Auteur Sujet: Brigitte Bardot  (Lu 78466 fois)

Hors ligne Pat Monkey

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Re : Brigitte Bardot
« Réponse #15 le: janvier 25, 2014, 12:35:09 pm »
Ce qui participe de la réalisation conventionnelle c'est, par exemple, lorsque le réalisateur a recours au cliché et même au cliché éculé (j'ai cité en exemple Juliette mordillant sa carotte, un cliché que ses prédécesseurs avaient déjà usé jusqu'à la corde). Ce que je voulais dire, c'est qu'il n'y a rien en soi dans les images qui puisse choquer, même la nudité de BB y est discrète, toujours voilée par un accessoire du décor, que tout se passe encore une fois dans la tête, dans ce qui est suggéré mais jamais explicitement montré. La scène du repas de noces est la plus "scandaleuse" du film, je l'avais d'ailleurs citée comme telle sur le forum Fan-de-BB, parce qu'elle s'en prend à la sacro-sainte institution du mariage ainsi qu'à la famille, et tourne l'une et l'autre en dérision. Précisons pour les plus jeunes d'entre nous qu'à l'époque la cellule familiale était au centre de tout et qu'elle était scellée par les liens du mariage, comme elle l'est encore aujourd'hui dans certaines régions du monde attachées aux traditions. La France de l'époque était rurale, même Paris avait des allures de grand village.

Immédiatement après, je placerai la scène du mambo que chacun interprétera à sa guise (s'y ajoute le fait que les musiciens sont noirs).

C'est dans cet aspect que le film de Vadim se révèle audacieux, voire "visionnaire" comme certains l'ont qualifié. La liberté, l'indépendance de Juliette incarne un danger bien plus réel pour la société que les poses suggestives qu'elle peut prendre ici ou là. Si la société a banalisé le sexe (comme outil d'abrutissement des masses au même titre que la télévision), elle ne plaisante pas avec ceux qui rejettent le mode de vie qu'elle entend imposer. Avec le politiquement correct comme mode de pensée unique et les associations en tous genres qui brident la liberté du citoyen dans sa vie quotidienne, même si la religion appartient au folklore (sans vouloir blesser personne), je ne crois pas m'avancer beaucoup en disant qu'une telle séquence serait encore désignée comme sacrilège et son réalisateur voué aux Enfers par quelques excités très vite relayés par les médias. À une époque où le moindre fait divers tourne à l'affaire d'État, tout est bon à instrumentalisation. Et je n'en veux pour preuve que ce qui s'est passé lorsque nous avons invité Brisseau à débattre de son film à l'occasion de la Journée de la Femme (tu connais l'histoire mais j'insère le lien pour le visiteur de passage que le sujet intéresse : http://www.leparisien.fr/fontenay-sous-bois-94120/la-venue-controversee-du-cineaste-condamne-09-03-2013-2627899.php).

Au final, il nous reste quoi de "Et Dieu créa la femme" ? La nostalgie attachée à de belles images d'une époque révolue, que regrettent même ceux qui ne l'ont pas connue. Au regard de ce qui précède, rien d'étonnant.
« Modifié: janvier 25, 2014, 01:39:32 pm par Pat Monkey »

Hors ligne Gilda

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Re : Brigitte Bardot
« Réponse #16 le: janvier 26, 2014, 03:38:12 am »
J'ai du mal en effet à imaginer Paris en presque village.
Pour l'image de la famille, je crois c'est même certain que j'ai été élevée par les mêmes que ceux des années 50 (avec toute la sacralisation qui va avec).

Oui la carotte c'est d'un lourd. Vadim l'a aussi filmé nue sur une fourrure d'ours avec un feu de bois... dans La bride sur le cou. C'est le roi du cliché, le pauvre.

Il y a cependant une autre scène assez non conventionnelle : lorsqu'elle sort avec le frère de son mari... Alors qu'elle aime son mari, mais son frère aussi. Ça ne se fait toujours pas. Sauf si on s'appelle Carla Bruni  ;D (sortir avec un homme puis son fils et faire un enfant avec le fils, il faut une sacrée ouverture d'esprit pour le faire, ce n'est même pas de l'ouverture d'esprit, c'est juste que ce n'est pas dans les mœurs)

Et la manière dont elle met le pied sur le visage du frère de Trintignant... Là c'est la Femme Reine. On est presque dans la vénus en fourrure.

Une autre scène que je trouve provoc, c'est la manière dont elle parle à la dame (mauvaise et coincée certes) qui vient l'inspecter sur son lieu de travail. Quel orphelin ferait ça en risquant d'aller je ne sais où ?
Mais ça s'est inspiré de B.B en elle-même. C'est le phénomène qu'était B.B et les gens le découvrait à l'écran (avec la touche d'exagération provoc de Vadim).


