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Marguerite et Julien de Valérie Donzelli

Valérie Donzelli a récupéré un scénario écrit par Jean Gruault (90 ans) pour François Truffaut. Le film, différent, singulier, y compris des productions précédentes de Donzelli, nous séduit fortement. On pense à Godard dans la narration superposée des voix, à Rohmer aussi, pour un côté désuet et romanesque, bien que le film ne ressemble, au final, qu’à lui-même, un OFNI.

Le casting, impeccable, nous permet de revoir Samy Frey, avec, pour la première fois, le poids des ans. Il faut surtout voir la terrible alchimie entre la merveilleuse Anaïs Demoustier, de plus en plus touchante, et le très jeune Werther Jérémie Elkaïm, toujours aussi beau. Leur grâce et la beauté de leur amour nous fait oublier -à un plan près peut-être -le malaise que pourrait créer leur relation consommée -entre un frère et une sœur, histoire vraie. Marguerite et Julien a l’audace de créer une époque qui n’existe pas, avec des costumes hybrides, la présence de certains éléments contemporains -voitures, hélicoptères, qui s’y fondent parfaitement. C’est le premier film qui vient bousculer la sélection, entre le trop académique et peu sulfureux Carol, ou les films habituels d’auteurs qu’on connaît trop.

Il paraît que Marguerite et Julien déplaît à nos consœurs et confrères pour la plupart. Ils ont tord, c’est une pépite, qui a toute sa place dans la sélection et la bouscule avec grâce.

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