perd totalement en naturalisme et donc en intensité politique. Le film navigue entre deux horizons peu conciliables, celui de décrire la déshumanisation qui a pu sévir (et sévit encore) aux Etats-Unis lorsque Trump est arrivé au pouvoir et a souhaité mettre fin à l’immigration illégale, symbolisé par le mur construit à la frontière mexicaine, et celui de proposer un suspense basé sur des révélations qui arrivent par l’entremise d’un interrogatoire qui pourrait confondre le spectateur vis à vis de ses premières impressions, lorsque la victime peut se révéler plus coupable que ce que l’on pouvait imaginer. Bien moins intense que La jeune fille et la mort de Polanski auquel le film emprunte le procédé d’interrogation, et le huis-clos, Border line épuise plus qu’il n’interroge, et ce malgré l’atteinte de son but premier: l’efficacité des twists. Sans réelle singularité, sans regard avisé ou éclairant, nous passons les quelques 77 minutes en comédie de deux très bons comédiens, sur les visages desquelles suintent quelques gouttes de sueur. Efficace certes, mais vain.