Pour la nudité, c'est là où pour une fois que Vadim est subtil... Les censeurs la "voyaient" nue. Mais de facto, on ne voit rien d'intime (ni seins, ni fesses (sauf de profil), ni nu frontal comme disent les américains).



Toutes les provocations du film sont éteintes par Vadim lui même puisque que la morale triomphe, B.B / Juliette est domptée avec avoir eu sa gifle, le patriarcat est sauf, elle va rester sans doute au foyer et être une bonne épouse pour son mari. C'est Sean French (biographe anglais de B.B) qui l'avait fait remarquer et je trouve que c'est juste.

La scène de Mambo a beaucoup choqué en Amérique... et pour cause ! Ils ont même interdit le film aux noirs !  >:( C'est sûr qu'à l'époque la France ne pratiquait pas d’Apartheid et que ça ne choquait personne, à Saint Germain des près, de voir Gréco avec Miles Davis (bon, elle a quand même distribué quelques gifles à certains racistes).

D'ailleurs, d'après ce que j'ai lu, le film n'avait pas du tout cartonné en France et c'est le succès US qui en a fait un phénomène et a provoqué, en rétroaction, le même phénomène en France -alors que la sortie initiale s'était faite dans une sorte d’indifférence.

Ce qu'avaient aimé les mecs des cahiers du cinéma c'était qu'on montre une vraie fille comme dans la vie. B.B était pour une fois elle-même (avant ce n'était pas tellement le cas). Et puis dans le film le jeune Vadim et la jeune B.B disent merde aux vieux, au système, et c'était la démarche voulue par les Cahiers (qui ensuite sont eux-même devenus ce contre quoi ils se battaient).

La démarche des Cahiers était d'autant plus aveugle qu'il y a eu, dans le passé et le présent qu'il dénonçaient, des choses bien plus réalistes et provocantes que ce qu'ils faisaient. Par exemple, Manèges avec Signoret et Bernard Blier est un film très dérangeant (et très très bon) ! Sans parler des Clouzot and co.

C'est pour ça que Godard considère Et dieu et Le mépris comme les meilleurs films de B.B... Alors qu'avec le recul, les fans de B.B préfèrent La vérité, un très très bon films, sinon un chef-d'oeuvre... Les cinéphiles aiment Le mépris mais ce qui est sûr c'est que Et Dieu n'est plus considéré comme un bon film, ni un film choquant (parce que tout a été fait dans la transgression... ou presque), mais plus comme une curiosité ou un documentaire sur Bardot.


Petite parenthèse : Ah là là, la "cas" Brisseau... Il faudrait lui consacrer un topic. C'est vrai que ça m'a laissé dubitative, ce son délire de casting -et ses procès. Mais il faut séparer l'homme de l'artiste (même si ce n'est pas aisé avec lui) et ces gens là n'avaient rien à faire là. Personne n'a embêté Polanski à Cannes cette année par exemple. Le pauvre François Ozon s'est retrouvé taxé de misogynie alors que ça ne partait de rien (et pourtant je suis féministe mais Ozon n'avait rien dit ou fait qui vaille ce délire), tout ça avec le délire du buzz et d'internet. Le site du Mag cinéma s'est retrouvé insulté de toute part. Pareil pour Kechiche.Son film, tout le monde l'avait trouvé super -même ceux qui étaient prêt à le détester, puis survient une "polémique" (ses techniciens qui ont fait des happening, les rumeurs et tout ça). Eh bien moi je n'avais pas envie de savoir qu'il était un tyran ou qu'il a fait telle ou telle chose sur le film. Ca m'a gâché mon objectivité et dégoûtée de retourner voir le film lors de sa sortie officielle. Deux ans avant c'était le fameux délire sur Lars Von Trier : des journalistes étaient descendus de Paris rien que pour sa blague sur Hitler et c'est eux qui me l'ont apprise !!! La réponse que je leur ai faite ne leur a pas plu (j'ai dit que c'était de la provoc, pas étonnante de sa part, que David Bowie (période berlinoise) et Serge Gainsbourg (Nazi rock) avaient fait de même en leur époque... Et tout coup c'est le pauvre Gilles Eusebe qui s'est retrouver à tourner sur BFMTV !
« Modifié: janvier 26, 2014, 03:41:51 am par Gilda »

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Re : Brigitte Bardot
« Réponse #17 le: janvier 26, 2014, 04:40:44 pm »
Le Paris-village de l'après-guerre est évoqué dans de nombreux films. Desproges en fait une belle description dans son "Dictionnaire superflu à l'usage de l'élite et des bien nantis" dans les pages (nostalgiques) qu'il consacre aux arrondissements de la Capitale.

A cette époque heureuse où un quartier formait une seule et grande famille, les petits métiers étaient dans la rue. Le vitrier était pareil à celui de la chanson d'Olivia Ruiz, le rémouleur faisait du porte-à-porte comme le représentant de commerce, le laitier livrait ses pots dans une charrette tirée par un cheval, tandis que le charbonnier trimbalait ses sacs sur son épaule...

Ces traditions ont perduré en banlieue parisienne jusqu'au milieu des années 60 environ. Disons que Mai 68 leur a porté un coup fatal. Il y a un épisode des "5 Dernières minutes" qui date de 1964 avec Raymond Souplex, où le commissaire Bourrel s'étonne d'apprendre qu'on élève encore des cochons à trois pas de son bureau (il fait bien sûr allusion au Quai des Orfèvres). D'autres épisodes de la série se situent dans des endroits pittoresques, très représentatifs de ce Paris-là, comme la Halle aux Vins ou les anciennes Halles, des lieux magiques qui ont disparu aujourd'hui. En passant, il y a un épisode avec Yves Rénier, alors très jeune, où des troufions fantasment sur BB, ce qui donne un dialogue assez piquant.

Pour ce qui est de "Et Dieu créa la femme", au succès rétroactif en effet, il semble que nous ayons sensiblement la même approche du film, aussi je ne reviendrai pas sur ce que tu as écrit. Et puis il faut bien reconnaître que c'est le seul film du tandem Vadim/Bardot qui se laisse encore regarder aujourd'hui ("Le Repos du guerrier" ne faisant pas exception à la règle, je préfère me taire sur les autres).

P.S. Tu parles de BFMTV, la chaîne d'info ? Si seulement Gilles Eusebe était invité à venir parler du dernier film de Kechiche pour changer un peu ! Depuis 2 jours, ils nous pompent l'air avec une comédie dramatique pitoyable interprétée par deux comédiens amateurs sur le retour...

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Re : Re : Brigitte Bardot
« Réponse #18 le: janvier 26, 2014, 05:55:06 pm »
Le Paris-village de l'après-guerre est évoqué dans de nombreux films. Desproges en fait une belle description dans son "Dictionnaire superflu à l'usage de l'élite et des bien nantis" dans les pages (nostalgiques) qu'il consacre aux arrondissements de la Capitale.
Oui, il y propose également une définition de la femme très drôle de machisme exagéré.

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Re : Re : Brigitte Bardot
« Réponse #19 le: janvier 26, 2014, 06:01:01 pm »
P.S. Tu parles de BFMTV, la chaîne d'info ? Si seulement Gilles Eusebe était invité à venir parler du dernier film de Kechiche pour changer un peu ! Depuis 2 jours, ils nous pompent l'air avec une comédie dramatique pitoyable interprétée par deux comédiens amateurs sur le retour...

Oui on ne peut pas classer BFM TV dans les chaînes cinéphiles. Ce qui les intéresse c'est le BUZZ, DSK à Cannes, Lars Von Trier Nazi, De Niro contre Stallone; c'est vendeur !

Pour leur malchance ils n'existaient pas quand La Cicollina monta les marches, ou quand Sophie Marceau eut un accident de robe ... Ils auraient pu nous faire du 24/24 avec analyses rétro-actives, micro-trottoirs, voire demander l'avis d'un Némour ou d'un Zollo sur ces sujets....


Hors ligne Gilda

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Re : Brigitte Bardot
« Réponse #20 le: janvier 26, 2014, 06:01:17 pm »
Le Paris-village de l'après-guerre est évoqué dans de nombreux films. Desproges en fait une belle description dans son "Dictionnaire superflu à l'usage de l'élite et des bien nantis" dans les pages (nostalgiques) qu'il consacre aux arrondissements de la Capitale.

A cette époque heureuse où un quartier formait une seule et grande famille, les petits métiers étaient dans la rue. Le vitrier était pareil à celui de la chanson d'Olivia Ruiz, le rémouleur faisait du porte-à-porte comme le représentant de commerce, le laitier livrait ses pots dans une charrette tirée par un cheval, tandis que le charbonnier trimbalait ses sacs sur son épaule...

Ces traditions ont perduré en banlieue parisienne jusqu'au milieu des années 60 environ. Disons que Mai 68 leur a porté un coup fatal. Il y a un épisode des "5 Dernières minutes" qui date de 1964 avec Raymond Souplex, où le commissaire Bourrel s'étonne d'apprendre qu'on élève encore des cochons à trois pas de son bureau (il fait bien sûr allusion au Quai des Orfèvres). D'autres épisodes de la série se situent dans des endroits pittoresques, très représentatifs de ce Paris-là, comme la Halle aux Vins ou les anciennes Halles, des lieux magiques qui ont disparu aujourd'hui. En passant, il y a un épisode avec Yves Rénier, alors très jeune, où des troufions fantasment sur BB, ce qui donne un dialogue assez piquant.

Pour ce qui est de "Et Dieu créa la femme", au succès rétroactif en effet, il semble que nous ayons sensiblement la même approche du film, aussi je ne reviendrai pas sur ce que tu as écrit. Et puis il faut bien reconnaître que c'est le seul film du tandem Vadim/Bardot qui se laisse encore regarder aujourd'hui ("Le Repos du guerrier" ne faisant pas exception à la règle, je préfère me taire sur les autres).

P.S. Tu parles de BFMTV, la chaîne d'info ? Si seulement Gilles Eusebe était invité à venir parler du dernier film de Kechiche pour changer un peu ! Depuis 2 jours, ils nous pompent l'air avec une comédie dramatique pitoyable interprétée par deux comédiens amateurs sur le retour...

Wow, merci pour ces infos sur Paris, je ne savais pas que ça pouvait être comme ça.
Jeunet a dit que quand il a débarqué à Paris, dans les années 70, Paris était encore comme dans son film Amélie Poulain.


Je me suis trompée pour le Vadim que je citais, le coup de la peau de l'ours et du feu de cheminée étant dans "Le repos du guerrier" -je n'ai en effet pas encore vu La bride sur le cou et je me tâte... sinon j'ai vu tout les autres Vadim avec B.B, et je dirais que le pire, c'est Don Juan 73, le presque dernier film de B.B : j'ai rarement vu un film aussi nul, kitch, débile, bref un authentique nanard et un cadeau empoisonné pour B.B.

Oui je parle de BFMTV, la chaîne.
En fait je sortais d'une conférence de presse qui n'était pas celle de Lars Von Trier. Bon. Là j'ai deux nanas (une d'europe 1 l'autre de BFMTV qui se précipitent sur moi en disant : "Vous sortez de la conférence de presse du LVT ?" "Non" "Que pensez vous de son dérapage ?" "Quel dérapage ?" Là elles me racontent ce qu'il a dit et filment ma réaction. J'aperçois Gilles Eusebe et je leur dit qu'il est fan de LVT. Là elles se précipent sur lui, comme la faim sur le monde et il fait une réponse... "médiatiquement approprié" (mais qui n'est pas celle qu'il pense au final). Le truc comique c'est que lui aussi apprenait la "terrible nouvelle" via ces médias.

Je me souviens aussi des gens spécialement dépéché sur le festival quand il y a eu le film sur Sarkozy... qui n'était pas bien et dont tout le monde se fichait sauf les journalistes sensationnalistes.

Il passe toujours à la télé : il est passé au zapping de Canal à cause d'une question qu'il avait posé à Leos Carax sur "son rapport aux ponts".

Et (tadam) il n'a pas manqué de passer à tv Cannes et yahoo tv pour sa réaction à la sortie de salle du Kechiche.

Ce qui est gogol à Cannes c'est que les journalistes interviews d'autres journalistes... puisque ce sont les premiers à voire les films, assister aux conférences de presse etc.

J'ai du passer une fois sur Cannes TV mais je ne sais plus pour quelle "réaction à chaud" pour quel film, mais ça avait tourné en boucle -et moi je n'ai pas vu ce passage.

Quand tu dis "ils nous pompent l'air avec une comédie dramatique pitoyable interprétée par deux comédiens amateurs sur le retour..." Tu penses à quel film ? J'ai une idée mais je ne suis pas certaine. ::)
« Modifié: janvier 26, 2014, 06:06:59 pm par Gilda »

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Re : Re : Brigitte Bardot
« Réponse #21 le: janvier 27, 2014, 02:50:03 pm »
Oui, il y propose également une définition de la femme très drôle de machisme exagéré.

Pourquoi Desproges est-il mort alors que Bedos est toujours vivant ? Parce que ce sont les meilleurs qui partent les premiers évidemment, mais ça ne console pas.


Je me suis trompée pour le Vadim que je citais, le coup de la peau de l'ours et du feu de cheminée étant dans "Le repos du guerrier" -je n'ai en effet pas encore vu La bride sur le cou et je me tâte... sinon j'ai vu tout les autres Vadim avec B.B, et je dirais que le pire, c'est Don Juan 73, le presque dernier film de B.B : j'ai rarement vu un film aussi nul, kitch, débile, bref un authentique nanard et un cadeau empoisonné pour B.B.

Tu peux zapper sans hésiter "La Bride sur le cou". Le film est aussi insignifiant que "Une Ravissante idiote", et même davantage car au moins celui-là est prétexte à une vague histoire d'espionnage alors qu'une fois le visionnage de "La bride sur le cou" terminé, tu te demandes encore de quoi parle le film, tellement il te laisse sur une impression de vide. Le projet aurait dû s'arrêter quand Brigitte a éjecté Jean Aurel du tournage... avant de retravailler avec lui 8 ans plus tard pour "Les Femmes", le pire film de la fin de carrière de BB avec, bien sûr, "Don Juan 73" que tu as cité comme tel.


Quand tu dis "ils nous pompent l'air avec une comédie dramatique pitoyable interprétée par deux comédiens amateurs sur le retour..." Tu penses à quel film ? J'ai une idée mais je ne suis pas certaine. ::)

On n'a pas encore trouvé le titre. J'en proposerais bien un, mais avec le mauvais esprit qui règne partout en France aujourd'hui, il serait interprété comme une insulte faite au chef de l'État. On ne va quand même pas fermer un forum qui vient d'ouvrir ?
« Modifié: janvier 27, 2014, 03:17:00 pm par Pat Monkey »

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Re : Brigitte Bardot
« Réponse #22 le: janvier 27, 2014, 11:13:52 pm »
C'est pour ça que j'ai hésité à racheter le dvd état neuf à une collectionneuse.

Oui B.B n'avait aucune logique de faire virer Jean Aurel tant elle le trouvait nul pour accepter une comédie avec lui ensuite. C'est dire à quel point elle se fichait de sa carrière ! Aurel a été aussi remplacé dans "Les novices" (ce supplice) par... Claude Chabrol qui ne voulut pas être crédité. C'est Chabrol lui même qui s'est dénoncé, pour dire qu'il n'avait pas fait que des chefs d'oeuvres -il était plus modeste que Godard.

Je crois que le seul truc intéressant de la bride c'est qu'elle est à son top physiquement à en croire les photos et les extraits. j'ai l'impression que certains film ont plus valu comme séance photo de mannequin que par leur visibilité (je pense à A coeur Joie)...



Je viens de trouver le film en version compressée  :o et apparemment c'est de l'art voir le texte qui commente la vidéo  ::)

[url=http://www.youtube.com/watch?v=cwwtL1Xf9uM#]Compression La Bride sur le cou (2009) by Gérard Courant


Sinon pour la mauvaise comédie je croyais que tu faisais référence au film "Yves Saint Laurent"...  :D
« Modifié: janvier 27, 2014, 11:19:00 pm par Gilda »

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Re : Brigitte Bardot
« Réponse #23 le: janvier 28, 2014, 05:24:50 pm »
"La Bride sur le cou" se situe effectivement dans la période où Brigitte est au top de sa beauté. Dans sa filmo, je dirais celle qui va des "Bijoutiers du clair de lune" (autre chef-d'œuvre incompris de Vadim) à "A cœur joie", et plus encore de "Voulez-vous danser avec moi ?" au "Mépris".

La scène du rêve me laisse sur une terrible frustration :

1. La salle de bain est embuée par la vapeur d'eau.
2. L'image est floutée.
3. Brigitte porte un collant couleur chair (enfin je suppose parce que le film est en noir et blanc).

Le vrai scandale, c'est là qu'il faut le chercher.

Quant au fait que BB ait retravaillé avec Aurel, c'est tout simplement parce qu'à cette époque elle était considérée comme une has been par la profession et qu'on ne lui proposait plus rien. A l'approche de la quarantaine, pour une comédienne qui a davantage bâti sa carrière sur son sex-appeal que sur son talent (bien réel pourtant), il était temps de prendre sa retraite à La Madrague. C'est bien ce qu'elle a compris en s'examinant dans la glace sur le tournage de "Colinot".

A propos du film YSL : Seule une chaîne compromise dans sa production consacrerait 2 jours entiers (voire davantage) à parler d'un film. Mais si tu le vois comme ça, je vais m'abstenir de le regarder, et puis le milieu de la mode ne m'inspire pas (on le passe la semaine prochaine en plein festival).

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Re : Brigitte Bardot
« Réponse #24 le: janvier 28, 2014, 06:02:31 pm »
Oui mais B.B a refusé de super projets !

Elle a refusé de revenir au cinéma pour Visconti ! (et elle avait plus de 40 ans)Elle a refusé de tourner avec Brando (ça aussi quand elle avait pris sa "retraite" anticipée). Elle a refusé l'affaire Thomas crow qui avait été casi écrit pour elle (et ce seulement deux ans avant les novices) Elle a refusé "La sirène du Missisipi" de Truffaut ! Sans parler de la Truite de Joseph Losey ! Tout ça parce qu'elle préférait rester au lit avec Patrick Gilles elle a posé un lapin à Losey qui s'était spécialement déplacé.

Je pense que le truc, quand je la vois à 37 ans et Marilyn au même âge c'est qu'elle ne savait plus se mettre en valeur... Elle a déjà été coachée pour ça pour "L'ours et la poupée" et elle apparaît très jolie à l'écran.

Le truc c'est que B.B était une femme enfant. Et une femme enfant à 30 ans c'est une Lolita à la retraite.
Godard, pour le Mépris, disait dans une interview qu'il était temps qu'elle prenne des rôles de son âge (et elle joue une "dactylo de 28 ans").

Dans les Novices, elle porte des robes de minettes ultra courtes...

Je crois que son j'm'en foutisme et sa vie privée ont tout emporté. Elle a fait de très bonnes entrées avec Vivia Maria puis des entrée catastrophiques avec A coeur joie.

Avant les gens se bousculaient pour voir des nanards d'elle pour "voir le phénomène".
A l'époque d'"A coeur joie", avec les François Hardy, Twiggy et compagnie (les filles un peu androgynes quoi) elle n'était plus "à la page". Les gens s'intéressaient à d'autres "phénomènes". Dès "Une ravissante idiote"' les critiques la trouvaient fanée, trop vieille (!!!). Alors qu'elle est très belle dans le film.

Donc je pense que

1) d'une part les critiques étaient des mufles (concernant B.B)
2) les gens voulaient la voir en gamine, en B.B (bébé quoi). La femme enfant, la Lolita...

Deneuve, à l'inverse, tout le monde la trouvait géniale et "superbe" quand elle avait 40 ans parce qu'elle faisait femme. Enfin on en a plein d'actrices comme ça qui font "femme" : Sofia Loren, Lauren Bacall ou Ava Gardner, à 18 ans, elle ne ressemblaient pas à des gamines de leur âge mais à des femmes. Sans parler de Garbo, Darrieux etc. Ou Jeanne Moreau, qui avait un certain âge dans "Viva Maria" et qui ne faisait pas gamine dans son premier grand rôle.

Jane Birkin a eu le même problème que Bardot au niveau du cinéma... mais elle a pris les choses en main et a arrêté de joué les femmes enfant... en allant faire sa femme chez Doillon.

Pour revenir au Novices, ou aux film "Femmes", je me souviens bien ce que Bardot en dit : que son argent (Olga) ne pouvait même pas la joindre, et qu'elle a dit oui histoire d'accepter quelque chose, sans lire le scénario. A cette époque B.B ne pensait qu'à son histoire avec Patrick Gilles, et après, ça a toujours été ça, avec un nouveau Patrick Gilles...
En gros à partir de son histoire post Gunter Sachs elle s'est mise à faire n'importe quoi dans sa vie privée avec des mecs qui n'avaient l'avantage que d'avoir 20 piges. D'ailleurs ce n'est pas anodin qu'elle soit sortie, à partir de Trintigant qu'avec des mecs de 23 ans (sauf Gainsbourg et Sachs). Chaque année l'écart se faisait... juste qu'à faire 10 ans de différence, puis 15, puis 19. B.B se voyait comme une jeune femme de 20 ans et quelque, elle refusait de grandir, d'avoir des responsabilité. Elle jouait des rôles plus jeune qu'elle (par exemple dans "La vérité" elle joue quelqu'un de plus jeune qu'elle, une jeune fille insouciante, de toute façon elle jouait le même rôle partout, dans tout les films, la ravissante jeune fille provocante, elle jouait Bardot quoi). Physiquement, elle a longtemps fait plus jeune que son âge (jusqu'à 31 ou 32 ans) puis après elle a fait son âge, d'un coup, puis un peu plus.


« Modifié: janvier 28, 2014, 06:08:26 pm par Gilda »

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Re : Brigitte Bardot
« Réponse #25 le: janvier 31, 2014, 02:22:37 pm »
Pour les autres membres (ou visiteurs d'ailleurs qui peuvent se connecter au forum via facebook) et pour Pat Monkey aussi...

Quels sont vos films préférés de B.B ?

Les mieux sont (pour moi)

La vérité :


Le mépris :


L'ours et la poupée :



 Et Dieu créa la femme



Voulez-vous danser avec moi ?



Paparazzis de Jacques Rozier -réal de la nouvelle vague- est vraiment très bien.



William Wilson -un court métrage de Louis Malle avec Delon, fait partie aussi de ses meilleurs films -par contre il n'est pas parfait au point d'être un chef-d'oeuvre :



J'ai un très bon souvenir de La mariée était trop belle (pour info c'est Karl Lagarfeld qui a fait les costumes du film, oui oui, LE Karl Lagarfeld, et il en fait la révélation dans une longue interview accordée à Première) :




Et aussi de La lumière d'en face.



En effeuillant la marguerite aussi est sympa.



Pareil pour Cette sacrée gamine.



Ah, j'oublais B.B est très bien dans Masculin/Féminin de Jean-Luc Godard :

« Modifié: janvier 31, 2014, 02:37:04 pm par Gilda »

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Re : Brigitte Bardot
« Réponse #26 le: janvier 31, 2014, 07:05:22 pm »
Ma liste des films préférés de Brigitte est évidemment la même que celle du forum qui lui est consacré.

1. Le Mépris (auquel j'ajoute le document de Jacques Rozier que tu as cité, évidemment)
2. Vie privée
3. La Vérité
4. Voulez-vous danser avec moi ?
5. L'Ours et la poupée

Petite info en passant. J'ai vu qu'on pouvait trouver maintenant sans trop de difficulté le DVD de "Chère Brigitte" en import, mais pour le peu qu'elle y apparaît, est-ce bien raisonnable ?
« Modifié: janvier 31, 2014, 07:12:27 pm par Pat Monkey »

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Re : Re : Brigitte Bardot
« Réponse #27 le: février 02, 2014, 03:20:25 am »

Petite info en passant. J'ai vu qu'on pouvait trouver maintenant sans trop de difficulté le DVD de "Chère Brigitte" en import, mais pour le peu qu'elle y apparaît, est-ce bien raisonnable ?

Tu as vu le film ?
Perso je n'ai pas vu le film en entier mais la partie où elle apparaît sur You tube. Et j'étais bien contente, depuis le temps que je voulais voir le film et surtout sa scène, vu ce qu'elle en dit dans son autobiographie.

Sinon, dans l'absolu, si ça n'est pas cher, que tu as tout les autres film de B.B, moi je dis : c'est tout à fait raisonnable. :D

Ma liste des films préférés de Brigitte est évidemment la même que celle du forum qui lui est consacré.

1. Le Mépris (auquel j'ajoute le document de Jacques Rozier que tu as cité, évidemment)
2. Vie privée
3. La Vérité
4. Voulez-vous danser avec moi ?
5. L'Ours et la poupée


Tiens c'est intéressant, car Vie Privée ne fait pas l'unanimité.
A mon sens le film est un peu "kidnappé" par le phénomène B.B. Il y a tout pour faire un bon film : une mise en abyme, une super belle photo, une super belle actrice au top, un acteur prestigieux au top (Marcello), un bon cinéaste (Louis Malle)... Et... La sauce ne prend pas ! Il y a des scènes géniales : celle de l'ascenseur notamment, où le spectacteur ressent ce que ressent Jill/B.B

https://www.youtube.com/watch?v=Lh13K0hf6e4

ou celle où elle double un film de Vadim je voulais dire une parodie de film de Vadim.  ;D Ainsi que celle où Malle décrit la rencontre entre l'héroïne et la caméra (celle où il explique ce phénomène qu'est la cinégénie).



Mais les autres scènes -l'ensemble du film- me laisse à l'extérieur, parfois m'ennuie, c'est très surfait et la présence de B.B comme phémonème est trop forte.
Clouzot, dans La vérité, arrive à maîtriser ce qu'est le phénomène Bardot en jouant, et Malle se fait prendre au piège.
Je trouve que c'est la même chose dans  les autres films qu'il a fait avec elle (Viva Maria, William Wilson)...
Il avait d'ailleurs mis une perruque noire à B.B pour "casser" son image et qu'elle soit une actrice et non plus une célébrité -cela dit il aurait pu lui foncer les sourcils tant qu'à faire.

Ce dernier celui que je préfère de la collaboration Malle/Bardot.
 
Marcello Mastroianni (qui n'aimait pas Bardot et que Bardot n'aimait pas) était mécontent que le film soit devenu, au lieu du roman qu'il adaptait, un film sur B.B la star traquée par les paparazzis.

Andy Wharol révérait le film parce qu'il le trouvait super kitch (oui, il était vachard). J'en profite pour glisser le portrait que fit Wharol de Bardot, basée sur une photo de Richard Avedon :

« Modifié: février 02, 2014, 03:38:26 am par Gilda »

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Re : Brigitte Bardot
« Réponse #28 le: février 02, 2014, 02:27:14 pm »


Je n'ai pas vu "Chère Brigitte" que je ne connais comme toi que par l'extrait de 10 minutes où BB apparaît. On le trouve à la fois en import espagnol et allemand (en édition Blu-Ray pour cette dernière, donc à plus de 20 euros), toutes deux sous-titrées en anglais. Il y a quelque chose d'étonnant, presque surréaliste, dans cette rencontre entre James Stewart le monstre sacré du cinéma US avec son air emprunté et notre icône nationale, rayonnante de naturel encore une fois. J'adore cette scène, mais comme le reste du film ne m'inspire pas grand-chose, ça fait cher la minute.

Si tu venais plus souvent sur le forum "Fan-de-BB", tu ne découvrirais pas aujourd'hui que je classe "Vie privée" parmi mes films préférés de Brigitte immédiatement après "Le Mépris". Pourquoi crois-tu que j'en ai fait mon avatar ? Par contre, je conçois que cela puisse te surprendre. Mon approche est aussi un peu différente de la tienne.

Objectivement, si on le considère au premier degré comme une biographie filmée de la star, Louis Malle est à côté de la plaque. On ne construit pas la biographie d'une icône telle que BB à partir de quelques anecdotes qu'elle a bien voulu insérer elle-même dans le scénario, comme cette histoire d'ascenseur (qui est la transposition dans un immeuble d'un événement de sa vie survenu dans une clinique privée). Dans la tendance de la Nouvelle Vague, il a privilégié la technique et l'esthétique en oubliant qu'il tenait Bardot dans l'objectif de sa caméra (tu parles de "cinégénie", elle est le résultat de la combinaison d'un art et d'une technique), d'où la déception bien compréhensible des fans.

Le film n'en reste pas moins un brillant exercice de style sur la solitude de la star (le thème du cloître est récurrent dans la dernière partie du film) servi, je viens de le dire, par une esthétique superbe. Perso, le flou artistique m'exaspère un peu quand il est exploité à outrance, mais quand il fait d'un jardin sous la pluie un tableau à la Seurat je suis bien obligé de faire une exception. Brigitte est aussi belle et pathétique dans ce film que dans "La Vérité", peut-être davantage encore parce que sa détresse ne se résume pas à une grande scène, elle domine tout le film. Le dernier plan de Jill tournoyant sans fin dans le vide restera à jamais gravé dans ma mémoire, tellement le symbole est puissant. Louis Malle disait qu'il ne s'était pas senti capable de filmer le corps disloqué de Brigitte au terme de sa chute. Evidemment, il plaisantait. La femme peut bien s'éclater sur le bitume, la star élevée au statut de mythe demeure immortelle.
« Modifié: février 02, 2014, 02:32:28 pm par Pat Monkey »

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Re : Brigitte Bardot
« Réponse #29 le: février 09, 2014, 09:19:38 pm »
En fait à l'époque, que ce soit dans les bons comme les pas bons, il y avait un genre spécifique, c'était "Les films avec Brigitte Bardot dedans".
Cela impliquait :

1) Une scène de nu obligatoire (godard a été forcé de la faire pour Le Mépris)
2) une scène de danse
3) un zest de scandale mais pas trop quand même pour que le film soit vendable et atteigne la plus grande cible
4) de l'humour, souvent (B.B
5) B.B dans son propre rôle, filmée comme si on la regardait vivre, comme un reportage sur elle

La recette a (très bien) marché dans le monde entier, de "Et Dieu créa la femme" à "Viva Maria" (son dernier succès public).


Les scènes de nus :

Brigitte Bardot Naked On Cinemoi TV



Les scènes de danse :

1958 Censored Brigitte Bardot Censurée 1958

http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=gaFTmZ4zQCU#

http://www.youtube.com/watch?v=5oPpruFs79c&list=UUIBjq3obwr2WleQNhy4wIDw#

http://www.youtube.com/watch?v=ByR8hserVw0#

Les scènes "scandaleuses" :

http://www.youtube.com/watch?v=ByR8hserVw0#

http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=9i2_2xSvhgg#

And God Created Woman (1956) Trailer

Les scènes drôles :

http://www.youtube.com/watch?v=s3sCVUYa6SI#

Les scènes où elle joue son propre rôle (pour vie privée, c'est simple, c'est tout le film sauf la fin) :

http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=MpNOuKWcLZw#

(pour ceux qui lisent le topic, j'éditerais en rajoutant des scènes,)
« Modifié: février 09, 2014, 09:21:34 pm par Gilda »

 

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